Les amendements de Daniel Labaronne pour ce dossier
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La proposition de loi que nous examinons ce matin a le mérite d'ouvrir un débat entre deux visions de la politique économique.
Votre proposition de loi a pour objectif d'augmenter le pouvoir d'achat des Français en privilégiant deux instruments de l'action publique : d'un côté l'instrument fiscal, à travers la baisse des tranches d'imposition et le rétablissement du plafond du quotient familial ; de l'autre, les prélèvements sociaux, avec l'indexation des retraites sur...
Cette orientation de politique économique s'inscrit dans un schéma classique de la pensée économique, d'inspiration keynésienne. Dans ce schéma, c'est l'intervention de l'État qui permet l'amélioration du pouvoir d'achat : on est typiquement dans le cadre d'une politique de redistribution des richesses au moyen d'une augmentation du revenu disp...
Plutôt que cette vision de l'action publique, nous privilégions une autre approche et l'utilisation d'autres instruments de politique économique. Nous pensons que ce n'est pas l'État, seul et omnipotent, qui doit être à la manoeuvre dans la relance du pouvoir d'achat, même s'il y contribue, évidemment, comme le secrétaire d'État en a fait la dé...
Pour favoriser la création de richesses, nous devons nous appuyer sur les entreprises, coeur battant de notre économie et de notre système redistributif.
Créer un environnement favorable au développement de l'activité productive de nos entreprises pour leur permettre de créer de la valeur et dégager de la croissance, nécessite, de notre point de vue, d'autres instruments de politique économique que ceux auxquels vous nous proposez de recourir ce matin.
Libérer le marché du travail, favoriser l'orientation de l'épargne vers l'investissement productif, investir dans les compétences, encourager l'innovation, permettre à nos entreprises d'être aussi compétitives que leurs concurrentes sont autant d'instruments qui permettent de créer de la croissance, grâce une politique de soutien de l'activité ...
Cette orientation de politique économique donne des résultats, comme en atteste le taux de croissance de l'économie française en 2018 – sur ce point, vous avez été assez silencieux.
C'est l'augmentation de la valeur ajoutée et de la croissance qui est fondamentalement le moteur de l'augmentation du pouvoir d'achat. D'abord, elle permet de réduire le chômage. Or la première des inégalités en matière de pouvoir d'achat est celle qui tient à l'emploi. Or, en 2018 comme en 2017, les entreprises françaises ont créé beaucoup d'...
Ensuite, la croissance permet d'augmenter le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent, à travers une augmentation de leur rémunération salariale, de leur intéressement ou de leur participation aux résultats de l'entreprise.
Enfin, la croissance permet de rétablir les équilibres budgétaires – baisse du déficit et stabilisation voire diminution de la dette – et offre ainsi des marges de manoeuvre budgétaires pour financer des mesures permettant l'augmentation du pouvoir d'achat des plus démunis de nos concitoyens.
En définitive, cette politique de soutien à l'activité productive entraîne une amélioration du pouvoir d'achat qui alimente la demande. C'est toute la cohérence de notre politique économique, qui consiste à…
… mener à la fois, en même temps, une politique d'offre et une politique de demande. Cette approche équilibrée a en outre le mérite de limiter les risques inflationnistes. Or on sait que, pour protéger le pouvoir d'achat, il faut contenir l'inflation. Si nous partageons l'objectif de votre proposition de loi s'agissant de l'augmentation pouvoi...
… nous divergeons sur les moyens d'atteindre cet objectif. De manière assez contre-intuitive, vous semblez privilégier l'intervention de l'État en matière d'amélioration du pouvoir d'achat, alors que nous favorisons un État qui libère et protège en favorisant la création puis la redistribution des richesses par les acteurs économiques, sous la...
Vous faites le choix d'une politique budgétaire ancienne, dont on ne connaît pas précisément le financement, là où nous faisons confiance aux acteurs économiques et où nous inscrivons notre action publique dans le cadre d'une politique économique cohérente.