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...nt d'opposer la constance de notre engagement dans cette lutte que nous savons non seulement nécessaire mais juste. Dans cette perspective, les orientations présentées par le Président de la République la semaine dernière et qu'il vous appartenait de détailler devant nous, monsieur le Premier ministre, permettent d'envisager un nouveau cadre pour notre présence, ainsi que celle de nos alliés, en Afrique de l'Ouest, un cadre qui témoigne d'un partenariat renouvelé – nous le saluons – avec les peuples et les États de la région. Ces orientations restent fondées sur l'objectif que la France s'est fixé depuis le premier jour de son intervention : soutenir ses partenaires africains dans leur lutte contre l'islamisme radical. C'est pourquoi nous saluons la coopération renouvelée en matière sécuritaire ...
…même si la situation actuelle peut donner l'impression d'une défaite diplomatique. Quelle est la mission désormais ? Lutter contre les groupes armés terroristes, empêcher la constitution d'un califat terrestre en Afrique de l'Ouest qui pourrait servir de base de départ à des attaques terroristes contre le territoire national,…
…éviter la déstabilisation de l'Afrique de l'Ouest tout au long du golfe de Guinée, limiter des flux migratoires que le chaos ne manquerait pas de susciter. Les récents événements survenus au Bénin où un ancien du 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMA) vient de laisser la vie, démontrent à quel point la menace n'est pas fantaisiste. C'est pourquoi, monsieur le Premier ministre, le groupe Les Républicains ne peut ...
...est sans doute l'heure de revenir aux bons vieux principes d'une diplomatie réaliste, celle d'Hans Morgenthau, d'Henry Kissinger ou de Raymond Aron, celle qui croit que la première mission de l'action diplomatico-militaire est de maintenir ou de rétablir l'équilibre des puissances, pour neutraliser les perturbateurs du système international. Ne devons-nous pas assigner à notre outil militaire en Afrique une mission aux objectifs plus limités : être, avec nos partenaires africains, une force de réaction rapide, capable, par sa fulgurance, de rétablir des équilibres qu'il appartiendra aux forces locales de maintenir ? C'est sans doute l'enjeu de ces prochaines années. Pour cela, notre format devra sans doute être revu, en nous appuyant davantage sur nos bases en Afrique de l'Ouest ou sur des force...
...ttons du retrait militaire de la France au Mali. Cela peut sembler quelque peu décalé au premier abord, mais à bien y réfléchir, les mécanismes à l'œuvre sont d'une similitude glaçante : l'après-guerre froide a rebattu les cartes ; de nouvelles puissances cherchent à s'imposer et déploient des stratégies de plus en plus offensives. C'est le cas de la Russie de Poutine, qui se déploie à la fois en Afrique et aux portes de l'Europe. À cela, il ne peut y avoir qu'une réponse : le rapport de force. L'Europe doit adopter le mode du rapport de force pour défendre ses idéaux et ses principes. Sinon, elle sera faible, et la faiblesse est le terreau favori des régimes autoritaires. Les peuples européens ont déjà subi la lâcheté des accords de Munich en 1938, et l'Europe ne doit jamais la réitérer : c'est ...
...e est que notre diplomatie doit continuer à explorer les bons leviers de puissance. L'action commune avec les Européens nous rend plus forts, et si le bilatéral classique entre chefs d'État est nécessaire, il doit être mieux réinventé, notamment grâce aux diasporas. Si la France réorganise son dispositif dans la zone, notre destin demeure fermement imbriqué avec celui du Mali. La prospérité de l'Afrique est dans l'intérêt de l'Europe. En ce sens, le plan Global Gateway fait figure de plan Marshall pour l'Afrique que notre groupe appelait de ses vœux. Enfin, au-delà des questions de défense, nous devons nous interroger sur la relation globale entre l'Europe et l'Afrique. Une mer nous sépare mais nos destins sont intimement liés : alimentation, matières premières, technologies, santé, stabilité e...
...avons besoin des Américains : sans renseignement, rien n'est possible et, sans ravitaillement en vol, nous sommes beaucoup moins agiles. Comment réagissent les Américains ? Vous ne nous en parlez pas. La porte-parole du ministère des affaires étrangères nous annonçait dimanche sur France 5 que le Président de la République allait ouvrir une « nouvelle ère », celle d'un nouveau partenariat avec l'Afrique. Déjà oubliés, le P3S, ou partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel, ou l'Alliance Sahel, dont on connaît les défaillances, dispositifs qui étaient censés répondre aux besoins des populations à court et à long terme ! On voit le résultat, et j'imagine que l'on trouvera bien un nouveau sigle pour ce nouveau partenariat. Il existe certes sur les réseaux sociaux des campagnes de désinfo...
...ont fait, pourquoi voudriez-vous que nous ayons meilleur succès au Mali contre l'adversaire que nous affrontions, un adversaire d'une nature quasiment identique sur le plan de l'idéologie, et très comparable pour ce qui est des méthodes de combat ? Je veux profiter de ma présence à cette tribune pour m'adresser, au nom de l'histoire qui lie les mouvements progressistes français à ceux de toute l'Afrique, en particulier à ceux du Mali, et au nom de la binationalité qui unit tant de nos familles, à tous ceux qui peuvent m'entendre au Mali, notamment à ceux qui se disent mes amis. Je veux leur dire qu'il faut se rappeler qui nous sommes, pourquoi nous sommes là et comment nous y avons été. La France n'a pas envahi le Mali ,
...e, on se doute qu'eux-mêmes ont également dû dépenser beaucoup d'argent, dont on ne sait d'où il provenait. Voici maintenant qu'on a fait venir le groupe Wagner, une troupe de mercenaires sanglants comme on en voit désormais dans toutes les guerres du monde : la guerre se fait à nouveau en recourant à des procédés datant de l'Ancien Régime, de l'ancien temps. Wagner a fait un sale boulot en Centrafrique, et ceux qui se réjouissent de voir partir les soldats français doivent maintenant se demander s'ils sont heureux de voir Wagner à leur place.
...ut donc parler de ce retrait comme d'une humiliation de la France : c'était en réalité un échec prévisible depuis le premier jour, car en l'absence d'objectif une guerre ne peut être gagnée. Si l'humiliation appelle un sursaut d'orgueil, un échec appelle la réflexion et l'humilité. C'est pourquoi les députés communistes proposent en priorité de dresser un bilan lucide de l'action de la France en Afrique, afin de ne pas reproduire les erreurs commises : si nous l'avions fait après la monstrueuse guerre contre la Libye en 2011, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Vous avez, monsieur le Premier ministre, largement insisté sur la manière dont les troupes allaient se redéployer et sur l'avenir opérationnel des opérations militaires en cours au Sahel. Pourtant, nos interventions militaires sont sur...
Eux seuls doivent être entendus. Nos propositions émanent du vécu des gens et de leurs revendications. Nous les avons construites avec eux et nous les relayons ici. De plus en plus de voix en France les accompagnent. Si vous aviez su écouter, la dignité de la France en Afrique aurait peut-être été sauvée depuis longtemps. En tout cas, nous, nous le pensons ! .
...honneur de présider, depuis 2017, le groupe d'amitié France-Mali de l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, je souhaite vous parler de ce que je connais et notamment de ce lien concret et solide que nous entretenons avec le peuple malien. Depuis le putsch de l'été 2020, il n'y a plus d'Assemblée nationale au Mali, plus d'ambassadeurs à Paris ou à Bamako. Comme la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, l'Union africaine et l'ensemble de l'Union européenne, nous sommes clairement en rupture avec la junte militaire au pouvoir, parce qu'elle ne respecte pas ses engagements de transition, parce qu'elle ne donne pas de garanties démocratiques suffisantes et parce qu'elle a fait appel au groupe Wagner, ce qui n'augure rien de bon. Elle incite aussi par opportunisme au rejet de la France e...
...ous de participer à la sécurisation des frontières des pays voisins ? Si oui, de quelle manière ? À ce stade, nous sommes malheureusement condamnés à rester sur la défensive et il ne peut s'agir que de limiter les dégâts. Reprendre la main sera encore une autre affaire, beaucoup plus exigeante. Elle nous demandera de mener une réflexion en profondeur afin de redéfinir nos modes d'intervention en Afrique et pas seulement sur le plan militaire. C'est un exercice aussi nécessaire que difficile, toujours annoncé et jamais réalisé. Nous devons d'abord préciser nos objectifs, car la lutte contre le terrorisme n'est qu'un aspect du sujet. En passant de Serval à Barkhane, cela semble nous avoir échappé. De plus, comme nous l'éprouvons aujourd'hui, rien ne peut se faire sans le soutien de l'opinion publ...
..., d'assister et de former les forces armées maliennes. Nous voilà toutefois à un tournant de notre engagement dans cette région du monde où, en dépit d'incontestables succès tactiques, demeure la terreur djihadiste. Avec nos partenaires africains, le Président de la République a posé les bases, la semaine dernière, d'un « engagement renouvelé » pour soutenir la paix et la sécurité au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Au nom du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés, je tiens à dire avec force que nous soutenons pleinement l'évolution dans la continuité de l'engagement de la France. En toute logique, cet engagement suit l'évolution des enjeux dans la région et des attentes de nos partenaires sur le terrain. Un premier pas important avait déjà été franchi en ce sens à l'occasi...
... lors de ce débat. On aime toujours la France, mais c'est particulièrement le cas quand elle ne détourne pas les yeux lorsqu'un pays ami la sollicite. On aime la France lorsqu'elle considère que la liberté, les droits de l'homme et la sécurité sont non des affaires uniquement européennes, mais des valeurs universelles qui intéressent tous les continents, à commencer par le continent ami qu'est l'Afrique. La France que l'on aime est celle qui met tout en œuvre pour lutter, partout et toujours, contre le terrorisme. C'est en répondant à ces trois exigences que le président François Hollande a fait le choix d'engager les forces françaises au Mali, d'abord avec l'opération Serval, dès janvier 2013, puis en août 2014 avec l'opération Barkhane. L'armée malienne ne représentait alors que 7 000 soldats...
... djihadistes que grâce à la présence française. Nous devons encourager nos partenaires africains à investir ces zones, afin que la paix ait une vraie résonance et pour que la sécurité ne soit pas un concept lointain. Enfin, je tiens à dénoncer le discours faussement anticolonial qui, d'Alger à Moscou, en passant par Ankara et Pékin, sert de propagande à ceux qui souhaitent faire main basse sur l'Afrique. Nous le savons, dans tous les pays où la France était implantée, notre pays est attaqué, menacé, et nos valeurs sont critiquées. Ceux qui agissent de la sorte contre nous ont des ambitions économiques et territoriales que nous devons dénoncer. Mes chers collègues, depuis 2017, Emmanuel Macron s'est beaucoup trompé sur la question malienne et sahélienne, aussi bien sur le fond que sur la forme. ...
Le 29 janvier 1957, Léopold Sédar Senghor s'exprimait dans cet hémicycle sur le nouveau cadre juridique relatif aux 7 millions de kilomètres carrés – soit dix fois la superficie de la métropole – alors connus sous les dénominations d'Afrique occidentale française et d'Afrique équatoriale française, auxquelles s'ajoutaient le Togo et le Cameroun, anciennes colonies allemandes placées en partie sous tutelle française par la Société des Nations. S'inquiétant de la volonté manifeste du pouvoir central parisien de – déjà – « balkaniser » l'Afrique noire et de régler assez mal « la nature des liens » qui devaient « unir les peuples d'Afri...
...inistre, comment caractériseriez-vous une puissance étrangère qui viendrait abattre sur notre territoire dix-neuf civils français par erreur ? Rien ne sera plus jamais possible avec le Mali et au Sahel sans excuse officielle de la France ni réparation, même si nous y avons commis l'irréparable. À l'heure où le bruit des bottes monte du côté de la Russie, comment penser les défis de demain sans l'Afrique depuis ce petit pays qu'est devenue la France ? Monsieur le Premier ministre, je veux vous dire que les citoyens de tous ces pays d'Afrique ou des diasporas vivant en France, bien qu'ils aiment la France, voient en elle la grenouille qui se veut aussi grosse que le bœuf. N'est-il pas déjà trop tard pour que la France reste un partenaire privilégié ?
...ons terroristes, l'action de nos forces armées s'est révélée inefficace : rien qu'en 2021, près de 2 000 civils ont été tués dans la zone des trois frontières, les deux-tiers l'ayant été par des groupes armés liés à Al-Qaïda et à l'État islamique, c'est-à-dire aux groupes terroristes que nous avions initialement vocation à neutraliser. Le terrorisme est une menace plus que jamais préoccupante en Afrique de l'Ouest, en particulier à cause de la progression de l'État islamique, lequel, s'il n'a plus de califat, est loin d'avoir été neutralisé. Une vague récente de coups d'État a secoué la zone : au Tchad et en Guinée, en avril 2021, au Mali en 2020 et en 2021, au Burkina Faso en janvier dernier. C'est un fait, la zone est déstabilisée, et la France doit revoir son rôle en Afrique, surtout à l'heur...
Alors que notre engagement au Sahel connaît une importante réorganisation, il importe de rappeler que notre action dans la région passe aussi par des opérations européennes et internationales. N'ayons pas peur de le répéter : la France n'est pas seule dans la lutte contre le terrorisme qui touche l'Afrique subsaharienne. La task force Takuba, l'EUTM Mali, la MINUSMA sont autant de missions où nous sommes présents et engagés avec nos partenaires, non seulement africains, mais aussi européens et mondiaux. Ainsi, dès 2013, à la demande du gouvernement malien et sur la base de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU, les États membres de l'Union européenne s'étaient entendus sur le lancemen...