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...nie, mais aussi avec les pays du golfe de Guinée tels que le Bénin ou le Togo, également sous la menace de la violence terroriste. C'est ce lien étroit avec les pays de la bande sahélienne et de ses contours qu'il convient d'approfondir et de diversifier encore et toujours. Enfin, le besoin de réorganisation de la force française Barkhane et de la force européenne Takuba, alors que les autorités maliennes ont choisi de ne plus coopérer avec les forces alliées dans la région, ne doit pas nous faire perdre l'esprit de cohésion et de coopération étroite que nous avions réussi à nouer entre les forces occidentales présentes sur place : ce que l'on a pu appeler l'esprit Takuba. Il est regrettable que la junte malienne ait choisi de se détourner de cet esprit de cohésion, en confiant sa protection à ...
... aurait été de renoncer face à la difficulté, de ne pas rester fidèles à la parole donnée à nos alliés, de faire le choix de ne pas les soutenir face à cette menace que nous ne connaissons nous-mêmes que trop bien. Au renoncement, il nous faut encore et toujours opposer la fidélité à nos idées, à nos promesses, à nos alliés : cette fidélité qui nous a fait répondre présents lorsque les autorités maliennes et les pays de la région ont demandé notre assistance pour repousser la menace qui risquait de les asservir. Cette même fidélité qui nous a fait demeurer là-bas depuis tant d'années et qui, nous en sommes conscients, nous a coûté : nous ne pouvons que rendre hommage aux cinquante-neuf militaires tombés pour la France au Sahel, ainsi qu'aux nombreux blessés et à leurs familles qui ont tous eu à...
.... J'en profite pour saluer la sagesse de nos partenaires africains, en particulier du président du Niger qui accueillera largement les troupes françaises à Niamey. L'esprit de responsabilité invite aussi à s'inquiéter des conditions de notre retrait et de la sécurité de nos forces. Partir d'un pays hostile est un défi logistique inouï. Si la France tire les conséquences de la posture de la junte malienne, nous ne saurions trop insister sur la responsabilité de ces autorités de fait si des actes hostiles causaient des pertes dans nos rangs. Dans ce cas, la riposte française devra être à la hauteur de l'indignité. Mais responsabilité n'exclut pas lucidité. Il appartiendra aux historiens de comprendre comment des succès militaires se sont transformés en ce qui apparaît comme une forme d'échec pol...
J'en viens à des questions plus profondes : avons-nous eu raison de faire succéder Barkhane à Serval ? L'opération Serval fut un succès militaire et politique, car elle visait un objectif clair : empêcher des colonnes djihadistes de conquérir la capitale malienne. Mission accomplie.
...tus pour notre sécurité, certains jusqu'au sacrifice suprême. Leur engagement héroïque nous impose de débattre dans la dignité. Nos soldats ne sont pas morts pour rien. Nos troupes n'ont pas été engagées en vain : elles ont enrayé la propagation de groupuscules terroristes durant toute leur présence, en menant des opérations audacieuses et efficaces visant à garantir la survie d'un embryon d'État malien. Toutefois, je veux le dire explicitement : la France n'avait pas, à elle seule, pour objectif de remplacer un État malien dont les insuffisances structurelles sont la source des nombreuses difficultés actuelles. La faiblesse structurelle de l'État malien s'observait bien avant la présence de la France.
La conséquence en est un désalignement du gouvernement malien à l'égard de l'engagement de la France et de ses alliés, ce qui se traduit par un isolement vis-à-vis de ses partenaires, un recours à des forces mercenaires étrangères, une rupture du dialogue avec ses alliés de toujours, une défiance à l'égard de la France – dont témoigne le renvoi de notre ambassadeur –, et une incapacité à dessiner un horizon politique démocratique dans lequel se tiendraient ...
...Mali pose trois grandes questions. Tout d'abord, l'intervention au Mali était-elle nécessaire ? La réponse est oui. Le Président de la République, François Hollande a eu raison d'engager la France, en janvier 2013, dans une des plus grandes opérations militaires depuis le conflit algérien – vous l'avez souligné, monsieur le Premier ministre. Cette opération a été lancée à la demande des autorités maliennes, pour contrer une offensive djihadiste sans précédent qui menaçait directement la souveraineté territoriale du Mali, alors que des groupes terroristes épars avaient pris le contrôle du nord du pays et qu'ils menaçaient à courte échéance la capitale, Bamako. L'intervention s'est déroulée dans le strict cadre des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Il faut donc le ...
...ti à N'Djamena, vivent sous la terrible pression des islamistes. Si aujourd'hui nous nous désengageons du Mali, nous n'abandonnons pas son peuple, riche de son histoire, de Soundiata Keïta, fondateur de l'empire du Mali, à Mansa Moussa, roi de l'or et du pèlerinage. C'est parce que les liens qui unissent nos pays sont si forts qu'en janvier 2013 nous avons répondu à l'appel à l'aide des autorités maliennes en déployant en un temps record une opération aussi audacieuse que foudroyante, Serval, et que nous y avons tant investi durant neuf ans. Durant ces neuf années, les armées françaises ont inlassablement traqué les groupes armés à travers un territoire vaste comme l'Europe, pour assurer deux missions : déstructurer les groupes djihadistes et prévenir toute attaque contre la France. Que se sera...
...eux d'une trop large part de la population, comme une garantie de sécurité ? Comment aurions-nous pu rester plus longtemps au Mali alors qu'un quarteron de putschistes y a supprimé la démocratie et n'hésite pas à brader la souveraineté de leur pays en échange du maintien au pouvoir que leur garantit une force de mercenaires, et en échange d'ailleurs de contrats bradant la richesse du sous-sol des Maliens au profit des oligarques russes ? De même, depuis de longs mois, la junte au pouvoir à Bamako multiplie les provocations et les insultes envers notre pays et nos soldats. Après avoir accusé la France d'abandon en plein vol, après avoir renvoyé notre ambassadeur qu'à mon tour je salue, après avoir demandé le départ de nos partenaires danois, après avoir affirmé que les résultats de neuf années d...
...és au pied du mur, comme il est de tradition en pareil cas : on peut soit se laisser emporter, soit formuler un plan politique dont on connaît la lettre A et la lettre Z, c'est-à-dire qu'il prévoit qu'après être intervenu, on se retirera si certaines conditions sont réunies. Bien entendu, ce n'est pas à nous de fixer ces conditions, car nous ne sommes pas chez nous : nous sommes au Mali, chez les Maliens, et c'était donc dans le cadre de discussions avec ces derniers qu'il fallait établir les conditions dans lesquelles les Français se retireraient. Peut-être aurions-nous pu toutefois en ajouter une : que des élections normales et démocratiques aient lieu, à l'organisation desquelles nous aurions pu apporter notre appui. En effet, si nous sommes capables d'organiser une opération aussi complexe q...
elle est venue au Mali à l'appel des autorités maliennes, sans que cela soit démenti à quelque moment que ce soit par qui que ce soit – à part les djihadistes au moment où elle est intervenue.
Après cinquante-neuf soldats français tués – et de nombreux blessés – et des milliers de Maliens pris dans cette affaire, nous sommes toujours sans réponse. Nous savons combien nous ont coûté ces neuf années de guerre : 8 milliards d'euros, soit 3 millions par jour ! Qui arme et qui finance les djihadistes ? Car si cela nous a coûté une telle somme, on se doute qu'eux-mêmes ont également dû dépenser beaucoup d'argent, dont on ne sait d'où il provenait. Voici maintenant qu'on a fait venir le...
Pour ma part, je dis à mes amis maliens que la présence de Wagner au Mali, c'est quelque chose qui va coûter très cher aux Maliens dans leur vie, dans leurs habitudes, dans leur organisation.
...ord. Nous ne sommes pas d'accord avec le Gouvernement et le Président de la République. Pour autant, nous n'acceptons pas qu'on expulse notre ambassadeur ni qu'on nous demande de partir de façon précipitée, sans nous garantir de pouvoir le faire dans les meilleures conditions de sécurité. Dorénavant, les nôtres seront aux avant-postes pour démonter ce qui a été monté avec l'accord du gouvernement malien, et je demande que le peuple malien prenne sous sa protection les soldats français, femmes et hommes, qui vont devoir remballer et partir. Je demande que nos soldats ne soient pas traités comme des ennemis, car la France n'est pas ennemie du peuple malien et il n'y a aucun député français, sur quelque banc que ce soit, qui ait la moindre animosité à l'égard du peuple malien. Tout cela doit être d...
...ali, le 3 janvier 2021, qui a fait une vingtaine de morts dans un rassemblement qui n'était vraisemblablement qu'un mariage ? Ajoutons à cela le double jeu de la France au Mali, qu'il s'agisse de son soutien implicite aux mouvements rebelles du Nord du Mali, et dernièrement au Mouvement national de libération de l'Azawad, ou de sa promotion acharnée de l'accord d'Alger qui, rédigé sans le peuple malien, ne correspond en rien à ses aspirations et menace l'intégrité territoriale du pays.
...rancs CFA et où les autocrates sont validés par Paris, la notion d'indépendance et de souveraineté prend souvent la forme d'une défiance envers notre pays. Et cette défiance est renforcée par l'insécurité, qui ne recule pas. La preuve en est qu'il y a neuf ans, au début de l'opération militaire française, les djihadistes et autres entrepreneurs de violence étaient présents sur 10 % du territoire malien alors qu'aujourd'hui, près de 90 % est classé en zone dangereuse. Outre les cinquante-neuf militaires français tués auxquels nous devons rendre hommage pour leur engagement, il faut rappeler que pour la seule année 2021, il y a eu 4 838 victimes africaines, sans compter les 2,2 millions de personnes déplacées internes et les 200 000 réfugiés. Nous ne pouvons que constater que le peuple malien n...
C'est une nuance fondamentale à saisir si l'on veut pouvoir mener avec justesse nos futures actions diplomatiques auprès des autorités maliennes. C'est pourquoi, monsieur le Premier ministre, il est impératif que vous preniez enfin la mesure du drame que la France a suscité là-bas. Le redéploiement des troupes françaises dans les États voisins du Mali est une nouvelle preuve de votre incompréhension totale du terrain. Changez de logiciel. Arrêtez d'écouter les multinationales françaises qui veulent maintenir leur domination économique...
J'ai l'honneur de présider, depuis 2017, le groupe d'amitié France-Mali de l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, je souhaite vous parler de ce que je connais et notamment de ce lien concret et solide que nous entretenons avec le peuple malien. Depuis le putsch de l'été 2020, il n'y a plus d'Assemblée nationale au Mali, plus d'ambassadeurs à Paris ou à Bamako. Comme la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, l'Union africaine et l'ensemble de l'Union européenne, nous sommes clairement en rupture avec la junte militaire au pouvoir, parce qu'elle ne respecte pas ses engagements de transition, parce qu'elle ne donne pas ...
... pour nous une ligne rouge, pourquoi n'avons-nous pas tiré la seule conclusion qui s'imposait en annonçant immédiatement notre départ ? Ce déni de réalité est aussi incompréhensible que coupable. En refusant de nous rendre à l'évidence, nous avons sapé notre crédibilité. Un départ pris à notre initiative n'était-il pas plus acceptable que celui qui se dessine aujourd'hui sous pression de la junte malienne ? Le Gouvernement ne nous a jamais expliqué son étrange comportement qui relève, je le crains, de la politique de l'autruche. Or cette absence de réactivité nous place dans une situation extrêmement critique tant pour la sécurité de nos militaires que pour la poursuite des opérations. C'est le sens de mes deux autres questionnements. À court terme, il est avéré que de multiples acteurs vont t...
...ts qui ont frappé notre continent ces dernières années. L'engagement de la France au Sahel, que constitue l'opération Barkhane, est une des illustrations de cette situation dans laquelle, finalement, de part et d'autre de la Méditerranée, la sécurité des uns répond à la sécurité des autres. Pour ce qui la concerne, la France a pleinement assumé son rôle. Premièrement, à la demande des autorités maliennes, en 2013, au temps de l'opération Serval, notre pays a fait preuve d'initiative pour éviter – ne l'oublions pas – que ne s'installe un califat djihadiste au Mali. Deuxièmement, dans le cadre de l'opération Barkhane, à partir de 2014, la France a déployé une opération d'appui, de soutien et de coopération auprès des armées des pays de la région qui le souhaitaient. En lien avec le G5 Sahel et l...