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...affres de la marchandisation. À marchandiser la santé, on marchandise l'humain et on perd le sens du soin, au risque d'amorcer la décivilisation. Chers collègues, qu'aurons-nous appris de cette terrible épreuve ? Qu'aurons-nous accepté de regarder ? Qu'aurons-nous écouté du pays en lutte pour se défaire des griffes de l'épidémie ? Qu'aurons-nous entendu de la parole des personnels, notamment des soignants ? Rien ne doit plus être comme avant pour l'hôpital public. Je lisais encore cette formule sur les tracts distribués dans mon territoire : « Assez de belles paroles, on veut des actes ! » Notre proposition est simple : il s'agit de poser un cadre et de tracer des perspectives pour, dès aujourd'hui, conforter notre hôpital, nos EHPAD, notre système de soin et respecter les agents, quelle que so...
La proposition de loi en faveur d'une loi de programmation pour l'hôpital public et les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, déposée par nos collègues du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, suscite toute notre attention, voire celle de tous les Français. Il est indéniable que l'hôpital public souffre. Les cris d'alerte des personnels soignants, médecins, infirmiers, aides-soignants ont beau avoir été légion, pour l'heure leurs revendications n'ont pas trouvé de véritable écho ; les annonces du Gouvernement et les multiples plans échafaudés par la majorité n'ont réussi qu'à nous mener dans l'impasse et à aggraver les crispations et les mécontentements. La crise sanitaire n'a fait qu'exacerber les tensions et mettre en lumière les défa...
... après dix-huit mois de grèves au sein des services publics hospitaliers, puisque le 22 octobre 2019, nous avions déjà proposé un plan d'urgence pour l'hôpital et l'autonomie, qui se composait de quinze mesures que ce gouvernement est désormais contraint de mettre sur la table dans le cadre du Ségur de la santé. Je pense en particulier à l'indispensable revalorisation du traitement des personnels soignants et non soignants des hôpitaux et des établissements de santé, au renforcement de l'investissement et à la mise en place d'une règle simple : zéro suppression de poste au lit du malade. Pourtant, alors que le Gouvernement avait l'occasion de s'en saisir dans le cadre de l'examen du dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale, il a décidé de faire, comme toujours depuis 2017, la so...
La proposition de loi de M. Bruneel nous paraît extrêmement intéressante. Je l'aborderai sous trois angles : le contexte, la forme et le fond. Le contexte, d'abord : nous le savons depuis de nombreuses années, nous avons impérativement besoin de revoir le fonctionnement des hôpitaux publics, de prévoir une rémunération plus correcte des personnels soignants et de faire travailler ensemble le public et le privé sur le territoire national. En outre, en raison de la dégradation depuis des années des conditions de travail du fait de la T2A – tarification à l'activité – , les parlementaires et le Gouvernement doivent apporter tout leur soutien aux personnels soignants et à l'hôpital dans son ensemble. La forme, ensuite : une loi de programmation, cela ...
Depuis le début du Ségur de la santé et, surtout, au lendemain d'une épidémie qui les a éprouvés plus que jamais, la mobilisation des personnels soignants a repris un peu partout en France. C'est la preuve que la concertation ouverte depuis le 25 mai n'est pas encore à la hauteur des attentes et qu'il y a lieu d'apporter des réponses concrètes aux revendications visant l'amélioration des conditions de travail et la qualité du service rendu par l'hôpital, public comme privé – vous me permettrez, chers collègues du groupe GDR, de mentionner ce derni...
...mri, qui, au-delà de la question des moyens qu'il faudrait octroyer à la gestion de la dépendance et de la perte d'autonomie, aborde le problème de la formation des professionnels, de leur accompagnement et de la revalorisation des carrières. Mme El Khomri avait estimé que, pour apporter une réponse à la hauteur des enjeux, il faudrait former, au cours des prochaines années, environ 350 000 aides-soignants et accompagnants pour exercer à l'hôpital ou à domicile. Il y a quelques jours, nous avons créé, dans une relative discrétion, une nouvelle branche de la sécurité sociale consacrée à l'autonomie et dotée de 1 milliard d'euros – nous n'avons d'ailleurs pas obtenu de véritables informations sur son financement. C'est un premier pas, et nous nous en félicitons, mais nous savons qu'il ne sera malhe...
Avant-hier, des centaines de milliers de personnes étaient dans la rue. Après des mois de grève et alors que les établissements hospitaliers viennent de se trouver, comme jamais auparavant, sous tension, les soignants, largement soutenus par la population, sont à bout. Depuis trois ans, le Gouvernement reste sourd à leurs demandes, pourtant simples : 300 euros d'augmentation de salaire pour que les personnels paramédicaux cessent d'être sous-payés, l'arrêt de la fermeture des lits et des hôpitaux, des conditions de travail dignes pour qu'ils puissent prendre en charge correctement les patients et les résident...
Il y a environ deux ans, dans un rapport parlementaire, j'ai alerté le ministère de la santé sur les conditions de travail extrêmement pénibles des soignants dans les EHPAD : ils sont victimes de troubles musculo-squelettiques et le nombre d'accidents du travail dans la profession est plus élevé que dans le BTP. Les soins dentaires et la prévention des escarres, entre autres, ne peuvent être effectués faute de temps : cela plonge les résidents dans la tristesse et la solitude, et les soignants dans la dépression. Souffrance, maltraitance : combien de...
...ent dans l'hémicycle, il ne s'agit pas d'une réaction à chaud et elle n'est pas honorifique. Elle appelle plutôt une véritable réflexion sur notre système de santé et son financement. En abordant, au-delà des problèmes de revalorisation des salaires et de statuts, les questions relatives à la réorganisation, au recrutement et à la formation, elle fournit une partie de la réponse aux demandes des soignants. La prise en compte des moyens des EHPAD dans la réflexion sur le financement de l'hôpital permet en outre de se préparer au défi du grand âge et aux besoins de nos aînés, donc à nos propres besoins. C'est pourquoi le groupe Écologie démocratie solidarité votera pour le texte.
Nous avons besoin de textes structurants, qui cherchent à refondre le système de santé dans son ensemble. C'est cela que nos soignants réclament, et non des médailles – les soignants du centre hospitalier Alès-Cévennes ont d'ailleurs envoyé au Président de la République une médaille symbolique. Il faut cesser de prendre des mesures à court-terme ou de s'entêter dans des orientations qui ne mènent qu'à l'affaiblissement de l'hôpital public. Notre système de santé a besoin d'autre chose. Il est reproché à la proposition de loi d...
...lence : des techniques à la pointe, des traitements innovants, des personnels extrêmement bien formés… Beaucoup d'entre nous avons eu l'occasion de bénéficier de soins très pointus. Hier encore, leur capacité d'adaptation à la crise du coronavirus a été remarquable. Cependant, les hôpitaux français sont en crise – nous pouvons là encore tous le constater, notamment en échangeant avec les agents, soignants ou non. Organisation déficiente, carrières peu attractives, moyens insuffisants ou mal attribués : les raisons de s'inquiéter sont nombreuses. De même, dans les EHPAD, nous connaissons tous des équipes fabuleuses qui se mettent en quatre pour accompagner les personnes âgées, leur proposant des activités multiples, entretenant le lien avec les familles, les accompagnant avec humanité et bienveil...
...lans à long terme et non une succession de mesures ressemblant plus à des rustines qu'à des réformes efficaces. Oui, il faut réformer le système de santé en France. Oui, il faut être attentif aux EHPAD et autres résidences pour personnes âgées ainsi qu'au secteur médico-social, sans oublier le champ du handicap. Mais faisons-le avec méthode, rapidement, mais sans précipitation. Nous le devons aux soignants que nous avons applaudis, et nous le devons aux Français. Tout en saluant votre implication forte sur ce sujet depuis longtemps, monsieur le rapporteur, le groupe Agir ensemble s'abstiendra lors du vote sur cette proposition de loi, car, si nous en approuvons la finalité, la méthode ne nous donne pas entièrement satisfaction.