Amendement N° 1110C (Irrecevable)

"De quoi est né le socialisme ? De la révolte de tous ces sentiments blessés par la vie, méconnus par la société. Le socialisme est né de la conscience de l’égalité humaine, alors que la société où nous vivons est tout entière fondée sur le privilège. Il est né de la compassion et de la colère que suscitent en tout cœur honnête ces spectacles intolérables : la misère, le chômage, le froid, la faim, alors que la terre, comme l’a dit un poète, produit assez de pain pour nourrir tous les enfants des hommes, alors que la subsistance et le bien-être de chaque créature vivante devraient être assurés par son travail, alors que la vie de chaque homme devrait être garantie par tous les autres. Il est né du contraste, à la fois scandaleux et désolant, entre le faste des uns et le dénuement des autres, entre le labeur accablant et la paresse insolente. Il n’est pas, comme on l’a dit tant de fois, le produit de l’envie, qui est le plus bas des mobiles humains, mais de la justice et de la pitié, qui sont les plus nobles." (Léon Blum, Pour être socialiste", 1919)

8 millions de nos compatriotes ont besoin d'aide alimentaire ! 8 millions ! soit environ 1 français sur 8, contre 5 millions en 2018. Et pendant ce temps la croisière s'amuse sur "I will survive" dans le palais de L'Elysée. La faim s'installe dans notre pays. En 2018 déjà, une personne interrogée sur cinq déclarait ne pas pouvoir se procurer une alimentation saine lui permettant de faire trois repas par jour (baromètre du secours populaire). En 2021, c'est près d’une sur trois ! Tout cela s'explique par la pauvreté qui gangrène le pays : 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et six millions de nos concitoyens sont au chômage !

Chez les étudiants, la situation est dramatique. Qui n'a pas vu ces dramtiques vidéos d'interminables files d'attente d'étudiants devant les points de distribution alimentaire ? La FAGE a publié en mai 2021 une enquête sur l’impact de la crise sur les 18/25 ans, un an après un premier sondage. Ce sont les étudiants issus des milieux les plus modestes, les étudiants salariés qui sont le plus touchés. Ils sont 66% (soit 17 points de plus par rapport aux étudiants non-salariés) à avoir eu des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine et équilibrée.

Cité dans sciences et avenir, un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) portant sur l’évolution des aides alimentaires distribuées en 2020, montre que toutes structures confondues, les étudiants font partie des catégories de population dont les parts sont le plus souvent citées comme étant en hausse (de même que les personnes seules, les travailleurs précaires et les familles monoparentales). Cette tendance est encore plus forte en milieu urbain et dans les villes universitaires, où la population étudiante est largement concentrée : “les deux tiers des centres répondants déclarent une augmentation forte ou modérée de la part des étudiants parmi leurs bénéficiaires.” Globalement, les volumes distribués par des structures d’aide alimentaire ont augmenté de 10,6% en 2020 (par rapport à 2019) : une augmentation environ six fois supérieure à celle observée l’année précédente !

Le temps venu, nous reprendrons le contrôle pour manger tous et manger mieux. Nous aurons un ministère de la Production alimentaire avec des objectifs quantitatifs et qualitatifs. Tout ce qui conduit à l'insécurité alimentaire de certains doit être abandonné au plus vite. Des mesures urgentes sont nécessaires et doivent être prises d'urgence : cinq fruits et légumes à petit prix bloqués. Dans le même temps, il faut aussi garantir un prix suffisant aux paysans et empêcher les marges injustifiées de la grande distribution. La solution est l’encadrement des prix par un coefficient multiplicateur. Enfin, la cantine scolaire est un outil central pour garantir un accès suffisant et de bonne qualité à la nourriture. Il faut proposer le 100% bio et limiter les protéines animales.

Pour cet amendement d'appel, nous prélevons 23 400 000 euros en AE et CP sur le programme 359 "Présidence française du Conseil de l'Union européenne en 2022" répartis sur les 3 actions de ce programme (8 760 000 euros en AE et en CP sur l'action 01 "Activités obligatoires et traditionnelles de la Présidence" auxquels s'ajoutent 10 580 000 euros en AE et en CP sur l'action 02 " Manifestations correspondant à l'initiative
propre de la Présidence" et enfin 4 060 000 euros en AE et en CP sur l'action 03 " Fonctionnement du SGPFUE et « biens collectifs »") pour abonder le nouveau programme "Plan d'urgence pour les 8 millions de françaises et français qui ont besoin d'aide alimentaire" de 23 400 000 euros en AE et en CP.