Interventions sur "militaire"

33 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, j'ai eu l'occasion de souligner, en première lecture, les défauts que nous trouvons à cette loi de programmation militaire. Elle est marquée par l'autoritarisme et le dogmatisme qui caractérisent la politique d'Emmanuel Macron sur tous les sujets. Est en effet dogmatique l'objectif, rappelé par Mme la ministre, de consacrer 2 % du PIB à la défense – un objectif fixé par l'OTAN et les États-Unis, comme en attestent les communiqués de presse publiés par la Maison blanche lors du déplacement du Président de la Républiq...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Avec cette loi de programmation, le Président de la République et la majorité souhaitent donc faire plaisir à l'allié américain. Ce projet de loi est marqué par l'autoritarisme et, dans le domaine militaire, ce défaut prend un relief particulier. Les premières semaines du quinquennat ont fait comprendre à tous que ce pouvoir faible avec les forts utiliserait les armées pour se donner, au contraire, l'image de la force. Il est assez vertigineux de constater les effets disproportionnés de cette arrogance du pouvoir ; cette arrogance qui permet au Président de la République de se faire une gloire de qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

cette arrogance qui, l'été dernier, a été poussée jusqu'à humilier bien inutilement le chef d'état-major des armées ; cette arrogance qui est à l'origine de la décision de lancer des frappes militaires en Syrie dont l'intérêt tactique et stratégique demeure une énigme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...s cette manie de vouloir paraître fort l'amène le plus souvent à préférer éviter le débat démocratique, voire à le museler. Ce faisant, il est bien aidé par le Parlement, qui se dessaisit tout seul de sa capacité à débattre en faisant aboutir la commission mixte paritaire. De fait, la majorité Les Républicains du Sénat épargne au Gouvernement une deuxième lecture du projet de loi de programmation militaire. Pourtant, le passage au Sénat a lesté le texte de dispositions concernant le domaine « cyber », qui soulèvent des questions. Il est scandaleux d'avoir cru pouvoir déposer discrètement un amendement, après la première lecture à l'Assemblée et au cours de la discussion au Sénat, sachant que le texte ne connaîtra vraisemblablement pas de nouvelle lecture. Les députés n'auront donc aucune occasion d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...ernier, le Président de la République a décidé que la France participerait, avec les États-Unis d'Amérique et le Royaume-Uni, à des frappes communes contre le régime de Bachar El-Assad. Le jour suivant, un débat sans vote a été organisé. Je vous suggère de le réécouter : plusieurs mois après les faits, il est édifiant. Le Gouvernement et sa majorité faisaient alors des gorges chaudes de ce succès militaire prétendu. Quelques jours plus tard, la presse révélait pourtant l'imposture : la contribution militaire française à ces frappes était somme toute négligeable, et le succès des armes tant vanté perdait beaucoup de son éclat. Sur les trois frégates mobilisées, les deux premières ont dû renoncer à lancer leurs missiles en raison d'une trop grande incertitude. Quant aux quelques Exocet provenant des...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...de blessés nos armées comptent au Mali ? Le G5 Sahel est encore bien loin d'être opérationnel et, parmi ses principaux bailleurs de fonds, figure l'Arabie saoudite, mécène bien connu de la radicalisation islamiste dans le monde. D'ailleurs la MINUSMA – Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali – vient de confirmer une « bavure » – entre guillemets – des militaires maliens du G5 Sahel, qui a fait douze morts parmi les civils. Est-ce là notre voie de désengagement ? On comprend aussi que le Gouvernement ne veuille pas remettre en débat deux des dispositions centrales de la LPM. La première est le postulat selon lequel le taux d'engagement en OPEX au cours des prochaines années sera aussi élevé que pendant ces dernières années, quand bien même l'opération ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Bridey, rapporteur de la commission mixte paritaire :

Tous les arguments que vous avez invoqués, et qui concernent sur le fond la loi de programmation militaire, vous les aviez développés lors de la première lecture. Je l'ai dit : au terme des travaux de la commission mixte paritaire, l'Assemblée nationale et le Sénat ont réussi à se mettre d'accord. Nous l'avons fait parce que nous considérons qu'il y a urgence. Sans dénaturer ni le texte de l'Assemblée nationale ni celui adopté par le Sénat, nous avons réussi, à la faveur de concessions, grâce à une i...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Carvounas :

...un collègue pour effectuer un temps dans la réserve opérationnelle. Cela peut servir de solution de secours, mais la vraie question restera l'acceptation et le renforcement de cet engagement auprès des employeurs. En revanche, nous constatons avec regret un recul par rapport au texte de l'Assemblée nationale, concernant la présence des députés et sénateurs dans le Conseil supérieur de la réserve militaire et dans le Conseil consultatif de la garde nationale. L'adoption de la LPM sous sa forme remaniée par le Sénat et après discussion en CMP peut s'entendre. Il convient tout de même de rappeler les incertitudes qui demeurent sur la répartition budgétaire pour les années les plus éloignées, même si des garanties sont venues renforcer les budgets de la mission « Défense ». Enfin, si ce texte apport...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Notre groupe n'avait pas déposé de motion de rejet préalable et n'avait donc pas participé au tirage au sort. Cela étant, nous voterons la motion présentée par nos collègues de La France insoumise, pour des raisons – j'insiste sur ce point – directement liées au texte. Le premier élément tient aux 2 % du PIB devant être affectés aux dépenses militaires. Chacun sait qu'il s'agit d'une injonction de l'OTAN et, plus particulièrement, des États-Unis. Cela se fait de manière autoritaire. Surtout, cette budgétisation se traduit par une absence d'audit, de recensement précis des besoins de nos armées. À mes yeux, cette décision a des effets pervers, puisqu'il s'agit, en définitive, d'un budget évalué de façon mécanique, sur l'injonction des États-Uni...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, madame et messieurs les rapporteurs pour avis, mes chers collègues, je veux tout d'abord rendre hommage à nos militaires, aux personnels civils et aux acteurs industriels de la défense. Ils font la fierté de notre pays. Leur engagement pour notre protection est remarquable. Ils assurent notre sécurité. Ils sont les garants de la paix en France, propice au développement économique et à l'essor touristique. Depuis 1945, nous vivons libres et nous le devons aux générations successives de militaires. Petit-fils de par...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

...rotéger ces derniers ». La démission du chef d'état-major, acte courageux et lourd de sens, a marqué, elle a jeté le trouble dans nos armées – on a pu le mesurer sur le terrain. Autre fait qui a eu des conséquences : le report, par un décret de la fin 2017, de la mise en oeuvre du fameux accord fameux PPCR, sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations, tant attendu par les militaires. Ce report n'a pas contribué à remonter le moral des troupes. J'ose dire que le présent projet de loi est imparfait. J'ose dire qu'il ne répond pas vraiment aux attentes. J'ose dire qu'il n'est pas vraiment à hauteur d'homme. J'ose le dire car un député est libre de s'exprimer – personne ne peut lui couper la tête.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Je dois oser le dire. Sinon, personne ne portera la voix du terrain, qui est celle d'une réelle méfiance à l'égard du chemin annoncé. Vous vous en offusquez ? Il n'y aurait pas à débattre car les crédits augmentent ? Il n'y aurait pas à débattre car les effectifs augmentent ? Et pourtant, nos armées méritent ce débat, nos militaires valent ce débat ! Mes chers collègues, ne réécrivons pas l'histoire ! La remontée en puissance n'a pas attendu le présent gouvernement. Soyons humbles dans les annonces. Ces dernières années, des mesures avaient déjà été prises : la stabilisation des crédits du titre II grâce aux bénéfices de la professionnalisation ; l'actualisation de la LPM dès 2015 – d'ailleurs, la comparaison entre lois de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

... a évolué. Le péril islamiste gangrène notre planète. Le monde est plus menaçant, avec des tendances au durcissement, à la dispersion et à la digitalisation. Nous sommes engagés intensément et durablement, ce qui suscite corrélativement beaucoup d'attentes concernant les conditions de vie. D'ailleurs, nous n'avons pas eu communication du dernier rapport du Haut Comité d'évaluation de la condition militaire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

...ne recouvre en réalité qu'une hausse de quelques centaines de millions d'euros ? On nous annonce 1,7 milliard en plus, mais, en réalité, c'est peut-être 0,3 milliard ou 0,4 milliard. Oui, il y a une hausse apparente du budget, mais celle-ci, en réalité, n'est pas aussi forte que celle affichée. Attention au trompe-l'oeil ! Point de fantasme budgétaire ! En fait, ce projet de loi de programmation militaire transcrit un renoncement. Le Gouvernement a choisi l'option du redressement des finances publiques. Pourquoi pas ? C'est souhaitable pour les générations futures, mais il faut l'assumer. Il faut donc faire des choix. En faisant du « en même temps », on risque de promettre beaucoup et de réaliser peu. Pour le Gouvernement, tout semble prioritaire, mais quand tout l'est, rien ne l'est vraiment. Il ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Mes chers collègues, souvenez-vous de l'été 2017, marqué par l'annulation de 850 millions d'euros de crédits destinés à la défense ! Que se passera-t-il, l'été prochain ? Allez-vous demander au budget de la défense de soutenir la totalité du surcoût OPEX ? Au-delà des annonces, l'exécution de la loi de programmation militaire sera essentielle. Nous y veillerons. Quand le chef de l'État, le 19 janvier dernier, adresse une mise en garde aux industriels de la défense, en exigeant une réduction du rapport coûtefficacité, cela traduit un manque de considération pour nos fleurons français. Quand il les considère comme peu compétitifs et peu efficaces, c'est l'économie régionale qui est visée, c'est l'emploi dans nos campag...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

... pour de bonnes raisons. Et que dire du programme FREMM – frégates multimissions – , parfait exemple de dérive des coûts ? Pour le prix actuel d'une FREMM, on en aurait financé deux aux conditions de 2008. Résultat : on aura une flotte réduite, avec moins de capacités, pour plus cher. Mes chers collègues, à travers cette programmation des moyens alloués à notre défense, c'est la confiance de nos militaires qui se joue. Ils peuvent comprendre que les moyens soient limités, ils respectent les décisions politiques, ils sont profondément légalistes, mais il ne faut pas leur mentir en travestissant la réalité. Pour regagner la confiance de nos militaires, il faut des trajectoires crédibles. Or ce projet de loi fait tout le contraire. Le syndrome anglais devrait nous alerter : des navires sont cloués a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

nous devrions, madame la ministre, pouvoir connaître les arbitrages et les besoins non satisfaits. Ouvrons enfin le débat sur les renoncements que cette programmation révèle ! Mes chers collègues, le présent projet de loi de programmation militaire ne répond pas suffisamment aux enjeux de nos forces armées pour les prochaines années. Trop d'incertitudes pèsent sur l'avenir de notre défense. Première incertitude : une actualisation est prévue en 2021. Après « des arbitrages complémentaires », la trajectoire sur la période 2024-2025 sera précisée dans le cadre de l'actualisation, en fonction de la situation macroéconomique à cette date. L'ob...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Autre motif d'inquiétude, et non des moindres : le défi des ressources humaines. Nous devons assurer le moral des troupes. Cela passe par la considération de l'Assemblée nationale. Mes chers collègues, il faut écouter le blues de nos militaires. Comment voulons-nous traiter des hommes prêts à se sacrifier pour notre pays ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Comment voulons-nous traiter leurs familles, mises à rude épreuve, à une époque où les engagements familiaux sont plus fragiles ? Comment mieux prendre en considération les compagnes de militaires, qui ont leurs propres souhaits en matière de carrière professionnelle ? Il faut préserver la jeunesse de nos armées, ménager des dispositifs d'attractivité à l'entrée, laisser partir nos militaires à un âge où ils peuvent entamer une deuxième carrière. On peut s'interroger, madame la ministre, sur la soutenabilité du modèle des ressources humaines. Nous connaissons de réelles difficultés à fid...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Bien sûr, vous ménagez une enveloppe prioritaire de 200 millions d'euros pour la protection de nos militaires, de nos combattants, avec notamment le gilet pare-balles nouvelle génération, plus léger et plus protecteur, et la livraison de véhicules blindés généralisés pour l'ensemble des missions. Bien sûr, vous prévoyez 300 millions pour le plan d'accompagnement des militaires. Mais est-ce suffisant ? J'en doute.