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Comment peut-on dire que 100 % du terrorisme est islamiste, quand on sait qu'il y a peu de temps, a fort heureusement été déjoué un attentat d'extrême droite qui visait un ministre ? Même si certaines menaces sont plus importantes que d'autres, toutes sont à prendre au sérieux, et on ne peut envisager de leur appliquer des traitements juridiques différenciés. Certes, d'un point de vue opérationnel, il faut coller à la menace, et c'est ce que font les services de renseignement, mais ces derniers ont toujours travaillé de cette manière ...
...ire valoir leurs droits face aux notes blanches et aux moyens de renseignements qu'on leur oppose. Il en est de même des juges, qui n'ont quasiment pas accès aux informations contradictoires, et cette situation explique que la jurisprudence soit largement favorable à l'application des mesures que nous évoquons. Petite parenthèse : le JLD a censuré deux ou trois mesures qui semblaient un peu trop attentatoires aux libertés individuelles – c'est la petite garantie casée dans le texte. Je rappelle toutefois que le JLD est un juge judiciaire, qui intervient en l'occurrence dans une procédure administrative – ce n'est pas un détail : c'est même très important pour qui défend la séparation des pouvoirs. La question n'est pas de savoir si les mesures de la loi SILT ont été utilisées : nous savons qu'el...
Vous venez d'avancer différents arguments, monsieur le rapporteur, pour préciser le cadre juridique dans lequel le juge administratif ou le juge judiciaire intervient : cela prouve que les mesures en question sont particulièrement importantes – on ne peut pas faire n'importe quoi. Elles sont même particulièrement attentatoires aux libertés fondamentales qui régissent notre État de droit. Nous proposons de maintenir le caractère expérimental des dispositions de la loi SILT : l'échéance prévue par le projet de loi, au 31 juillet 2021, serait ainsi prolongée jusqu'au 31 décembre 2021. Cela nous permettrait d'analyser les évolutions qui auront cours – car nous espérons toujours sortir de l'état de terrorisme qui se m...
Monsieur le ministre, je vous avoue que, moi non plus, je n'ai pas compris votre argumentation. Prenons le cas d'une personne qui souhaite prendre l'avion. Peut-on imaginer pouvoir monter dans un avion en refusant une palpation ou un contrôle d'identité ? Non ! Parce qu'il y a eu de terribles attentats, quelqu'un qui veut prendre l'avion doit se soumettre à une palpation et à un contrôle de sécurité. On coupe donc les cheveux en quatre ! Quelqu'un qui souhaite entrer dans une zone à risque, identifiée comme problématique, ne doit pas pouvoir refuser une palpation.
...e pourra être arrêtée pendant trente minutes, mais ce ne sera peut-être pas toujours le cas. Que se passera-t-il si ce sont cinquante ou cent personnes qui doivent être mises de côté ? Les choses me semblent être d'une telle évidence… Je n'ose imaginer que, demain, une personne qui n'aurait pas eu à faire l'objet d'un contrôle d'identité après avoir refusé une palpation puisse aller commettre un attentat 200 mètres plus loin. Nous devons prendre des mesures pour renforcer notre sécurité ! Peut-être y a-t-il un problème de constitutionnalité mais, le cas échéant, nous devrons modifier notre Constitution. On ne doit pas pouvoir refuser certaines mesures dans une zone à risque – ce sera l'objet de mon prochain amendement. Cela me paraît être une évidence. Je le répète, on coupe les cheveux en quatr...
...rocédure est strictement encadrée et que des garanties existent : la fouille doit être faite par un officier de policier judiciaire ou, sous sa responsabilité, par un agent de police judiciaire ou un agent de police judiciaire adjoint, et en présence du propriétaire. Sans intervention in extremis des forces de l'ordre, des véhicules individuels auraient pu être utilisés pour commettre des attentats de grande ampleur. Or quelqu'un dont on veut vérifier le véhicule peut refuser, faire demi-tour et s'en aller, ce qui pose un problème. Il doit être possible de vérifier un véhicule. Si, le 14 juillet 2016, sur la promenade des Anglais, le véhicule du criminel djihadiste qui a commis l'attentat avait pu être contrôlé, peut-être n'aurait-il pas pu passer à l'acte. Nous devons prendre des mesures ...
J'ai présidé la commission d'enquête sur cet attentat et nous avons beaucoup travaillé sur cette question – je sais que vous en êtes convaincu, monsieur le ministre : il serait opportun d'élargir les critères de fermeture, qui sont aujourd'hui très limitatifs, puisque restreints à la prévention du passage à l'acte terroriste. Nous pourrions ajouter opportunément à ce critère celui des propos tenus dans ces lieux de culte, des idées ou théories qui y...
...lai de quarante-huit heures a été introduit dans le texte à la suite d'une question prioritaire de constitutionnalité. La décision du Conseil constitutionnel nous a incités à créer cette garantie. Quarante-huit heures, cela reste à mon sens un très bon compromis entre la liberté de culte, protégée par la Constitution, et l'ordre public : c'est équilibré. Votre crainte de voir survenir de nouveaux attentats doit être tempérée par l'existence d'autres dispositifs, notamment judiciaires, comme la visite domiciliaire ou la perquisition, qui permettront à la police, au juge, au procureur de prévenir d'autres crimes.
Non, monsieur le rapporteur, cela servirait non pas à rien, mais précisément à éviter que le représentant de l'État ne se trompe et qu'il n'en résulte un attentat ! Nous sommes tous faillibles ; l'erreur est humaine. Lier au sort du lieu de culte concerné celui de ses salles connexes, où l'on prêche également la haine, c'est une façon de tout faire pour éviter un acte terroriste.
En effet, le Conseil constitutionnel a bon dos ! Je le regrette, mais nous nous dirigeons vers une énième loi sur la sécurité, après, hélas, un prochain attentat. Sur ce sujet, il n'y a aucun problème, tout le monde est d'accord, ce n'est pas partisan ! Tout le monde peut comprendre que limiter le déplacement d'une personne dangereuse à une ville comme Paris n'a aucun sens. De grâce, arrêtons donc de parler en permanence du Conseil constitutionnel et laissons-le travailler ! Voilà ma question, que je pose aussi à notre ministre : s'il n'y avait pas le Co...
Dans le cas d'un événement important, il me semble logique d'appliquer le principe de précaution pendant une durée limitée. Le drame serait que quelqu'un puisse commettre un attentat parce que nous n'aurions pas pris les décisions qu'à mon avis nous devrions prendre aujourd'hui.
Le terrorisme islamiste est l'un des défis majeurs de notre temps. Cette menace n'est pas l'affaire de six mois, d'un an ou de quelques années : elle sera l'affaire d'une ou de plusieurs générations. Cette menace est forte, endogène et de plus en plus difficile à détecter. À la suite des attentats du Bataclan de novembre 2015, la France avait été placée sous le régime de l'état d'urgence. Face à un péril imminent, celui-ci permet de donner des pouvoirs exceptionnels à l'exécutif. Mais nous ne pouvions pas rester perpétuellement dans cette situation : par nature, l'état d'urgence est temporaire ; par essence, il est exceptionnel. C'est la raison pour laquelle les menaces durables doivent ê...
Ainsi, certains des attentats déjoués depuis 2017 l'ont été grâce aux instruments créés par la loi SILT. On peut citer, par exemple, une visite domiciliaire effectuée en 2018 à Paris qui a permis de déjouer un attentat majeur projeté dans un bus. Plus récemment, à Marseille, une visite domiciliaire a également permis de déjouer un attentat important. Le deuxième pilier du projet de loi relatif à la prévention d'actes de ter...
...de renseignement – est-ce un effet du secret qui les entoure et qui entraîne immanquablement méconnaissance et fantasme ? – sont perçus par certains comme des menaces pour la démocratie. Je pense pour ma part qu'ils en sont les remparts, discrets, souvent méconnus, mais dévoués. Ils protègent la cité des attaques de l'extérieur, mais ils la protègent aussi de ce poison insidieux par lequel chaque attentat diminue le nombre des partisans d'une organisation démocratique de notre pays. Souvent, le renseignement est à la pointe de la pratique démocratique. Prenez le contrôle parlementaire : pendant deux ans, en ma qualité de président de la commission de vérification des fonds spéciaux, j'ai contrôlé, parfois dès le premier euro, le bon usage de l'argent consacré à cette politique publique. Dans quel...
Le projet de loi est pour notre pays d'une importance particulière, tant il concerne au premier rang notre sécurité mais aussi notre souveraineté. Attentats, espionnage, cybercriminalité, trafics en tout genre : chaque jour, l'actualité nous rappelle combien les menaces, omniprésentes, prennent des formes de plus en plus variées, s'affranchissent des frontières et se nourrissent du progrès technologique. Ces dernières années, des dizaines d'attentats ont pu être déjoués – vous l'avez rappelé, monsieur le ministre – grâce au travail minutieux effect...
...it pour respecter la Constitution ». Vous pouvez aussi être de ceux qui le refusent, considérant que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est un point d'appui dans la lutte contre le terrorisme, un outil efficace et déterminant, que sans elle nous ne serions plus un État de droit, une République. Voyons un peu plus en détail les mesures du projet de loi. Les dispositifs prévus sont attentatoires aux libertés par nature : on va vous écouter, vous regarder, vous enregistrer – c'est le principe. Mais sont-ils proportionnés au but recherché ? Est-ce efficace ? On nous rétorquera que la loi SILT a permis d'arrêter des gens. Très bien, je n'en doute pas ; à aucun moment, je n'en ai douté. Mais aurions-nous pu le faire dans le cadre judiciaire, c'est-à-dire sous le contrôle d'un magistrat ...
Parfois – et c'est le sens de notre vote sur les précédents textes –, nous avons considéré que ce risque existait. En effet, s'agissant de l'efficacité des mesures prises, je peux vous dire, en tant que député de Seine-Saint-Denis, ayant vécu de très près l'attentat au Stade de France, que les services de renseignement sur le terrain se trouvaient alors dans un état déplorable, par manque de moyens humains, ce qui a laissé des failles béantes, propices à des actes terroristes. Comme l'a souligné le ministre tout à l'heure, le renforcement des effectifs au sein de nos services de renseignement a été plus efficace que les différentes lois qui ont été votées. ...
...que représentent les islamistes, qu'ils soient terroristes et condamnés pour cette raison ou détenus de droit commun radicalisés. Entre 2018 et 2022, 2 540 d'entre eux seront sortis de prison. La menace est maximale. Nous devons aussi prendre en considération une évidence qui s'impose aujourd'hui à tous : le lien entre immigration et terrorisme, tel qu'il est apparu à l'occasion des six derniers attentats. C'est dans cet esprit que notre groupe travaillera, avec pour unique objectif de renforcer la sécurité des Français.