Les amendements de Dominique David pour ce dossier
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Pour une primo-députée comme moi, et pour beaucoup de mes collègues, il y a un certain intérêt à observer les subtilités du jeu parlementaire qui animent le théâtre politique.
Et je dois dire, mes chers collègues, que les manoeuvres politiciennes des députés, lorsqu'ils sont dans l'opposition, me fascineraient grandement si elles ne contribuaient pas à éloigner nos concitoyens de la politique et à alimenter la crise de la représentation que nous traversons.
Je dois dire qu'avec cette proposition de loi, vous faites très fort dans le registre de la démagogie.
Et je suppose que vous avez dû bien vous amuser à enfiler les perles des six articles qui la composent.
Un vrai cas d'école ! Souffrez donc, mes chers collègues, que j'en tire quelques enseignements qui seront, je l'espère, utiles à nos concitoyens – et en particulier aux jeunes gens qui assistent à nos débats ce matin – – pour décrypter vos intentions réelles.
pour produire son plein effet, la manoeuvre doit s'inscrire dans un contexte de crise susceptible de mettre en difficulté l'adversaire.
Quelle chance ! Voici qu'une colère qui couvait depuis plus de dix ans et dont l'explosion a été soigneusement évitée par l'immobilisme et les reculades des gouvernements précédents, …
… explose sur les ronds-points à l'automne 2018 ! Un peu d'huile sur le feu, quelques « On vous l'avait bien dit ! » et un gilet jaune enfilé ici ou là pour montrer de quel côté l'on se range… Le contexte est idéal !
Règle numéro deux : on ne fait pas grand-chose. L'équation est complexe, d'ailleurs, on le sait bien. Comment trouver des marges de manoeuvre supplémentaires dans un contexte de déficit public, …
… qui, même s'il baisse depuis deux exercices budgétaires, doit être l'objet de tous les efforts de maîtrise ?
Ce n'est pas votre problème. On regarde l'adversaire se dépatouiller avec ces contraintes, si possible avec un certain dédain, et l'on ne montre surtout pas sa surprise face à la pertinence des solutions qu'il met en oeuvre. Il rend 14 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français : pas mal, pour des débutants !
Mais, si possible, on explique que c'est, soit irresponsable face à l'état des finances publiques, soit insuffisant au regard des revendications… ou les deux, car on n'est pas à une contradiction près !
… lorsque les choses commencent à se calmer un peu et que tous les observateurs, dont l'INSEE et la Banque de France, confirment une hausse du pouvoir d'achat, une stabilisation de l'inflation et une croissance au meilleur niveau en Europe, on s'applique à casser l'ambiance.
On sort des tiroirs toutes les mesures qu'on y avait remisées lorsque l'on était au pouvoir, et l'on en fait une proposition de loi !
Ce texte coûterait 17 milliards d'euros aux finances publiques… Ah, quand même… Bon, ce n'est pas grave : proposons, dit-on, 20 milliards d'économies. On ne sait pas très bien comment, mais, au pire, on verra plus tard ! Il s'agit aussi, si possible, de trouver un titre un peu aguicheur : le « rétablissement du pouvoir d'achat », voilà qui est ...
Mais non merci, en fait, vraiment non : je préfère une politique qui profite vraiment aux Français, comme celle que nous menons.
On verra bien si, un jour – que j'espère le plus tardif possible – , je me retrouve dans l'opposition. Ce jour là, j'espère que je ne serai pas politique au point d'en perdre mon âme et mon ambition pour les Français !