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...ntre l'antisémitisme. Les sociétés occidentales connaissent le poison d'un antisémitisme qui s'est enraciné durant des siècles, jusqu'à devenir un préjugé ancré dans l'esprit des individus. Cet antisémitisme pluriséculaire, nos sociétés ont choisi de le combattre sans relâche depuis la seconde guerre mondiale, en condamnant tous les appels à la haine et à l'oubli de la souffrance endurée par les juifs. En 1990, la loi tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, dite loi Gayssot, a condamné la négation des crimes contre l'humanité, preuve de l'engagement de la France dans ce combat qui l'honore. Depuis quinze ans, nous constatons pourtant que les paroles et les actes d'antisémitisme deviennent plus violents, et qu'en France, on recommence à tuer des juifs parce qu'ils sont ...
... 2018. Depuis, seize États membres l'ont adoptée. La France a d'ailleurs voté en sa faveur en 2016, lorsque cette définition a été discutée à l'IHRA. Enfin, le Président de la République l'a officiellement endossée, le 20 février dernier, lors du dîner du CRIF – Conseil représentatif des institutions juives de France. Cette définition, la voici : « L'antisémitisme est une certaine perception des juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l'antisémitisme visent des individus juifs ou non etou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. » Notre résolution n'est pas contraignante juridiquement, et n'a pas vocation à l'être : il n'est pas question de modifier le code pénal, ni la loi de 1881 sur la liberté de la...
Mireille Knoll, Sarah Halimi, les victimes de l'Hyper Cacher, les enfants de l'école Ozar Hatorah de Toulouse, Ilan Halimi : autant de noms et de visages, sinistre litanie d'êtres chers brutalement arrachés à l'affection des leurs par une violence, une haine barbare : la haine des juifs. Ces dernières années, en France, onze personnes ont été tuées parce qu'elles étaient juives. Au quotidien, cette expression terrible et ignoble de la haine envers autrui se nourrit de diverses sources idéologiques et historiques. Elle s'exerce dans l'insulte, les propos haineux et la menace contre le passant, l'enfant qui porte la kippa ou encore l'intellectuel dénoncé comme juif dans la rue o...
Cet antisémitisme, qui tire aujourd'hui sa source d'une idéologie islamiste radicale, d'une idéologie djihadiste et conquérante, mue par la haine des Juifs, remet en cause le droit même d'Israël à exister en tant qu'État et souhaite son anéantissement. Cet antisémitisme, né au XXe siècle et avançant la plupart du temps sous le masque de l'antisionisme, ne saurait nous laisser indifférents ou démunis. Nous devons le décrire, le définir, le caractériser : c'est tout le but de la définition de travail proposée par l'Alliance internationale pour la mé...
...ue cette tâche est sans cesse à recommencer et que chaque génération en porte la responsabilité. Notre temps est traversé de convulsions qui donnent lieu à des actes de la plus extrême barbarie. Vous en avez rappelé quelques-uns, monsieur Maillard : agressions, injures, meurtres, profanations. Notre pays, comme beaucoup d'autres en Europe, connaît une recrudescence de la violence à l'endroit des juifs. Nous savons que cet antisémitisme prend racine pour une large part dans un conflit et dans des affrontements qui dépassent largement nos frontières nationales. Comme vous l'avez si bien dit, l'antisémitisme du XXIe siècle a changé, il s'exprime au nom de causes différentes, mais les motifs de sa haine restent, quoi que l'on en dise, toujours les mêmes. Mêmes injures, mêmes stéréotypes, mêmes a...
...oir d'un monde plus juste et que nous récusions une triste indifférence à l'égard de leur souffrance. Le Proche-Orient, comme d'autres parties du monde, est en proie à de fortes tensions et à des situations politiques et sociales qui, certes, nous divisent, mais que l'on doit pouvoir évoquer et discuter de manière respectueuse et sincère. De très nombreuses personnalités, dont 123 universitaires juifs, mais aussi beaucoup d'autres, directement concernées par ces problématiques, ont exprimé leur crainte et le refus d'un texte qui ne peut qu'instrumentaliser les positions des uns et des autres en proposant une interprétation outrancière de la notion d'antisionisme. Toutes ces personnalités témoignent du fait que le droit de critiquer la politique menée par un État, quel qu'il soit, est une libe...
... l'ensemble des dispositions qu'il comporte, afin que, dans ce domaine, aucun acte ou message répréhensible ne puisse, par inattention ou par manque de courage, sombrer dans la banalité ou l'indifférence. Notre justice a toute capacité à apprécier les dérives qui peuvent se cacher derrière des mots. C'est précisément ce qu'elle a fait récemment lorsqu'un manifestant a pris à partie un philosophe juif en marge d'une manifestation. Nous ne pouvons et ne devons pas renoncer à relire les pages les plus sombres de notre histoire ; à les scruter à l'aune de l'intelligence collective, de la connaissance et de la volonté partagée de vaincre le désespoir et l'injustice ; à proposer des médiations ; à tenter d'emprunter des chemins de paix ; à imaginer de nouveaux outils pour retisser les fils cassés....
La politique française de lutte contre l'antisémitisme est un échec, dont témoignent l'explosion des actes antisémites et les douze Français assassinés depuis 2003, parce que juifs. Les juifs subissent 50 % des actes racistes alors qu'ils ne représentent que 1 % de la population. Face à l'urgence, on entend beaucoup de discours, mais il y a très peu d'actes. La compassion est bien là, mais le manque de courage politique aussi. En témoigne le report, la gêne et le malaise autour de cette misérable proposition de résolution, laquelle aurait dû tous nous rassembler, comme ce...
Tout est résumé par cet extrait du magnifique livre de Chateaubriand – qui fut ministre des affaires étrangères – , Itinéraire de Paris à Jérusalem, dans lequel il écrit en 1811 que le peuple juif « a assisté dix-sept fois à la ruine de Jérusalem, et rien ne peut le décourager ; rien ne peut l'empêcher de tourner ses regards vers Sion. » Le sionisme réside au coeur de l'identité juive. En 1791, la France a été pionnière dans l'émancipation des juifs, …
...devenus des citoyens français et ont épousé en masse les idéaux de la République. La contribution du franco-judaïsme à la France est immense : bien avant Léon Blum, Simone Veil, Robert Badinter, Romain Gary, Simone Signoret ou Serge Gainsbourg, il y eut Marcel Proust, André Citroën, les frères Pereire et tant d'autres ! Malgré cela, dès le XIXe siècle, nationalistes et réactionnaires accusent le juif d'être un ennemi de l'intérieur et un cosmopolite. Pour l'antisémite de gauche, le juif, c'est la finance internationale et le capitaliste à abattre – toujours les mêmes fantasmes d'argent, de pouvoir, de perversion. L'affaire Dreyfus a ensuite opposé deux France. « Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race », s'écriait Maurice Barrès. Face à l'hystérie antisémite, c'est ici, à...
En 1933, Hitler accède au pouvoir. En France, c'est le régime de Vichy, ses lois anti-juives et la collaboration. Six millions de juifs, dont 76 000 Français, sont exterminés par les nazis. Qu'a fait le monde pour arrêter la Shoah ? Rien. Alors que les Alliés déversaient nuit et jour des pluies de bombes sur l'Allemagne, rien n'a été fait pour arrêter Auschwitz ! En 1948, trois mille ans après le roi Salomon, naissait l'État d'Israël. Le même peuple, la même langue, la même foi sur la même terre : c'est un cas unique dans l'his...
Les antisionistes perçoivent l'État d'Israël comme une compensation de la Shoah. C'est à la fois obscène et faux. En revanche, je suis absolument convaincu que, si l'État d'Israël avait existé, il n'y aurait jamais eu la Shoah : Israël est l'unique certificat d'assurance-vie du peuple juif. Malgré la Shoah, l'antisémitisme a persisté après-guerre, porté par les nostalgiques de Pétain et l'extrême droite du « point de détail », du « Durafour crématoire » et du négationnisme de Robert Faurisson. En 1967 éclate la guerre des Six Jours, au cours de laquelle Israël écrase ses voisins qui promettaient de jeter les juifs à la mer.
Les perceptions évoluent, comme, hélas ! notre politique étrangère : ceux-là mêmes qui exprimaient compassion et pitié pour les juifs en pyjamas rayés se mettent à les haïr quand ils se défendent libres, les armes à la main, en uniforme de Tsahal ! C'est le début du nouvel antisémitisme, l'antisionisme. L'antisionisme n'a jamais été la simple critique de la politique de l'État d'Israël, qui peut être légitime : il est sa diabolisation obsessionnelle, le détournement des rhétoriques antiracistes et anticolonialistes pour refus...
J'accuse une certaine gauche d'indignation sélective : elle brandit le droit international dès qu'Israël construit un logement en Judée, mais elle reste silencieuse quand on massacre en Syrie, au Vénézuela, en Iran ou en Turquie ! J'accuse cette même gauche de marcher dans des manifestations où l'on crie « mort aux juifs », où l'on compare Gaza à Auschwitz, où l'on accroche des étoiles jaunes à des enfants musulmans – en 2019, en France ! J'accuse aussi une certaine presse de désinformation systématique quand il s'agit d'Israël.
...ats de masse sur notre sol en nous transmettant des renseignements ! Stop à l'hypocrisie et au déni ! Pour citer Roger-Pol Droit, « on ne naît pas antisémite. Mais, à force d'être antisioniste, on le devient. » Les nouveaux antisémites ne lisent pas Céline ou Maurras. Ils préfèrent la quenelle au salut hitlérien et le keffieh à la croix gammée. Ils disent « sale sioniste » au lieu de dire « sale juif », et, par ce tour de passe-passe sémantique, ils échappent à la loi. L'antisionisme, c'est la nouvelle bannière de la gauche. C'est aussi la bannière de l'Iran, qui déclare ouvertement vouloir rayer Israël de la carte dans l'indifférence totale de la France. Pour conclure, mes chers collègues, un des moments les plus douloureux de ma vie fut sans doute le vol de nuit transportant à Jérusalem le...
Je vous demande une minute, monsieur le président. C'est pourquoi la bataille contre l'antisionisme ne concerne pas seulement les juifs : elle touche aux valeurs de notre République. Un geste fort contre l'antisémitisme eût été d'inscrire l'antisionisme dans le code pénal. Il manque cependant aujourd'hui, pour cela, le courage politique et, disons-le, une certaine idée de la France. L'adoption de la présente proposition de résolution représentera, je l'espère, un petit pas vers l'avenir et, peut-être un espoir de réconciliatio...
Ilan Halimi, 23 ans. Myriam Monsonego, 8 ans. Gabriel Sandler, 3 ans. Aryeh Sandler, 6 ans. Jonathan Sandler, 30 ans. Philippe Braham, 45 ans. Yohan Cohen, 20 ans. Yoav Hattab, 21 ans. François-Michel Saada, 64 ans. Sarah Halimi, 65 ans. Mireille Knoll, 80 ans. Onze juifs. Onze Français de confession juive, tués en France parce que juifs, entre 2006 et 2018. Tués par d'autres Français soumis, pour la plupart, à l'idéologie islamiste. Notre pays est malheureusement, et de loin, celui qui déplore le plus grand nombre de victimes de la nouvelle vague d'antisémitisme qui touche l'Europe. La France n'est pas un pays antisémite, mais il y a en France des antisémites. ...
...hacun est et restera libre d'avoir un avis et de l'exprimer. Les Israéliens eux-mêmes, d'ailleurs, ne s'en privent pas et la vitalité de leur vie démocratique et électorale en témoigne. Mais il y a une grande différence entre le fait de critiquer le gouvernement d'Israël, ce qui est naturellement permis, et celui d'appeler à la destruction de l'État d'Israël parce qu'il est composé en majorité de juifs. La haine d'Israël, c'est la haine des juifs.
...ies, ont quitté la France parce qu'elles considéraient que leur pays, notre pays, n'avait pas été capable de protéger un mari et des enfants qui voulaient, tout simplement, vivre leur judaïsme. Leur départ pour ces motifs doit être pour nous un électrochoc. Oui, des Français de confession juive quittent la France, leur pays, qu'ils aiment, parce qu'ils ne s'y sentent plus en sécurité en tant que juifs. Quelques jours après l'effroyable tuerie de Toulouse, Eva Sandler était venue s'installer à Sarcelles, la ville dont j'ai été maire pendant vingt ans, avec sa fille, la petite dernière, seule survivante de ses enfants. Pendant ces années sarcelloises, j'ai noué avec elle une amitié forte et sincère. Et puis, le 20 juillet 2014, sous les fenêtres de l'appartement où elle vivait, une manifestati...