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Il vise tout d'abord à réaffirmer le principe de laïcité, sur lequel j'ai eu l'occasion de m'exprimer cet après-midi en défendant un autre amendement, cette laïcité nécessaire et exigeante qui doit s'opposer aux avancées d'un communautarisme de plus en plus menaçant pour la République alors que certaines religions, notamment pour le dire très clairement, l'islam politique, s'opposent chaque jour davantage à elle.
Il faudrait ainsi ajouter à l'article 2 de la Constitution qui fixe la devise de la République, « Liberté, égalité, fraternité », le principe de laïcité. Mais, en même temps, et je pense que la majorité y sera sensible, je souhaite que notre culture issue « du fond des âges », comme l'écrivait le général de Gaulle dans ses Mémoires d'espoir, soit consacrée et non pas affectée par cette exigence d'une laïcité nouvelle qui constitue une digue contre la menace que j'ai rappelée. C'est donc pour des raisons culturelles, j'insiste bien sur cet adjecti...
À l'instar de ce que vient de dire Éric Ciotti, j'estime que nous devons protéger sans relâche le principe de laïcité et refuser que la République recule devant les pressions communautaristes ; à l'hôpital, dans nos écoles, à l'université, dans les espaces publics, dans les services publics, nous ne devons pas laisser d'autres lois s'imposer que celles de la République.
Être laïc, ce n'est pas être amnésique. Mais il y a pourtant une amnésie française, et même européenne, sur nos racines chrétiennes. N'oublions pas que nos valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité doivent beaucoup aux idées forgées dans le creuset chrétien et dans Les Évangiles. Les sociétés occidentales, qu'elles veuillent l'admettre ou non, sont chrétiennes. La laïcité est une invention spécifiquement chrétienne : le christianisme a inventé la distinction du sacré et du profane, du religieux et du politique, du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel.
Le christianisme, en distinguant Dieu et César, recelait en lui le processus de la laïcité véritable, …
individualisme, égalité, solidarité, valorisation de la femme, droits de l'homme et laïcité.
C'est pourquoi Luc Ferry considère que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 24 août 1789 « n'est bien souvent pas autre chose que du christianisme laïcisé et rationalisé » – elle en a d'ailleurs l'architecture, c'est historiquement vrai. C'est aussi ce que pensaient déjà, à la fin du XIXe siècle, les fondateurs de la laïcité française. En France, nous avions trouvé un compromis entre nos racines chrétiennes, les identités régionales et l'universalisme républicain.
Vous invoquez sans cesse la laïcité, la laïcité, et encore la laïcité… mais uniquement pour exclure ! Et hop, ce coup-ci, vous oubliez la laïcité ! Pour votre information, je suis certainement davantage de « tradition chrétienne », pour reprendre vos mots, que vous deux : j'ai fait une école catholique à Aurillac, qui avait pour nom l'Externat de l'Enfant Jésus, et mes institutrices y étaient des religieuses. J'en reviens à vos a...
Je ne sais pas s'il y a grand-chose à ajouter après cette magnifique démonstration, mais je voulais poser une question au Grand prêtre et à la Grande prêtresse de la laïcité que sont M. Ciotti et Mme Boyer : ne pensez-vous pas qu'associer dans le même amendement laïcité et tradition chrétienne exige un sacré tour de passe-passe intellectuel ? J'aimerais savoir si, pour vous, arborer fièrement une croix dans l'hémicycle est un signe religieux ostensible ou pas ?
...jet de Constitution européenne de 2005, la France s'étant alors fortement opposée, par la voix du Président de la République, Jacques Chirac, à une telle inscription – M. Ciotti fait référence à François Bayrou, moi à Jacques Chirac, tout va bien dans le meilleur des mondes ce soir ! La France est une république laïque : elle assure le droit de croire comme celui de ne pas croire. Ce principe de laïcité garantit la neutralité de l'État, l'absence de reconnaissance du moindre culte par la République, le respect de toutes les croyances et le libre exercice des cultes. Ce principe est un des socles de notre contrat social et de notre vivre-ensemble, et comme le rappelait ce matin dans une tribune l'un de vos anciens collègues, la Constitution n'est pas un tract. Je ne sais pas ce que vous ont fait ...
Il est pour le moins paradoxal sur le plan intellectuel que d'évoquer le christianisme comme source de la laïcité,
même si c'est peu contesté et cela a fait l'objet de travaux scientifiques d'origines très diverses – y compris éloignés de la tradition chrétienne. Il y a une forme d'incohérence à invoquer, dans la tradition philosophique, cette source comme berceau de la laïcité et, au nom de cette même source, à enfreindre cette laïcité, laquelle est tout sauf une amnésie ou une neutralité fade. Elle est en effet le sel même de notre démocratie et nous permet, dans la liberté et le respect des autres, de mener des controverses. Cher collègue Ciotti, je vous demande donc de retirer cet amendement et, parce qu'il nuit à l'esprit de notre Constitution que nous essayons de...
Madame la ministre, vous avez eu raison de citer Ferdinand Buisson comme l'un des pères fondateurs de la laïcité. Il disait : « Le premier devoir d'une République, c'est de faire des républicains [… ] ». Aujourd'hui, l'enjeu est bien là, et c'est ma seule motivation. Mesdames et messieurs de la majorité, vous feignez de ne pas comprendre la motivation de cet amendement qui vise à installer au coeur de la République une laïcité qui est chaque jour un peu plus écornée, qui laisse de la place à la montée du c...
Cela s'est vu notamment dans une certaine enquête de l'Institut Montaigne établissant que des personnes – plusieurs dizaines de pour cent – considèrent les lois de la charia supérieures à celles de la République. Aujourd'hui, je souhaite réinstaller cette laïcité au coeur de la République. Mais pour cela, pour que nous soyons plus exigeants en la matière, j'attends, madame la ministre, vos réponses, comme nous attendons celles du Président de la République. À Versailles, lundi, nous l'avons enfin entendu entendu parler de culture française et de la civilisation dont nous sommes les héritiers : cela nous a changé de la tonalité de la campagne au cours de ...
Je souhaite donc réaffirmer cette exigence culturelle, afin que nous soyons plus exigeants en matière de laïcité : nous en avons tant besoin pour sauver la République et pour que la France reste la France.
Si aujourd'hui nous avons déposé ce type d'amendements, c'est parce que nous sommes choqués, frappés et parfois même désespérés face à la montée du communautarisme, à laquelle vous n'apportez pas de réponses. Si nous ne confondons pas la laïcité, qui est un principe, avec un fait historique, il me semble que rappeler ce fait historique nous replace dans un creuset et dans une histoire qui nous relie les uns aux autres, et notamment les Français aux Européens. Aujourd'hui, cette laïcité tout comme nos racines n'empêchent ni la neutralité ni la liberté des convictions. Cette laïcité constitue d'ailleurs un universalisme. Chers collègues,...
soyez attentifs à ce qui se passe aujourd'hui. Madame la ministre, apportez-nous des réponses sur la montée du communautarisme : vous ne nous en avez pas donné tout à l'heure, lorsque Éric Ciotti a défendu son amendement sur la laïcité.
...ophie ou à une image qui essentialiserait les Français : la nation française ne sera jamais une nation ethnique ni religieuse. J'achève en disant que Lamennais, qui était bon catholique, disait qu'il était favorable à la loi de 1905 parce qu'il ne voulait pas que la religion catholique soit la religion officielle. Souvenez-vous en : si vous voulez être de bons Français, revenez aux racines de la laïcité !
Je voudrais souligner la tension qui se manifeste autour des deux questions que nous venons d'évoquer, les racines chrétiennes et la mention des non-croyants. Il me semble qu'elle témoigne justement du fait qu'il ne faut précisément surtout pas toucher à cette notion de laïcité, ni essayer de la définir ou de la décliner. Et ce, pour deux raisons : elle constitue tout d'abord, en tant que telle, le pilier fondateur de notre système politique. Ensuite, elle n'a vocation à n'exclure personne, parce qu'elle a, en tant que telle, vocation à n'appartenir à personne.
Ces amendements visent à rehausser et à consacrer le principe de laïcité contenu dans la loi du décembre 1905, pour renforcer le caractère laïc de notre République. Si la France est une République laïque, comme le dispose l'article 1er de la Constitution, il est important de préciser la portée du principe de laïcité, alors que de plus en plus de définitions floues, erronées et souvent divergentes apparaissent, plus ou moins selon les enjeux politiques du moment. Notre...