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Bioéthique


Les interventions de Dominique Potier


Les amendements de Dominique Potier pour ce dossier

12 interventions trouvées.

De manière symbolique, c'est bien depuis les bancs de la gauche que je m'exprime, pour ce qui sera sans doute ma seule intervention sur ce projet de loi. Je l'ai dit en première lecture, le texte suscite en moi une opposition radicale, pour des raisons philosophiques et anthropologiques. Dans le débat éminemment sensible qui nous occupe, je sa...

Il faut combattre cette idée, politiquement et philosophiquement. Puisque la science et la technique nous permettent de dépasser des limites anciennes, ce qui importe n'est pas d'être modernes ou anciens, mais de savoir ce qui nous humanise ou non.

C'est bien depuis la gauche, au nom d'une part de l'héritage républicain, que j'affirme que la question de l'égalité ne peut être tranchée facilement dans les domaines qui nous occupent, et doit y être mise en dialogue avec celles de l'altérité, de la liberté, de la responsabilité prise pour autrui, de la fraternité enfin. Elle doit être pensée...

Madame la présidente, j'ai en commun avec Jean Lassalle une certaine sobriété à propos de ce texte : je n'ai encore pris la parole qu'une fois, de manière assez générique. Je la prends à nouveau à propos de cette frontière. C'est un point assez sensible. Il ne s'agit pas seulement ici seulement d'une question intime et d'intime conviction, mais...

Mais ces convictions ne sont pas qu'intimes : elles sont aussi sociales – je l'ai déjà dit la semaine dernière, et j'y insiste. Je pense profondément, et je m'oppose en cela fondamentalement à Jean-Louis Touraine, que cela ne relève pas que de la liberté individuelle : ce qui est en jeu dans cette relation, c'est le regard sur les autres, c'est...

Le long compagnonnage que j'ai eu avec Jean Vanier et avec l'Arche me fait dire que vendredi, lorsque j'inaugurerai la deuxième maison de l'Arche, je me sentirai mieux dans ma peau si j'ai participé à une assemblée qui n'a pas joué à l'apprenti sorcier sur ce sujet.

Je le dis avec force, car j'éprouve à propos de cette loi une crainte et une défiance qui me différencient de beaucoup d'entre vous, y compris dans ma famille politique de gauche : je pense en effet que le risque non seulement de la marchandisation, mais aussi d'une fabrique sur mesure, ouvrant à toutes les démesures, existe à la fois en amont,...

Ce risque est celui d'aboutir à une réification de la personne, à des personnes conçues sur mesure. Cela nie leur identité, cela nie ces personnes elles-mêmes, ce qui a pour la société des conséquences absolument vertigineuses. Camus, que j'ai apprécié tout à l'heure d'entendre citer par un collègue, disait : « un homme, ça s'oblige. » Ça s'ob...

Je n'ai pas été bavard pendant l'examen de ce projet de loi, je crois d'ailleurs que c'est la première fois que je m'exprime. Je le fais en tremblant, parce que dans mes rangs, ma position est pour le moins iconoclaste. Ayant raté un train, tels sont les hasards de la vie, je n'ai pas pu participer au vote sur l'amendement proposé par notre col...

Oui, de l'ensemble des collègues, de l'opposition comme de la majorité. La démocratie peut sortir grandie de ce débat. Cinq balises marquent ma réflexion. La première est d'évacuer toute justification du bien commun reposant sur un ordre naturel ou ancien : cette conception m'est étrangère. Je crois à la République comme cadre protecteur des ...

La science et la technique permettent aujourd'hui de dépasser ces limites. La seule question qui m'habite depuis quelques semaines est de savoir si ce que nous votons ensemble nous humanisera collectivement ou non. « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits » : l'article 1er de la Déclaration universelle des droi...

Sans en avoir l'intention, je vous en donne tout à fait le crédit, et malgré les digues que vous avez construites – même si certaines sont peut-être tombées ce soir – pour que la loi protège l'essentiel de l'humain dans ses nouveaux droits, nous prenons le risque, par une dérive de l'individualisme libéral, de consentir à une nouvelle servitude...