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À l'aune du quasi-consensus qui règne sur la création de l'ANCT – en témoignent les discours entendus lors de la discussion générale – , je souhaite vous faire part de trois motifs de satisfaction et d'un souhait. Tout d'abord, nous débattons d'une réponse législative annoncée par le Président de la République à l'intention des élus locaux. En tant qu'ancien maire et vice-président d'une communauté de communes, je me réjouis de cette initiative portée par le...
...nait l'opportunité de renforcer le pouvoir donné aux collectivités territoriales dans le cadre d'une décentralisation assumée et d'un partenariat fécond, nous constatons que ce texte s'éloigne de ces objectifs. En réalité, l'Agence agira au détriment des collectivités locales. Elle apparaît comme un outil visant à renforcer le pouvoir de l'État sur les territoires. Vue de Corse, la création de l'ANCT, dont le délégué général sera le préfet, nous rappelle l'installation récente, par la préfète de région, de la conférence des maires, laquelle sera en concurrence directe, frontale, avec la chambre des territoires et donc avec l'exécutif territorial. La conférence des maires s'est tenue sans que la collectivité de Corse ne soit associée ni même invitée. C'est invraisemblable ! De fait, l'État se ...
...tuation inédite que connaît la France depuis plusieurs mois – je parle évidemment de la crise des gilets jaunes – est, de mon point de vue, une crise des territoires. Je regrette que le Gouvernement ait oublié les vertus de la décentralisation, et s'obstine à vouloir garder la main en toutes circonstances, exigeant, en l'occurrence, que l'État conserve la majorité au conseil d'administration de l'ANCT. J'ai déposé plusieurs amendements afin que les demandes d'accompagnement émanant des collectivités territoriales et de leurs groupements soient traitées de la meilleure manière possible par l'ANCT, surtout dans les zones de montagne ou les zones frontalières des territoires très fragilisés.
...e chacun de nos territoires. C'était, entre autres, le souhait du Sénat, qui avait modifié la composition du conseil d'administration de cette agence nationale, de façon qu'il soit majoritairement composé de représentants des collectivités territoriales. Vous nous avez expliqué, madame la ministre, que la composition proposée par le Gouvernement ne paraissait pas incohérente, dans la mesure où l'ANCT serait une agence de l'État, composée d'agents de l'État, et dont le budget serait établi à partir de crédits de l'État. Je m'interroge, pourtant : l'État n'est-il pas, justement, l'institution qui doit, par excellence, s'effacer devant les territoires et leurs besoins ? Comment peut-on invoquer cette raison, alors que l'État ne serait rien sans l'effort financier des Français dans chacun de ces...
Vous nous dites, madame Ménard, que l'État doit s'effacer derrière les territoires. De fait, l'État s'efface puisque l'Agence ne sera saisie qu'à partir des projets des territoires. C'est en second lieu que l'État coordonnera ses services autour de ces projets. L'ANCT soutiendra donc tous les projets. La rédaction des deux premiers articles adoptée en première lecture répond à votre préoccupation. Avis défavorable.
...n 2015, la loi NOTRe a consacré la région comme chef de file du développement économique et de l'aménagement du territoire. C'est donc l'importance de l'échelon régional qu'il convient de mieux préciser dans le texte : c'est là que se négocient les volets territoriaux des contrats de projet État-région, et que se gèrent les programmes régionaux des fonds européens. C'est la raison pour laquelle l'ANCT doit mieux prendre en considération cet échelon.
Le Sénat a choisi pour l'ANCT une organisation déconcentrée au niveau du préfet de département, c'est-à-dire au plus près des acteurs de terrain, et non au niveau du préfet de région. L'Assemblée a confirmé ce choix en première lecture. Avis défavorable donc.
...tement pas les territoires habituels qui sont concernés par l'Agence nationale de la cohésion des territoires. Elle donnera la priorité aux plus fragiles. Il est fréquent que les projets des territoires n'aboutissent pas ; ce n'est pas uniquement le cas dans ceux qui ne reçoivent pas de subventions de l'État. Il sera tout à fait légitime, pour un porteur de projet, de solliciter l'assistance de l'ANCT, quand bien même le territoire correspondant serait déjà inclus dans le périmètre d'un dispositif de subvention. L'argent n'est pas le seul problème qui empêche les projets d'émerger ou d'aboutir. Il peut très bien arriver qu'un EPCI veuille créer une maison de santé dans un territoire bénéficiant par ailleurs du programme Territoires d'industrie : ça n'a rien à voir. Avis défavorable.
La première phrase de l'exposé sommaire de votre amendement est inexacte. En première lecture, notre commission a décidé, sur mon initiative, que l'ANCT devrait avoir deux priorités : aider bien sûr les territoires qui sont le plus en difficulté, mais aussi soutenir, d'une part, tous les projets innovants, quel que soit le territoire où ils sont formés, et, d'autre part, les territoires présentant des difficultés particulières. Tous les projets de territoire, qu'ils soient innovants ou plus classiques, peuvent bénéficier de son soutien. Je vous d...
Imaginez que Megève souhaite développer un système innovant, audacieux, de livraison par drone de biens, y compris des médicaments, dans des zones inaccessibles. Une telle activité profiterait à tous. Imaginez que Saint-Tropez soit affecté par une pollution de la mer pour telle ou telle raison, et que les pêcheurs aient besoin de l'aide de l'ANCT pour y faire face. Voilà des événements qui peuvent survenir, même à Saint-Barth, Saint-Tropez ou Megève.
Le texte adopté en première lecture accordait la priorité aux territoires caractérisés par des contraintes géographiques – je ne sais pas, d'ailleurs, quel territoire échapperait à cette définition. J'habite un territoire où il n'y a ni montagnes, ni mer, ni frontières et qui n'est donc pas cité dans le texte, mais j'ai la conviction que l'ANCT va tout de même nous aider à résoudre les problèmes liés à notre hyper-ruralité. Il ne me paraît donc pas utile d'insérer les précisions que vous suggérez dans la proposition de loi. Si je suivais votre raisonnement, je mentionnerais les paysages caillouteux car, dans mon territoire, les cailloux gênent les cultures – et je pourrais évoquer beaucoup d'autres choses. Il y a presque 36 000 commune...
La désignation du siège de l'Agence relève du pouvoir réglementaire. Mais en réalité, l'ANCT se trouve déjà dans les territoires, puisque la première porte d'entrée à l'Agence est le préfet de département. Il en va de même, par définition, des services déconcentrés de l'État : l'EPARECA, l'ADEME sont par nature dans les territoires ! C'est la faculté d'accès des porteurs de projets qui est importante, et les obliger à aller à Paris poserait bien des problèmes. Avis défavorable.
Je ne le retirerai pas, car la manière dont on me répond ne me plaît pas. L'ANCT aura bien un siège ! Il y aura bien un responsable, un commandement politique et administratif. J'aurais aimé que, pour le symbole, le siège ne soit pas à Paris. M. Guy Bricout a eu bien raison de redéposer cet amendement, que je maintiens.
Parmi les missions qui seront attribuées à l'ANCT, celle qui suscite le plus grand nombre d'interrogations en milieu rural est l'accès aux services publics. En la matière, quel que soit le ministère concerné, quel que soit le gouvernement, la situation est toujours la même : un discours volontariste d'un côté ; de l'autre, la réalité d'un éloignement continu vis-à-vis des usagers. La liste des services touchés est longue, des trésoreries aux tri...
La qualification d'établissement public administratif ne peut être inscrite dans la loi créant l'ANCT : cette agence inclura l'EPARECA, établissement public industriel et commercial ; une partie des activités de l'ANCT sera donc commerciale. Avis défavorable.
...ierie qualifiée. Un tel projet ne se définit donc pas par le lieu ni par la sociologie mais par sa complexité, par le fait qu'il doit répondre à un besoin que nous avons tous. C'est pourquoi, puisque nous devons être capables de répondre à toutes les situations, à la demande des territoires, à la demande des maires, des présidents de communautés de communes – c'est ainsi qu'il faut appréhender l'ANCT – , je soutiens l'amendement de M. Millienne.
Le présent amendement est plein de bon sens et vous pouvez donc y être favorable, madame la ministre. Son objet est simplement que l'ANCT puisse s'appuyer sur les organisations déconcentrées des régions et des départements, dans un souci de bonne coordination avec les dispositifs en vigueur.
Il s'agit de faire en sorte que les services de l'ANCT soient organisés de façon déconcentrée dans chaque département afin de faciliter l'exécution de ses missions par le biais d'un maillage territorial plus resserré.
...e la République a conforté la région comme chef de file du développement économique et de l'aménagement du territoire. C'est donc l'importance du niveau régional qu'il convient de préciser dans le texte, car c'est là que se préparent et s'appliquent les volets territoriaux des contrats de plan État-région et que s'élaborent les programmes régionaux de gestion des fonds européens. C'est pourquoi l'ANCT doit s'appuyer sur une organisation déconcentrée au niveau régional.
Donc avis défavorable. Ensuite, l'amendement no 515 est satisfait par l'article 5 de la proposition de loi, qui fait de chaque préfet de département le délégué territorial de l'ANCT. Avis défavorable. Quant aux amendements identiques nos 63 et 169, le choix du Sénat de prendre le département comme échelon de proximité a été confirmé en commission. Avis, ici aussi, défavorable.