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... bien que la France a besoin de retrouver de la respiration laïque. C'est la raison pour laquelle nous proposons, par cet amendement, que certains lieux, où se délivre le service public, c'est-à-dire où s'exprime l'intérêt général, soient exonérés des manifestations ostensibles d'appartenance religieuse. Lorsqu'une personne, par exemple musulmane – puisque, c'est tout de même des dérives de cette religion qu'il s'agit, chers collègues, ne tournons pas autour du pot – travaille dans un service public ou dans une entreprise délégataire d'un service public, elle est concernée par l'obligation de neutralité religieuse. Elle abandonne donc son vêtement religieux pour travailler. Elle ne va pas pour autant tomber raide morte, ayant trahi irrémédiablement la religion à laquelle elle appartient : on peut ...
... discrétion religieuse. Vous m'opposerez qu'il n'y a pas là une grande différence. Mais enfin, certains cultes ont parfaitement intégré cette notion ! Combien de catholiques ou de protestants portent une médaille ou une croix sous leurs vêtements ? C'est même la règle pour la plupart d'entre eux. Regardez autour de vous : les signes religieux se portent dans la discrétion. L'histoire a exigé des religions qu'elles fassent beaucoup d'efforts. Le ministre l'a d'ailleurs rappelé : les juifs et les chrétiens ont consenti d'énormes efforts en 1905 pour s'adapter à la République. De quoi s'agit-il ici ? Nous demandons simplement que la religion musulmane consente elle aussi à quelques efforts, pour garantir, précisément, un climat de paix et d'harmonie entre nous tous. Ce ne sont pas des amendements gu...
Nous avons déplacé notre débat sur le terrain, si je puis dire, de l'espace public. M. le ministre l'a rappelé à plusieurs reprises, notre conception de la laïcité, telle qu'elle est définie dans la Déclaration des droits de l'homme et dans nos constitutions, c'est le respect de toutes les religions et, pour l'État, l'absence de choix d'une religion. Nous ne pouvons donc pas imposer ce principe de neutralité dans l'espace public. Chère Annie Genevard, votre amendement me semble satisfait. Vous avez vous-même déjà évoqué à plusieurs reprises l'avis du Conseil d'État du 27 novembre 1989. Il y est précisé que la liberté religieuse des usagers – puisque nous parlons ici des espaces publics – d...
Je m'exprimerai aussi au nom de ma collègue Aurore Bergé. Je me suis opposé depuis le début à tous les amendements qui visent à imposer l'interdiction du voile à des personnes qui ont leur libre arbitre. Ainsi, une jeune femme, à partir du moment où elle a la liberté de son choix, peut vivre sa religion comme elle en a envie, et le législateur n'a rien à en dire, pas plus le républicain laïc que je suis. Mais je voterai l'amendement no 1618 de M. Ciotti qui interdit le voile aux mineures. Nous ne sommes pas ici pour faire des cours de théologie, mais on sait très bien, en plus, que le port du voile a plus à voir avec l'ordre patriarcal qu'ont imposé l'ayatollah Khomeini en Iran et les talibans ...
… réunionnais, français, tout en un mot, y compris aussi musulman, hindou et chrétien, pour ne citer que ces religions, et que je ne comprends pas ce débat, qui n'existe pas chez nous, à La Réunion. Je vis dans une société créole. Je suis créole ! Je vous invite, chers collègues, à venir à La Réunion pour découvrir le vivre-ensemble, parce que c'est important. Je pense que vous avez beaucoup à apprendre des autres et à ne pas rejeter ceux qui ne vous ressemblent pas. Vous verrez qu'on a évolué et qu'il faut sort...
Que dire après les mots de notre collègue Ratenon ? Bien évidemment, ces amendements ne visent qu'à stigmatiser une religion. On a bien vu que s'ils évoquent tous les signes religieux ostensibles, on en revient uniquement à la question du voile ou du burkini. Pour ne parler que de votre amendement no 1618, je note que vous voulez étendre, monsieur Ciotti, cette obligation de neutralité à tous les mineurs, mais alors il faut aller jusqu'au bout et interdire le baptême avant l'âge de 18 ans, ainsi que les lycées privés s...
Au contraire, nous défendons la fin des signes ostensibles en certains lieux, pour les raisons excellemment exposées par Éric Ciotti. La discrétion religieuse a été demandée à toutes les religions : pourquoi ne le serait-elle pas à l'islam si cela peut garantir une forme de paix sociale ? Quant à l'interdiction du voilement des fillettes, le fait que les petites filles retirent leur voile au sein de l'école publique et qu'elles le mettent en sortant vous parait-il plus acceptable, madame Florennes ? Non, les enfants n'ont pas à être voilées. Il faut, sur ce point, revenir à une forme de ...
Je caricature à peine : c'est exactement la question qu'il a lui-même posée devant la commission spéciale – dans une certaine confusion, je dois le dire. Il y a ensuite une question délicate, peut-être même un peu taboue, à laquelle vous ne répondez jamais et que je vais essayer de poser dans des termes aussi apaisés que possible, à propos des enfants et des mineurs. L'islam n'est pas la seule religion en France. Voici ce qu'écrit le magazine Famille chrétienne sur le sens de la première communion : « La première communion concerne fondamentalement deux personnes, l'enfant et Jésus. Ce n'est pas une démarche à sens unique, c'est une rencontre et, malgré les apparences, celui qui prend l'initiative ce n'est ni l'enfant ni ses parents : c'est Dieu lui-même. » Vous le voyez bien : dans les religio...
… comme celle du CCIF, c'est la charte des principes pour l'Islam de France… Attardons-nous quelques instants sur cette dernière. Vous affirmez que le problème n'est pas l'islam et ne serait même pas l'islamisme. Or je ne sache pas que vous ayez songé à une charte des principes pour la religion catholique, ni à une charte concernant la religion juive ou la religion protestante. C'est donc bien là qu'il y a une difficulté. Arrêtons cette dissimulation. Soyons francs. Aucun attentat, depuis 2012, n'a été perpétré au cri de : « Jésus, reviens ! », tout de même… Attaquons-nous donc au vrai problème et cessons de tourner autour du pot, à moins d'être malhonnêtes ou hypocrites. Il faut dire l...
...1990 a joué un rôle très important de radicalisation idéologique au sein de l'islamisme politique. Vous ne pouvez pas dire que nous considérons que l'islamisme n'est pas un problème. C'est ce que vous avez dit à l'instant, prétendant que le ministre de l'intérieur avait fait une telle affirmation, alors qu'il a dit exactement le contraire. Nous considérons que l'islamisme politique n'est pas une religion, mais d'abord et avant tout une idéologie, et nous la combattons fermement. Quant à l'interprétation que vous avez voulu faire publiquement sur mes propos, j'ai voulu, en parlant de la première communion – ce que je crois avoir fait avec beaucoup de sérénité – , montrer que la question du consentement du mineur à l'appartenance religieuse peut être posée pour toutes les religions, que ce soit à ...
J'ai bien entendu l'appel à l'apaisement lancé par Mme Genevard. J'observe, quant à moi, que les Français sont tolérants, et même plutôt bonne pâte, malgré les tentatives des uns et des autres pour les diviser. Il y a trente ou quarante ans, nous vivions parfaitement bien tous ensemble. Différentes religions étaient présentes dans notre pays et tout allait bien. Que s'est-il passé depuis ? Je peux en témoigner puisque je viens du XXe arrondissement et du département 93 et que mon propre oncle a déménagé. En trente ou quarante ans – ça ne s'est évidemment pas fait en fait en dix ans – , il n'y a plus eu, dans certains quartiers, ni de poissonniers, …
...me vient de le souligner M. le président de la commission spéciale, l'article 1er du projet de loi dispose que les agents du service public doivent respecter la neutralité et la laïcité. En élargissant cette obligation à la vie quotidienne dans l'espace public, vous vous en prenez à la liberté de conscience, et pas à celle de tous les Français, mais à celle de certains d'entre eux, d'une certaine religion, que vous stigmatisez systématiquement.
... religieuse dans les espaces de l'université dédiés à l'enseignement. L'université est une matrice intellectuelle, aujourd'hui traversée par des mouvements puissants et destructeurs qui s'appellent le décolonialisme, le racialisme, l'indigénisme, l'intersectionnalité. Bref, nous avons affaire à une offensive idéologique, au nom de minorités qui s'estiment opprimées en raison de leur race, de leur religion ou de leur sexe. Il résulte de ce mouvement puissant et destructeur une entrave à la liberté académique, une intimidation des responsables des institutions académiques, une menace pour les savoirs savants, ceux-là mêmes qui sont empiriquement étayés et logiquement irréprochables. Je vous invite, mes chers collègues, à lire le récent appel de l'Observatoire du décolonialisme et des idéologies id...
Ces amendements ont pour objet d'étendre à l'université l'interdiction des signes religieux ostensibles appliquée à l'école depuis la loi du 15 mars 2004. Cependant, cette dernière mesure constitue une exception à notre conception de la laïcité : elle se justifie par la spécificité de l'école et de ses usagers. Les élèves sont jeunes, ils sont en construction : l'absence d'affrontements entre religions, entre communautés, est indispensable pour que les cours se déroulent dans de bonnes conditions. Jean Zay, une autorité en la matière, écrivait que « les écoles doivent rester l'asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas ».
Mais faites attention, chers collègues, car la soumission de la femme à l'homme est inscrite dans les textes et les manifestations religieuses des trois religions monothéistes, et parfois dans leurs signes distinctifs. Savez-vous par exemple que le voile d'une mariée chrétienne signifie la soumission de la femme à son époux ?
C'est exactement comme pour les religieuses ! Relisez les textes. Au nom de cette revendication, allez-vous demander que les mariages religieux ne se déroulent plus de la même façon dorénavant ? Tout cela renvoie, dans la religion chrétienne, à une idée très claire : Lilith a été considérée comme un démon car elle est née de l'argile comme Adam, contrairement à Ève. Elle a ainsi été bannie parce qu'elle se voulait l'égale de l'homme. Allez-vous considérer que tout signe religieux cautionnant cette vision de la femme et de l'homme est à bannir ? Bien sûr que non ! Vous n'allez pas le faire…
… car depuis la loi de 1905, on estime fort heureusement que ces signes distinctifs dans l'espace public doivent être éventuellement contredits par la pédagogie et le débat, et non interdits. L'interdiction, vous ne l'imposez en réalité qu'à une seule religion. Votre proposition n'est pas de bannir ce signe de soumission de tout l'espace public, ni même de la bannir des écoles : lorsque nous avons proposé des amendements réclamant la fin de l'interdiction de la mixité dans certaines écoles sous contrat, où filles et garçons sont séparés, vous avez voté contre et les avez même combattus. Votre préoccupation n'est donc pas celle-là. Elle n'est que de per...
...ez présentés et ceux qui suivront, vous développeriez dans notre pays un potentiel climat de guerre civile et de division. Il vous suffirait de vous promener en France pour constater que, si les femmes que vous visez – on vise toujours des femmes – portent le voile, ce que l'on peut regretter politiquement ou philosophiquement, ce n'est absolument pas par adhésion à une vision intégriste de leur religion, et encore moins en raison d'une quelconque dérive terroriste. Vous proposez tout simplement une discrimination à l'encontre d'une seule religion. Cela s'appelle le racisme antimusulman. Voilà le fond de vos amendements, et il est très franchement problématique que ce projet de loi vous permette de l'exprimer et d'installer ce débat pourri dans le pays.
...le lycée, plus personne ne conteste la loi de 2004, même si quelques avis contraires s'expriment encore. La loi est totalement intégrée et, depuis les années 1980 et 1990, il n'y a plus de débat. Quant à l'université, le problème qui s'y pose n'est pas celui du voile. Votre problème, chers collègues, est celui de l'islam en tant que tel, qui est un fait social. L'islam est là ; il fait partie des religions françaises, de notre culture.
Des musulmans, comme mes grands-parents aujourd'hui décédés, se sont battus pour notre liberté. Aujourd'hui, vous expliquez à leurs petits-enfants qu'ils ont tort et que leur religion est mauvaise !