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Depuis plusieurs années, l'Europe voit le retour de la guerre ouverte et des démonstrations de force à ses portes, ainsi qu'une concentration de défis sans précédent depuis la fin de la guerre froide : la crise migratoire, la situation dans la bande sahélo-saharienne, la déstabilisation durable du Proche-Orient ou encore la guerre en Ukraine. À cela s'ajoute un chamboulement du système international issu de la guerre froide, dans lequel il y avait peu d'act...
...étaires. Or force est de constater que nous avons fonctionné à l'envers, puisque nous avons fixé l'objectif de 2 % du PIB avant même de réfléchir à la structure. Quand on lit le rapport annexé dans le détail, on constate qu'il y a des manques cruels. Aucun élément sur la politique américaine, qui est belliciste et s'affranchit du multilatéralisme. Les États-Unis sont aujourd'hui des fauteurs de guerre parce qu'ils ont besoin de leur puissance militaire pour rétablir leur suprématie mise en péril par la Chine. Rien non plus sur notre allié turc, dont la politique intérieure vis-à-vis des opposants se durcit – sans parler de sa politique extérieure : la Turquie a écrasé nos alliés kurdes à Afrin.
... ensemble », et le chapitre 7, « Le partage du fardeau », il explique à quel point l'autonomie stratégique française se pense en même temps que l'autonomie stratégique européenne. Je vous invite donc à lire cet ouvrage. Quant au taux de 2 % du PIB, il correspond à la part du PIB mondial consacrée à la défense. Dans le chapitre 5 de Servir, il est écrit que « le prix de la paix, c'est l'effort de guerre ».
...mots. Passer du titre de « ministre de la défense » à celui de « ministre des armées » doit donc avoir son importance. Vous parlez de la deuxième armée du « monde libre », madame la ministre, mais la notion de « monde libre » suggère aussi celle d'un monde à libérer. Avec qui le ferons-nous, et comment ? Quel est ce monde ? Cela implique que le ministère des armées devienne, de facto, celui de la guerre. C'est pourquoi ce projet de loi de programmation militaire nous inquiète. S'il y a un monde à libérer, comment les choses se dérouleront-elles ? Je vous invite donc à développer ce concept de « monde libre », que nous avons du mal à appréhender. Je veux aussi évoquer, pendant les deux minutes qui me sont imparties, la dissuasion nucléaire et le positionnement de notre armée. Nous avons des mili...
...as n'achèteraient-ils pas notre avion Rafale, par exemple ? Cela donnerait un peu corps à une réalité. Il y a, pour le matériel des pays membres de l'OTAN, on le voit bien, une obligation d'interopérabilité avec le matériel américain. En cela, l'article 2 contourne un sujet majeur. L'indépendance et la pleine souveraineté de la France passent par la sortie de cet accord daté, né à l'époque de la Guerre froide, belliciste, et dont sont membres des pays comme la Turquie, qui mène une guerre insupportable contre nos alliés kurdes. Nous ne voulons pas être entraînés dans un conflit à cause de cette alliance, dont je répète qu'elle est datée. C'est pourquoi la pleine souveraineté de notre pays passe par une sortie de l'OTAN.
...ignifie, ce que rappellent sans cesse et à chaque occasion nos amis allemands, que nous acceptons d'être intégrés dans un dispositif de défense où il n'y a de défense européenne que dans le cadre de l'OTAN. Dès lors, faites-nous la grâce de nous expliquer comment vous conciliez, d'une part, la stratégie de la dissuasion, qui dit, entre autres, que l'Europe ne sera nulle part un théâtre de petite guerre et, d'autre part, l'appartenance à une organisation militaire, qui établit des batteries de défense antimissile en Pologne et qui, de ce fait, nous implique, le cas échéant, dans un conflit dont nous disons, nous, que nous ne voudrons jamais si nous n'avons pas disposé de nous-mêmes. C'est une première contradiction. J'ajoute qu'il y a un très grand angélisme à croire à une Europe de la défense ...
Monsieur le président Mélenchon, je vais vous donner un bilan, récent, de l'OTAN. Depuis 2014, avec l'annexion de la Crimée et du Donbass par ceux que vous considérez comme nos alliés, les Russes, avec lesquels nous n'avons aucun dialogue structuré depuis cette période, la guerre a fait 10 000 morts dont plus de 2 000 civils. Un missile russe a abattu un avion de ligne, le vol MH17, transportant 290 civils, dont 90 femmes et enfants.
...t, mais de l'accompagner : d'en être partie prenante, voire, étant minoritaire, de devoir néanmoins appliquer cette proportion que l'on aurait pu contester au sein de l'Organisation. Une question reste posée, à laquelle vous ne répondez pas. La Turquie appartient à l'OTAN. Comment se fait-il que nous acceptions d'y siéger au côté d'un pays capable de massacrer une partie d'un peuple qui, dans la guerre, a été notre allié contre notre ennemi ? Comment se fait-il qu'il n'y ait pas un mot de la France, au sein du commandement intégré de l'OTAN, pour dire que cela ne peut pas durer ainsi ? Pourquoi ce silence ? Pour l'instant, nous n'avons obtenu aucune réponse à cette question ; peut-être allez-vous nous en donner ce soir, madame la ministre.
...urce d'inquiétude. Certaines puissances agissent simultanément sur la scène médiatique, sur les réseaux énergétiques, tout en achetant des devises, des entreprises stratégiques, des terres arables. Il ne s'agit pas là d'une compétition pacifique dans un domaine non militaire, car si ces puissances veulent nous frapper, elles frapperont sur tous les plans en même temps. Il s'agit là d'une forme de guerre hors limite : nous souhaitons que cela soit pris en compte, dans cet alinéa, de façon plus claire.
Cet argument a trait, lui aussi, à la guerre hors limites et à la stratégie intégrale. Je ne répéterai donc pas les arguments que j'ai développés lors de la présentation de l'amendement précédent.
Dès lors, mon collègue Lachaud propose que l'on mette en cause, dans ce paragraphe, les pays qui posent réellement problème aujourd'hui, en particulier dans la réorganisation du grand Moyen-Orient, où toutes les puissances du monde interviennent pour essayer d'en redessiner la carte et où se superpose une bataille confuse mais dont les connaisseurs voient les grands traits : la guerre suit les pipe-lines et les puissances régionales, parfois après des conflits millénaires, sont aux prises les unes avec les autres, à travers différents groupuscules ou factions incapables de cacher ce qui n'est rien d'autre que la vieille tradition de l'impérialisme des uns contre celui des autres – les Perses contre les Arabes, etc. Dans cette situation, se superpose aussi la question de l'exi...
...s, nous discutons d'une LPM, mais je voterai ne serait-ce que pour mettre en avant ce débat. Et si on m'explique qu'il n'y a pas de divergences stratégiques entre nos deux pays – alors que Mme la ministre vient de dire le contraire, affirmant que la France n'est pas d'accord avec ce que les Turcs sont en train de faire et que nous le leur rappelons tous les jours – dans une zone où nous sommes en guerre et avons appuyé des alliés eux-mêmes en guerre, et qu'on ne peut mentionner ce sujet d'inquiétude dans un document de raisonnement stratégique, j'avoue en être étonné. Au-delà, je crois ne pas être totalement naïf et comprendre les raisons de l'opposition à cet amendement. Elles se résument en une seule : la raison d'État. Mais comme député, je ne peux les partager, et je souhaite que l'Assemblé...