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...ernement n'est pas clair quant aux conséquences concrètes qu'entraînera cette modification de la Constitution. Selon de nombreux acteurs de la société civile, notamment des juristes, des universitaires, des constitutionnalistes, elle ne changera rien. Aussi sommes-nous sceptiques et craignons-nous que cette inscription à l'article 1er de la Constitution n'ait pas plus de portée que le texte de la charte de l'environnement. Celle-ci a déjà valeur constitutionnelle. Le Conseil d'État rappelle lui-même que « l'inscription de la préoccupation environnementale à l'article 1er de la Constitution revêt une portée symbolique » et qu'elle ne lui confère « aucune prééminence d'ordre juridique sur les autres normes constitutionnelles », et que le Conseil constitutionnel, dans sa décision du 31 janvier 2020, a renforcé la pr...
...iste, que pouvons-nous espérer de cette réforme constitutionnelle ? Sur le plan juridique, la portée des termes choisis fait l'objet de débats d'initiés : d'aucuns estiment que le mot « garantit » impose une obligation de résultats ; d'autres considèrent que la France est une entité juridique aux contours trop flous pour porter la charge qu'implique ce mot « garantit ». Une majorité voit dans la charte de l'environnement un instrument largement suffisant pour faire évoluer le droit de l'environnement. Dans ces conditions, personne, pas même vous, monsieur le ministre, n'est en mesure de nous éclairer sur la portée concrète de cette révision constitutionnelle. Ainsi, lorsque j'ai demandé, en commission, quelle quantité de gaz à effet de serre elle permettrait d'économiser, vous avez répondu sérieusement, et honnê...
...! Alors, une grande déclaration dans la Constitution – la République « garantit la préservation de la biodiversité » – pourquoi pas ? Ça fait bien, ça ne coûte rien et ça ne mange pas de pain. On a bien « liberté, égalité, fraternité » comme devise, dans la Constitution ! On y a même inscrit « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » ; c'est super, j'adore ! On avait déjà une charte de l'environnement avec plein de bonnes choses : « Toute personne a le droit de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement. » Ça change quoi, tous ces grands principes ? On voit tellement de trucs, c'est de la grosse ficelle ! Moins on fait d'écologie, plus on l'étale, plus on l'étale dans des grandes déclarations, plus on l'étale dans les valeurs générales – des valeurs générales inoffen...
...les auxquelles j'ai fait référence. Nous voulons enfoncer ce clou-là, le clou des biens communs. Reprendre cette proposition aurait donc eu du sens, au lieu de quoi vous avez fait le choix de retenir une proposition beaucoup plus symbolique, celle de Nicolas Hulot de 2018. De nombreux juristes débattent à l'heure actuelle de la portée superfétatoire ou non de cette inscription en rapport avec la charte de l'environnement. Sur ce point, certains suggèrent que la charte elle-même qui fait partie de notre bloc constitutionnel était suffisante : plus décisive aurait été, nous vous le disons, l'inscription du principe de non-régression du droit de l'environnement dans cette charte.