Interventions sur "amour"

38 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Saint-Martin :

C'est un progrès attendu parce qu'une réalité sociale était jusqu'à ce jour ignorée et que notre pays ne pouvait l'ignorer plus longtemps. Désormais, la loi sécurisera les mères qui s'engagent dans un projet d'amour et protégera l'enfant du risque d'être privé de l'un de ses parents en cas de séparation. Mes chers collègues, nous respectons tous les positions de chacun sur un sujet qui relève de la liberté de conscience, mais je le dis une nouvelle fois, ce projet de loi ne retire aucun droit à personne, et nous devrions tous nous réjouir d'un texte en faveur de l'égalité des droits. La majorité présidentie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

...argent avec la GPA éthique, tout le monde sera tranquille ! Le deuxième sujet que je souhaite aborder est celui de la liberté : la liberté implique-t-elle que l'on peut tout faire, par exemple faire un bébé toute seule comme le disait la chanson ? Eh bien non, contrairement à vous, nous pensons qu'un père est indispensable, possible, nécessaire, utile – et surtout, qu'il peut apporter beaucoup d'amour pour la construction d'un enfant, un sujet que vous évoquez souvent ! Nous pensons qu'il est important d'avoir un père. Il suffit d'ailleurs de regarder les enfants des classes de collège : les situations dans lesquelles les pères brillent par leur absence sont difficiles.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur de la commission spéciale :

...n'y a donc aucun risque ni aucune crainte à avoir à cet égard. J'en viens aux arguments de Mme Genevard : je confirme, madame, que le père n'est pas obligatoirement le géniteur. Mme Ménard le sait bien d'ailleurs, qui cite Marcel Pagnol. Comme cela lui a été rappelé, le père, pour Pagnol, n'est pas le géniteur mais celui qui aime. Je suis navré, monsieur Breton, de faire de nouveau référence à l'amour ,

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

...e partage pas, et je ne vous accuse pas d'être des démagogues. Monsieur le rapporteur, vous avez évoqué Pagnol, un auteur que j'aime beaucoup, moi aussi. J'ai lu, comme vous, les pièces Marius, Fanny et César, et j'ai vu les films merveilleux qui en ont été tirés. Chacun se souvient de Maître Panisse élevant le jeune Césariot et de Fanny, incarnée par Orane Demazis, expliquant que c'est l'amour qui a créé le lien entre Panisse et l'enfant. Les sentiments ne sont pas sans importance, certes, mais nous ne sommes pas là pour faire de la littérature, mais du droit ! Au demeurant, puisque vous semblez l'avoir oublié, je vous rappelle de quoi il est question dans le troisième film de la Trilogie marseillaise : la rencontre entre Césariot et Marius, son père biologique. Cela me heurte ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

...e Touraine affirme que le père, c'est celui qui aime l'enfant. Mais en droit, ce n'est pas cela : le père est soit celui qui est marié à la mère – c'est une présomption légale –, soit celui à l'égard duquel la filiation biologique est prouvée. Pagnol a fait des livres et des films, mais notre droit n'est pas fondé sur l'œuvre de cet auteur. Au demeurant, appliquer le principe selon lequel c'est l'amour qui fonde la paternité serait grave, car cela impliquerait qu'un homme qui n'aimerait plus son enfant ne serait plus son père. Vous rendez-vous compte de l'irresponsabilité à laquelle cela conduirait ? En tant que législateur, nous devons veiller à tenir des propos responsables. Deuxièmement, notre collègue Mbaye nous suspecte de vouloir priver des femmes de leur projet parental en raison de leu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

...r une famille aux centaines de pupilles qui restent en attente d'adoption chaque année. À l'échelle mondiale, ce sont des milliers d'enfants qui attendent d'être adoptés. Plutôt que de favoriser la conception d'enfants sans père, ce qui crée une inégalité entre enfants, nous devrions tout mettre en œuvre pour que des enfants n'ayant ni père ni mère trouvent une famille, un foyer, un avenir – de l'amour, puisque vous en parlez tant !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

...cins s'y opposent. Aucun parrain, oncle ou ami qu'on voit le week-end ou deux fois par semaine ne remplacera jamais un père. C'est d'ailleurs paradoxal : admettre qu'il faut un référent masculin, c'est admettre que l'altérité est nécessaire. Satisfaire ainsi les désirs d'adultes revient à faire en sorte qu'un être humain n'ait jamais la chance de connaître ce que c'est que d'avoir un père et son amour. Ce n'est pas protéger l'enfance.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...uestions éthiques importantes auxquelles nul ne peut répondre à ce jour. Avec cette extension de la PMA, on prend en considération le seul intérêt des adultes, leur désir d'enfant, sans examiner l'intérêt supérieur de l'enfant. Je comptais reprendre ici la litanie des arguments que vous nous avez opposés pour tenter de nous convaincre qu'il s'agissait d'une loi d'« égalité », de « progrès », d'« amour » – ce sont vos termes, monsieur le ministre.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Qu'arrivera-t-il le jour où un enfant conçu par PMA essaiera de comprendre pourquoi ses parents ont décidé de le concevoir ainsi, une fois constaté l'échec de leur amour ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Monsieur le ministre, il est vrai que nous avons regretté votre absence en commission spéciale. Il aurait sans doute été intéressant d'avoir l'avis du Gouvernement sur un sujet de cette importance. Nous apprécions votre présence ce soir. C'est l'occasion de vous interroger sur votre conception de la filiation. La filiation peut-elle se réduire à l'amour ? Non, car l'amour est aléatoire – on peut aimer à un moment et ne plus aimer un peu plus tard – et subjectif. Or on ne peut bâtir le droit, qui suppose de l'objectivité, sur une notion subjective. On voit bien les impasses qui existent aujourd'hui lorsqu'on veut se placer du point de vue subjectif, par exemple avec les questions de genre. Quelqu'un peut dire qu'il se sent ou qu'il ne se sent pas...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Allez-y, demandez la parole ! Débattons autour de votre conception de la filiation. Nous en avons une, nous ne disons pas qu'elle correspond à la vérité, nous ne l'imposons pas. Nous voulons débattre. Ne restons pas sur de faux arguments tels que l'amour, l'affection ou je ne sais quoi, qui permettent d'éviter d'aller au coeur du problème. La filiation est une question profonde. Cela renvoie à ce que l'on est, à la fois dans notre corps, sur le plan affectif – cette dimension existe bien sûr – , et du point de vue de la reconnaissance sociale. On ne peut fonder la filiation sur le seul pilier biologique car avoir un enfant, ce n'est pas qu'une q...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur de la commission spéciale :

...us parlez du droit des enfants d'avoir un père et une mère. Ce droit à un père et à une mère n'existe pas plus que le droit à l'enfant n'existe pour les adultes, pour la bonne raison qu'on ne peut avoir droit à une personne : on ne peut avoir droit qu'à des choses. Aucun enfant n'a droit à un père ou à une mère, en revanche il est souhaitable que quelqu'un pourvoie à ses besoins et lui donne de l'amour.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Chalas :

Être parent, c'est être inquiet – tous ceux qui, sur ces bancs, sont parents le savent. Être parent, c'est aimer ses enfants de façon inconditionnelle. Ce n'est pas le même amour que celui qu'on peut avoir pour un autre adulte. C'est un amour – je l'expliquais à ma fille à mesure qu'elle grandissait – qui ne s'efface pas, qui ne s'arrête pas, qui ne se divise pas si l'on a plusieurs enfants, mais qui se cumule et qui renforce chaque parent. Pour aimer ses enfants de cette façon, faut-il être génitrice ou géniteur ? Je ne le crois pas. Existe-t-il des génitrices ou des gé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Pour ma part, j'estime qu'avoir à l'esprit l'intérêt supérieur de l'enfant, c'est se poser la question des limites. C'est bien beau de revendiquer le monopole de l'amour, mais vous avez menti, monsieur le ministre, en affirmant qu'il y aurait des milliers d'enfants heureux. En effet, vous ne pouvez pas garantir que les milliers d'enfants à naître seront heureux.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Certains seront heureux, d'autres malheureux. D'ailleurs, vous ne créez, par cette loi, ni un droit à l'amour, ni un devoir d'amour, donc arrêtez de faire du Ronsard ! En réalité, par ce texte, vous créez les conditions permettant d'avoir un enfant, mais non un sentiment. Vous ne pouvez pas vous engager sur les sentiments, il faudrait une hybris incroyable de la part du législateur pour s'imaginer capable de décréter l'amour ! Oubliez donc toutes vos réflexions sur l'amour

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

et revenez au texte ! La question est de savoir quelles sont les règles. Car quand vous dites, monsieur le ministre, qu'il suffit de l'amour pour faire des parents, je reviens à la question de mon collègue Breton : si l'on s'extrait du modèle familial actuel, alors tous les autres modèles sont acceptables à condition qu'il y ait de l'amour ! Que répondrez-vous demain à des gens qui diront : nous sommes volontaires pour être une famille, nous sommes amoureux ; nous sommes trois, nous sommes organisés ainsi, différemment ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Je suis très surprise : j'ai bien en mémoire nos débats en première lecture ; l'argument de l'amour, que je vous entends convoquer en permanence, n'avait alors pas du tout été développé.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

...e des droits de l'enfant, aux termes de laquelle celui-ci a, « dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d'être élevé par eux » ? J'ai également en mémoire le propos d'un célèbre pédopsychiatre que nous avons auditionné à l'invitation de Mme la présidente de la commission spéciale et qui, dans une formule certes un peu provocatrice, déclarait : « Un enfant n'a pas besoin d'amour, il a besoin de parents. »