Interventions sur "militaire"

505 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Bridey, rapporteur de la commission mixte paritaire :

Monsieur le président, madame la ministre des armées, mes chers collègues, le 20 mars dernier, il y a un peu plus de trois mois, lorsque je vous ai présenté mes observations en tant que rapporteur sur le présent projet de loi de programmation militaire, j'ai indiqué que je poursuivais deux objectifs. Je souhaitais, premièrement, que nous puissions collectivement enrichir ce texte. Il était déjà bien fourni, mais nous pouvions trouver des marges pour l'enrichir, et je pense que nous y sommes parvenus. Je voulais, deuxièmement, que ce projet de loi soit adopté après une seule lecture dans chaque assemblée, à l'issue d'une commission mixte paritai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, j'ai eu l'occasion de souligner, en première lecture, les défauts que nous trouvons à cette loi de programmation militaire. Elle est marquée par l'autoritarisme et le dogmatisme qui caractérisent la politique d'Emmanuel Macron sur tous les sujets. Est en effet dogmatique l'objectif, rappelé par Mme la ministre, de consacrer 2 % du PIB à la défense – un objectif fixé par l'OTAN et les États-Unis, comme en attestent les communiqués de presse publiés par la Maison blanche lors du déplacement du Président de la Républiq...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Avec cette loi de programmation, le Président de la République et la majorité souhaitent donc faire plaisir à l'allié américain. Ce projet de loi est marqué par l'autoritarisme et, dans le domaine militaire, ce défaut prend un relief particulier. Les premières semaines du quinquennat ont fait comprendre à tous que ce pouvoir faible avec les forts utiliserait les armées pour se donner, au contraire, l'image de la force. Il est assez vertigineux de constater les effets disproportionnés de cette arrogance du pouvoir ; cette arrogance qui permet au Président de la République de se faire une gloire de qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

cette arrogance qui, l'été dernier, a été poussée jusqu'à humilier bien inutilement le chef d'état-major des armées ; cette arrogance qui est à l'origine de la décision de lancer des frappes militaires en Syrie dont l'intérêt tactique et stratégique demeure une énigme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...s cette manie de vouloir paraître fort l'amène le plus souvent à préférer éviter le débat démocratique, voire à le museler. Ce faisant, il est bien aidé par le Parlement, qui se dessaisit tout seul de sa capacité à débattre en faisant aboutir la commission mixte paritaire. De fait, la majorité Les Républicains du Sénat épargne au Gouvernement une deuxième lecture du projet de loi de programmation militaire. Pourtant, le passage au Sénat a lesté le texte de dispositions concernant le domaine « cyber », qui soulèvent des questions. Il est scandaleux d'avoir cru pouvoir déposer discrètement un amendement, après la première lecture à l'Assemblée et au cours de la discussion au Sénat, sachant que le texte ne connaîtra vraisemblablement pas de nouvelle lecture. Les députés n'auront donc aucune occasion d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...ernier, le Président de la République a décidé que la France participerait, avec les États-Unis d'Amérique et le Royaume-Uni, à des frappes communes contre le régime de Bachar El-Assad. Le jour suivant, un débat sans vote a été organisé. Je vous suggère de le réécouter : plusieurs mois après les faits, il est édifiant. Le Gouvernement et sa majorité faisaient alors des gorges chaudes de ce succès militaire prétendu. Quelques jours plus tard, la presse révélait pourtant l'imposture : la contribution militaire française à ces frappes était somme toute négligeable, et le succès des armes tant vanté perdait beaucoup de son éclat. Sur les trois frégates mobilisées, les deux premières ont dû renoncer à lancer leurs missiles en raison d'une trop grande incertitude. Quant aux quelques Exocet provenant des...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...de blessés nos armées comptent au Mali ? Le G5 Sahel est encore bien loin d'être opérationnel et, parmi ses principaux bailleurs de fonds, figure l'Arabie saoudite, mécène bien connu de la radicalisation islamiste dans le monde. D'ailleurs la MINUSMA – Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali – vient de confirmer une « bavure » – entre guillemets – des militaires maliens du G5 Sahel, qui a fait douze morts parmi les civils. Est-ce là notre voie de désengagement ? On comprend aussi que le Gouvernement ne veuille pas remettre en débat deux des dispositions centrales de la LPM. La première est le postulat selon lequel le taux d'engagement en OPEX au cours des prochaines années sera aussi élevé que pendant ces dernières années, quand bien même l'opération ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Bridey, rapporteur de la commission mixte paritaire :

Tous les arguments que vous avez invoqués, et qui concernent sur le fond la loi de programmation militaire, vous les aviez développés lors de la première lecture. Je l'ai dit : au terme des travaux de la commission mixte paritaire, l'Assemblée nationale et le Sénat ont réussi à se mettre d'accord. Nous l'avons fait parce que nous considérons qu'il y a urgence. Sans dénaturer ni le texte de l'Assemblée nationale ni celui adopté par le Sénat, nous avons réussi, à la faveur de concessions, grâce à une i...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Carvounas :

...un collègue pour effectuer un temps dans la réserve opérationnelle. Cela peut servir de solution de secours, mais la vraie question restera l'acceptation et le renforcement de cet engagement auprès des employeurs. En revanche, nous constatons avec regret un recul par rapport au texte de l'Assemblée nationale, concernant la présence des députés et sénateurs dans le Conseil supérieur de la réserve militaire et dans le Conseil consultatif de la garde nationale. L'adoption de la LPM sous sa forme remaniée par le Sénat et après discussion en CMP peut s'entendre. Il convient tout de même de rappeler les incertitudes qui demeurent sur la répartition budgétaire pour les années les plus éloignées, même si des garanties sont venues renforcer les budgets de la mission « Défense ». Enfin, si ce texte apport...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Notre groupe n'avait pas déposé de motion de rejet préalable et n'avait donc pas participé au tirage au sort. Cela étant, nous voterons la motion présentée par nos collègues de La France insoumise, pour des raisons – j'insiste sur ce point – directement liées au texte. Le premier élément tient aux 2 % du PIB devant être affectés aux dépenses militaires. Chacun sait qu'il s'agit d'une injonction de l'OTAN et, plus particulièrement, des États-Unis. Cela se fait de manière autoritaire. Surtout, cette budgétisation se traduit par une absence d'audit, de recensement précis des besoins de nos armées. À mes yeux, cette décision a des effets pervers, puisqu'il s'agit, en définitive, d'un budget évalué de façon mécanique, sur l'injonction des États-Uni...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Lainé :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission et rapporteur, mes chers collègues, à l'aube de la mise en oeuvre de la loi de programmation militaire 2019-2025 que nous nous apprêtons à voter, je souhaitais vous associer, avec les membres du groupe MODEM et apparentés, à notre réflexion sur la philosophie de cette loi, pour répondre aux seules questions qui nous importent dans cette assemblée : quelle ambition et quelle méthode ? Lors de nos campagnes, il y a un peu plus d'un an, nous évoquions un objectif de 2 % du PIB consacré à l'effort de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

...pérations extérieures, au Sahel et au Levant, ainsi que sur le territoire national, à travers l'opération Sentinelle. Nous le faisons parce que certains de nos matériels sont à la limite du taux d'usure pour nos soldats, et mettent en cause leur sécurité. Nous le faisons parce que, dans un contexte mondial aussi incertain, les dangers n'ont jamais été aussi importants. Cette loi de programmation militaire est une loi de reconquête. Elle porte sur tous les champs de nos armées : sur terre, avec 122 chars Leclerc rénovés, 150 véhicules Jaguar, 936 véhicules Griffon, dans le cadre du programme Scorpion ; sur les mers, avec 5 nouvelles frégates, 4 nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque, le lancement d'un programme concernant un nouveau porte-avions – ou peut-être plusieurs ;

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

... Nous savons, cher Thomas Gassilloud, à quel point c'est important dans l'ère numérique actuelle. Il nous faudra demain gagner cette bataille numérique face aux géants américains et chinois. Nous aurions pu rêver à un résultat encore supérieur, bien sûr, mais cela n'aurait été qu'un rêve. Nul ne peut sérieusement penser que nous aurions pu, en sept ans, rattraper les vingt-cinq années de disette militaire dont nous sortons. Nous aurions pu aussi rêver de faire davantage concernant un certain nombre de programmes mais, là encore, il faudra donner du temps au temps. La reconquête se fera sur la durée. Il y a l'intention, qui est bonne, et il y aura l'exécution, à laquelle il faudra veiller tout particulièrement. Nous vous faisons confiance, madame la ministre, et vous savez que vous pourrez compter...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission et rapporteur, je tiens, en préambule à ma prise de parole pour le groupe Nouvelle Gauche, à saluer le travail qui a permis d'aboutir à un accord sur cette loi de programmation militaire pour les années 2019 à 2025. En particulier, madame la ministre, le dialogue constructif auquel vous avez associé les parlementaires, y compris dans le cadre de la CMP, est une démarche que tous les groupes parlementaires ont appréciée. Je ne reviendrai pas sur les grandes orientations que nous avions saluées lors de la première lecture. Il me semble plus important de revenir sur l'aspect fondam...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ce débat est important, car il concerne des sujets déterminants pour la souveraineté de notre pays. À l'issue de la commission mixte paritaire, nous devons nous prononcer sur cette loi de programmation militaire, qui couvrira la période de 2019 à 2025. Vous vous félicitez, madame la ministre, que cette loi ait été adoptée à une large majorité au Sénat. Je ne vous étonnerai pas en vous disant, Bastien Lachaud a déjà ouvert la voie, que nous ne nous reconnaissons pas dans ce texte et que nous voterons contre son adoption. Les quelques apports de nos confrères sénateurs ne peuvent remédier au manquement or...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

... d'être toujours gagnante. L'exemple du rapprochement entre Naval Group, fleuron de l'industrie française, et Fincantieri, armateur italien, est là pour le dire. Les compétences du groupe italien étant beaucoup plus restreintes que celles de son homologue français, le partage de savoir-faire se fait au détriment de notre souveraineté et de notre indépendance nationale. Cette loi de programmation militaire offre un cadre favorable à ce genre de relation commerciale déséquilibrée, qui s'apparente parfois à une forme de pillage. À l'inverse, elle aurait dû comporter la définition d'une stratégie globale des pouvoirs publics en faveur de la protection et du développement de l'industrie, dans le respect de la souveraineté nationale. La logique de rentabilité pose un autre problème, celui d'une trop gra...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

D'autant que ces exportations continuent de se faire dans une certaine opacité, alors que des études montrent que 88 % des Français estiment que la France devrait arrêter de vendre des armes aux pays qui les utilisent contre des civils. Au total, nous estimons que cette LPM échoue à refonder stratégiquement notre doctrine militaire et va dans le mauvais sens, en encourageant le commerce des armes, au détriment de nos besoins opérationnels. Mes chers collègues, voilà pourquoi, hélas ! , madame la ministre, nous voterons contre son adoption.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission et rapporteur, mes chers collègues, alors que nous sommes au terme du parcours de la loi de programmation militaire, à quelques minutes d'engager 295 milliards d'euros, je ne peux m'empêcher de faire un constat alarmant. Nous débattons de cette programmation dans un contexte international, dans lequel les conflits n'ont jamais été aussi nombreux, s'attisent et se prolongent, avec un président et une administration américains qui ont fait le choix d'entretenir une instabilité permanente en matière diplomatique...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Notre refus de soutenir le projet de loi de programmation militaire se fonde également sur la proportion des moyens qu'il consacre à la mise en oeuvre du plan de modernisation nucléaire. Sans rien savoir de ce programme, nous allons valider qu'on y consacre 37 milliards d'euros ! Non seulement cette somme est totalement démesurée à nos yeux, mais elle suggère que nous ne nous soucions pas de l'image que ces choix donnent de la France en matière de lutte contre l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Chalumeau :

Nos militaires ne font pas un métier ordinaire. Nous devons en être bien conscients. Je suis résolument convaincu qu'avec ce projet de loi de programmation militaire, l'histoire se souviendra que la représentation nationale a su, elle aussi, se montrer à la hauteur des défis auxquels nous sommes confrontés, dans un monde instable où la menace est désormais permanente. Je tiens tout d'abord à remercier M. le r...