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...à 2,6 milliards. En pourcentage – rappelons-nous les 0,7 % naguère promis – , l'APD est passée de 0,42 % à 0,38 %, alors que le Royaume-Uni, l'Allemagne ou la Turquie – la comparaison est encore plus cruelle – ont, elles, atteint ou dépassé les 0,7 %. Le Président de la République, qui a décidé d'inverser cette courbe, a fixé comme objectif au terme du quinquennat 0,55 %. Il a également donné la priorité aux dons et aux pays les plus en difficulté. Ces deux objectifs sont associés : pour aider les pays en difficulté, il faut faire porter notre effort d'abord sur les dons. Si je souscris entièrement à ces priorités, je tiens à insister sur cinq points. Sans vouloir faire aucun procès d'intention, je tiens à relever – c'est mon premier point – , que, comme l'a observé Mansour Kamardine en commissi...
...aru. Elle n'est pourtant plus l'aide de substitution qu'elle a été ; bien au contraire, elle contribue au renforcement des capacités dans les pays partenaires. Notre opérateur, Expertise France, devra donc monter en puissance, en particulier en terminant le regroupement des expertises encore réparties dans certains ministères. Être efficace, c'est bien sûr flécher nos crédits en direction de nos priorités géographiques et sectorielles. Vous avez rappelé, monsieur le ministre, nos priorités sectorielles – l'éducation, la santé, l'émancipation des femmes, la gouvernance et le climat – et la priorité que nous accordons aux pays les plus pauvres. Aujourd'hui, les pays les moins avancés mobilisent 22 % de notre aide, ce qui est insuffisant. Dans le cadre de la trajectoire, cette part va donc augmenter...
...n'a jamais dépassé 0,6 %. Dans la seconde moitié des années 1990, elle a même été ramenée de 0,6 % à 0,3 %. Dans un contexte marqué par une situation budgétaire très tendue – nous le savons bien car nous avons passé de nombreuses heures dans cet hémicycle à discuter du budget pour 2018 – , l'aide publique au développement fait partie des politiques publiques les mieux dotées, qui constituent des priorités. Certes, on peut déplorer que l'effort est insuffisant, mais il est contre-productif de ne pas voter ces crédits au motif qu'ils seraient insuffisants. L'engagement est réel et sincère : le ministre lui-même a rencontré tous les acteurs concernés par l'aide publique au développement, y compris Coordination SUD récemment – c'était une première ! Le sujet a été annoncé comme une priorité de la pr...
...ux partenaires, en particulier européens, l'impossibilité matérielle d'atteindre nos objectifs affichés et nos manquements à notre devoir de solidarité à l'égard de peuples amis, souvent francophones, sont-ils tout juste stabilisés ? La progression modérée des crédits budgétaires masque, en fait, une quasi-stabilité en euros constants, en particulier en ce qui concerne l'aide bilatérale. La seule priorité réelle de la mission, qui est traduite budgétairement, est l'augmentation de l'aide multilatérale pour environ 100 millions d'euros à travers nos transferts communautaires. Avec une progression de 100 millions d'euros des crédits de paiement et de 480 millions d'euros des autorisations d'engagement, alors qu'il faudrait une progression de 1,2 milliard supplémentaires au minimum tous les ans, il ...
...nistères différents, n'aide pas à la lisibilité de la gouvernance de cette aide. L'absence d'un ministre ou d'un secrétaire d'État spécifiquement dédié à l'aide au développement et même la suppression, dans l'intitulé des ministères, de la mention « développement international » ou « coopération » sont également, de notre point de vue, un signal négatif envoyé à tous. Enfin, il faut définir des priorités stratégiques, thématiques et géographiques. Il est surprenant, par exemple, si l'on en croit les chiffres de l'OCDE pour l'année 2015, que les pays d'Afrique francophone, qui sont parmi les plus en difficulté et les plus proches de nous du fait de la géographie et de l'histoire, ne figurent pas parmi les principaux bénéficiaires de l'aide française, exception faite du Maroc et du Mali. Nous appe...
...tte orientation ne permet tout simplement pas de soutenir les pays les plus vulnérables, lesquels ont besoin d'un soutien financier rapide, direct et flexible. Sans changement de cap politique, il nous sera impossible de lutter contre cette trappe à pauvreté mondiale, qui concerne plus de 800 millions de personnes. Il est urgent d'ériger la solidarité internationale et le développement durable en priorités de notre politique étrangère. Vous comprendrez bien que, dans les conditions actuelles, les députés de la France insoumise ne puissent que voter contre ce projet de budget. Nous le regrettons infiniment, car la paix et la solidarité sont en jeu, et parce que la France devrait s'honorer de respecter ses engagements en faisant face à cette situation mondiale délétère.