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Vous l'avez dit, madame la présidente de la commission spéciale, ce texte est un bloc cohérent. Sans s'arrêter à toute une série de mesures secondaires, il faut en juger sur ce qui est en son coeur. Ce coeur, ce sont les privatisations. C'est sûrement là, je vous le dis sans détour, ce qui fera, à long terme, le plus de mal à notre pays. Avouons-le sans hypocrisie : le retour en arrière, dans soixante-dix ans, sera quasiment impossible – sauf si les électeurs, dans leur grande sagesse, portaient à la tête de ce pays une équipe déterminée à revenir en arrière, notamment en faisant confiance à la France insoumise. Revenons d'ab...
...ge qu'il y a quinze ans, le Président de la République Nicolas Sarkozy, dont M. Le Maire était déjà ministre à l'époque, s'était engagé solennellement à ne jamais privatiser EDF ni GDF. On a vu le résultat ! Il en est allé de même pour les engagements de ne pas privatiser France Télécom et d'autres opérateurs. Les exemples sont nombreux ; vous les connaissez. Bien sûr, vous justifiez souvent ces privatisations ou ces mises en concurrence en brandissant l'argument de la baisse des prix. Pas de chance : ici, il n'en est rien ! Les tarifs ont augmenté de 50 % en dix ans.
...intenant le cas de La Française des jeux, qui n'est pas si anecdotique qu'il y paraît. L'État est actuellement actionnaire à 72 % de cette entreprise. Ce projet de loi vous autorise à la privatiser par ordonnance – la méthode n'est pas sans importance, puisque cela revient à refuser la transparence totale au Parlement. Le Gouvernement nous demande finalement un chèque en blanc pour négocier cette privatisation dans l'obscurité ; nous nous interrogeons sur cette méthode. Aucune étude d'impact n'a vraiment été réalisée : le Gouvernement et la majorité ne s'intéressent manifestement pas aux conditions ni aux conséquences potentielles de cette privatisation.
... sont importants et connus : blanchiment d'argent, addiction, évasion fiscale… On nous dit que le Gouvernement veut créer une autorité de contrôle pour vérifier l'activité de la future Française des jeux. Je reprendrai ici l'expression d'un ministre du Gouvernement : bobard ! La meilleure garantie, ce serait tout simplement que l'État reste l'actionnaire majoritaire. Vous justifiez ensuite cette privatisation par la création d'un fonds de soutien à l'innovation. Bobard encore ! Il serait plus efficace de conserver les parts détenues par l'État et d'allouer à l'innovation les bénéfices que nous en retirons.
Le Gouvernement dit encore qu'il est anormal que l'État soit à la fois régulateur des jeux de hasard, actionnaire et collecteur des recettes fiscales induites. Bobard encore ! Si l'État reste actionnaire, même minoritaire, cela ne changera rien. Si nous sommes contre la privatisation de La Française des jeux, ce n'est pas seulement pour des raisons économiques, mais surtout parce qu'il s'agit d'un secteur où les dangers sont nombreux, à commencer par l'addiction. Permettez-moi d'insister là-dessus. En 2010, 47,8 % des Français étaient des joueurs occasionnels. En 2014, ce chiffre avait progressé de dix points, notre pays comptant alors 46 millions de joueurs. Cette hausse glo...
En revanche, vous choisissez de céder ces parts, pendant soixante-dix ans, pour 8 milliards d'euros. C'est l'une des grosses privatisations, et elle entraînera bien évidemment une perte de recettes pour l'État.
Toutes les études d'opinion montrent que les Français ne sont pas favorables à cette privatisation.
La modification de l'objet social de la société est également une évolution majeure. On est en train de se focaliser sur la privatisation…
...productifs. Nous souhaitions avancer aussi sur la transparence des rémunérations et sur la limitation des écarts de rémunération. L'objet de ce premier combat était, au fond, d'aboutir à une entreprise du XXIe siècle. Or nous considérons que nous l'avons perdu, car, au-delà des formules et des mots, la réalité demeure un peu creuse. Le second combat visait à vous faire revenir sur vos projets de privatisation, qui sont, dans leur ensemble, une idiotie du point de vue économique et financier, car vous allez faire perdre beaucoup d'argent aux Français, et une erreur stratégique majeure, s'agissant en particulier d'Aéroports de Paris. Nous avons consciencieusement débattu et discuté chacun de vos arguments. À aucun moment nous ne nous sommes défilés. L'opinion que nous avons exprimée ici était, au fond, ...
En réalité, vous avez peur du référendum. Votre problème, c'est que vous savez à quel point vos propositions, notamment la privatisation d'ADP, sont minoritaires dans le peuple.
… pour contester le mauvais coup que vous vous apprêtez à faire au pays. Vous n'avez avancé aucun argument pour défendre la privatisation d'ADP, ni pour réfuter que c'est une mauvaise affaire du point de vue économique, ni pour démentir le fait que l'on privatise les frontières. M. Le Maire nous a expliqué que les frontières, c'était uniquement des hommes, comme si les infrastructures n'existaient pas !
... assemblée s'apprête à adopter définitivement ce texte, vient le temps des regrets. Nous regrettons d'abord que le Gouvernement n'ait pas réuni les conditions d'un consensus sur un texte aussi important pour la croissance et la transformation des entreprises. Cela nous aurait d'ailleurs permis de l'adopter dans des délais bien plus brefs. Nous regrettons que voisinent, dans ce projet de loi, la privatisation d'ADP, l'expérimentation des véhicules autonomes et la durée des périodes de soldes ; qu'y cohabitent la gouvernance de la Caisse des dépôts et consignations, les tarifs réglementés du gaz et l'interdiction de produits en plastique. L'inventaire est certainement trop large ! Je regrette que l'examen du texte au Parlement ait conduit à une inflation des dispositions qu'il contient, au mépris des ...
Ce projet de loi est un fourre-tout. Il a triplé de volume pour aboutir à un total de 250 articles où les privatisations voisinent avec des mesures cosmétiques. En renforçant la responsabilité sociale de l'entreprise, vous ouvrez une boîte de Pandore sans savoir quelles en seront les conséquences. Le projet de loi trahit en outre une volonté démanteler le réseau de proximité des chambres de commerce et d'industrie, qui pénalisera avant tout – nous ne pouvons l'oublier – les petites et moyennes entreprises de nos t...
...tait déjà soixante-treize articles à son arrivée devant notre assemblée en première lecture, à la fin de l'été dernier. Cette loi est une somme de mesures qui n'ont parfois rien à voir les unes avec les autres. Ainsi, pourquoi vouloir inscrire dans une même loi la suppression du stage préalable à l'installation pour les futurs chefs d'entreprise, la législation sur les monnaies virtuelles et les privatisations d'Aéroports de Paris et de La Française des jeux ? Ce projet de loi ne constitue donc pas un ensemble cohérent. Surtout, il ne répond pas à l'objectif initial annoncé : servir la croissance et la transformation des entreprises. Il est bien loin de l'intention formulée par le Gouvernement dans son propos introductif : « Ce projet de loi vise à relever un défi majeur, celui de la croissance des e...
… qui n'est pas sans rappeler la privatisation des autoroutes. Tout d'abord, le secteur d'activité en lui-même est stratégique. Les aéroports de Roissy-Charles de Gaulle et d'Orly constituent la première porte d'entrée sur le territoire français, et leur privatisation soulève évidemment la question du développement de l'économie touristique.
Alors que votre Gouvernement a pour ambition d'accueillir 100 millions de touristes à l'horizon 2020, vous voudriez confier au secteur privé leur point d'entrée sur le territoire. Le précédent de la privatisation ratée de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, confié à un actionnaire chinois sans expérience, devrait vous amener à vous interroger. Le vrai problème tient aux motifs pour lesquels vous voulez réaliser cette privatisation. C'est en réalité une décision budgétaire pour éviter de creuser notre dette au regard de nos engagements européens. En réalité, vous voulez vendre Aéroports de Paris parce que vot...
Il proposait d'imposer qu'en cas de cession par l'État de tout ou partie de sa participation dans ADP, des clauses dites de « complément de prix » soient obligatoirement présentes dans les contrats conclus avec les acheteurs privés. Cet amendement aurait permis de sécuriser les intérêts nationaux dans le cadre de cette privatisation. Là encore, vous l'avez refusé. Cette privatisation est également un mauvais coup porté à notre compagnie aérienne nationale, Air France, déjà fragilisée, il y a quelques jours, par la montée au capital de l'État néerlandais. Une compagnie aérienne a besoin d'une base stratégique forte dans son pays d'origine pour se développer et se garantir des relais de croissance. Aéroports de Paris constitu...
Nous voici de nouveau réunis pour étudier la loi PACTE. Avec qui s'agit-il de nouer un pacte ? La question peut se poser au regard du contenu de ce projet de loi. Sans partager l'intégralité de l'analyse de nos collègues du groupe Les Républicains, nous nous accordons sur un point fondamental : l'erreur stratégique absolue consistant à dépecer ce qui reste de l'État français, par des privatisations dans les secteurs les plus stratégiques, puisque tout ce qui pouvait être privatisé l'a déjà été. C'est une erreur de privatiser Aéroports de Paris alors qu'il est le numéro un du secteur avec 281 millions de passagers et des résultats en plein essor – plus 7,6 % par rapport à 2017. Si vous privatisez Aéroports de Paris, ce sera la plus grosse privatisation française jamais réalisée, la troisièm...
..., ce texte, que je ne qualifierai pas de fourre-tout, est tout de même très vaste et embrasse beaucoup de sujets. Voter une loi pour l'entreprise, dans le souci d'améliorer son fonctionnement et ses performances, aurait pu présenter un intérêt et nous aurions pu nous retrouver autour de certains sujets. Mais placer au coeur de ce texte qui prétend avoir l'entreprise pour ambition, la question des privatisations, l'abandon d'une partie de notre souveraineté nationale sur des enjeux stratégiques dont nous débattrons longuement, invalide les ambitions et les objectifs que vous lui assignez pour promouvoir l'économie de notre pays et l'entreprise. Ce sujet n'avait pas sa place dans ce texte. M. le ministre a essayé de nous projeter dans le siècle à venir mais, en affaiblissant la souveraineté de notre pay...
Je suis déçu, car vous ne m'avez pas écouté. J'ai passé plusieurs minutes à vous expliquer combien les entreprises étaient impatientes de voir ce texte voté, et vous nous demandez de le rejeter ! Pour ce qui est du fond, apportons quelques précisions. Certains d'entre vous sont contre les privatisations, ce qui ne me surprend guère. Parlons-en demain matin ! Le ministre a bien voulu modifier son agenda pour que nous puissions en débattre en plein jour, au vu et au su de tout le monde, pas à 2 heures du matin. Nous aurons tout le temps d'en parler demain.