Les amendements de Fiona Lazaar pour ce dossier
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La colère qui s'exprime depuis plusieurs semaines vient de loin. Il faut l'entendre et, surtout, il faut y répondre.
Des Français ont le sentiment d'être au pied du mur : ils n'arrivent pas à boucler les fins de mois, vivent dans la peur du déclassement et se sentent laissés pour compte. Ces femmes et ces hommes vivent dans tous les territoires de la République : dans les campagnes, dans la France périurbaine, dans les quartiers prioritaires, dans les centres...
Et cette colère est forte, car des promesses, il y en a eu depuis vingt ans, faites par les présidents successifs et les gouvernements de tous bords : c'était la dénonciation de la fracture sociale par Jacques Chirac en 1995 ; c'était Nicolas Sarkozy qui invoquait Jean Jaurès en 2007 ; c'était la bataille contre les dérives de la finance promis...
Pourtant, les Français ont le sentiment que leurs difficultés sont toujours là ; ils éprouvent toujours le même sentiment d'injustice, le sentiment indicible qu'être né dans certaines familles, dans certains territoires, condamne d'avance à l'échec.
Cette résignation, nous ne l'acceptons pas ! C'est l'échec de politiques menées depuis plus de vingt ans, …
Cette responsabilité nous renvoie aux constats mêmes que nous avons faits il y a dix-huit mois et aux engagements que nous avons alors pris devant les Français : faire en sorte que le travail paye mieux dans notre pays ;
Les Français sont viscéralement attachés à ces combats, car ceux-ci sont l'essence même de notre pacte républicain : la liberté, l'égalité, la fraternité.
Ces combats forment aussi le ciment de notre projet pour le pays, un projet qui vise à donner à chacun la possibilité…
… un projet qui refuse que la vie de certains de nos concitoyens ressemble à une impasse. Notre bilan n'est bien sûr pas parfait.
Aucun bilan ne l'est. C'est pourquoi il faudra encore et toujours renforcer notre exigence, notre capacité d'écoute et notre détermination à mobiliser plus largement.
car les réformes en profondeur peuvent mettre du temps, parfois trop, à infuser et à montrer leurs résultats. Aujourd'hui pourtant, des signes sont là et ils montrent que le cap tenu est le bon.
Le travail commence à coûter moins cher et à mieux payer. Le niveau des investissements étrangers dans notre pays est à son plus haut depuis dix ans. Ce sont là des conquêtes importantes, mais il ne faut pas s'en enorgueillir et je le dis donc avec beaucoup d'humilité.
J'entends nos concitoyens qui aujourd'hui nous disent : « Vous transformez l'économie, mais qu'est-ce qui change concrètement pour moi ? J'ai toujours du mal à payer mes factures. »
« J'ai toujours du mal à rembourser mes emprunts. Comment vais-je faire pour payer mes cadeaux de Noël ? » II y a une vraie impatience dans notre pays : celle de voir des changements concrets, celle d'y croire à nouveau.
Nous n'ignorons pas cette impatience et c'est bien ce qui motive notre action depuis dix-huit mois. Nous baissons les taxes sur tous les salaires des salariés du privé parce que, nous aussi, nous pensons que le travail doit mieux payer dans notre pays : c'est inscrit, noir sur blanc, en bas de la fiche de paye de 21 millions de salariés depuis...
pour un salarié au SMIC, cela représente 200 euros de pouvoir d'achat en plus par an. Nous décidons d'augmenter le salaire net sur les heures supplémentaires parce que, nous aussi, nous pensons qu'il faut récompenser ceux qui travaillent dur : en moyenne, cela représentera 200 euros de plus par an pour un salarié au SMIC.
Nous augmentons la prime d'activité de 80 euros par mois sur la durée du quinquennat parce que, nous aussi, nous pensons que les efforts de ceux qui sortent du chômage et vont travailler doivent être valorisés.
Nous supprimons la taxe d'habitation parce que, nous aussi, nous pensons qu'il est inacceptable que l'on paie, d'un côté du périphérique, 1 500 euros à Argenteuil et, de l'autre côté, 500 euros à Paris.
Nous dédoublons les classes de CP et CE1 dans les quartiers prioritaires parce que, nous aussi, nous sommes révoltés que des enfants aient moins de chances de réussir que d'autres s'ils sont nés dans un quartier plutôt que dans un autre !
Nous décidons de renforcer l'accompagnement de tous les jeunes en difficulté, ceux issus de l'aide sociale à l'enfance, ceux en Garantie jeunes et ceux qui font partie des 100 000 élèves qui décrochent chaque année du système scolaire parce que, nous aussi, nous pensons qu'aucun jeune ne doit être condamné à l'échec.