Les amendements de François Ruffin pour ce dossier

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Quand le virus nous a pris par surprise l'année dernière, nous avons consenti à donner un pouvoir immense au Président de la République, à son Comité scientifique et à son Gouvernement, pour diriger et enfermer nos vies pendant deux mois. Nous considérions alors qu'il s'agissait d'un sacrifice à faire, et nous y avons consenti très largement da...

Que le traitement de la crise sanitaire se fasse au moyen de mesures policières de type couvre-feu ou enfermement, doublées d'un traçage numérique, est logique. Monsieur le ministre, vous nous avez demandé de vous faire des propositions. Je vous en ai fait une, consistant à recourir à la licence obligatoire pour produire les vaccins.

Cela permettrait, plutôt que d'attendre que Pfizer ou AstraZeneca soient capables de produire massivement des doses au moyen de leurs petites usines situées en Europe, de faire appel à d'autres usines présentes sur le territoire français. Allez-vous, oui ou non, instaurer le système de la licence obligatoire ? Il faut maintenant que nous prenio...

On vient réclamer les pleins pouvoirs jusqu'en février, voire après. Et on vient réclamer, je pense, notre démission,

notre démission sur l'essentiel pour les Français : la santé et les libertés. Sur tout cela, M. Macron pourra décider seul.

Il décide seul de les restreindre, de les augmenter, de déconfiner ici, de reconfiner là, de fermer les bars et les cinémas, d'éteindre les feux à vingt heures ou à dix-neuf heures, et pas plus de six personnes chez soi ! Il décide de cela seul, sans consulter les Français ; seul, sans même consulter cette Assemblée ; seul, sans son Conseil sci...

Ils réclament une approche moins verticale, moins technocratique. Ils regrettent que l'État « manie le bâton » – je les cite – et recommandent, à la place de ces mesures coercitives, une approche plus ouverte et plus inclusive. Or la réponse donnée au Conseil scientifique, c'est le couvre-feu. Nous ne sommes pas là pour discuter cette mesure, ...

Il l'a décidée seul, sans consulter les Français ni les experts de son Conseil scientifique à lui.

Pourquoi ? Parce que l'état d'urgence et le confinement pouvaient se comprendre. Nous étions pris par surprise, le virus arrivait ; pourquoi pas ? Mais, à l'automne, alors que la seconde vague était annoncée depuis six mois, alors que vous aviez tout l'été pour vous préparer, l'état d'urgence sanitaire est désormais contre les intérêts du Gouve...

Cet état d'urgence sanitaire, nous devons le refuser pour le bien même du pouvoir. Dans son intérêt, nous devons contraindre le Gouvernement au dialogue. Avec nous, c'est le minimum – avec ce Parlement où il ne risque rien, puisqu'il n'est que la chambre d'enregistrement des désirs du Président de la République.

Mais nous devons aussi le contraindre au dialogue dehors, avec les chercheurs et les médecins, bien sûr, mais aussi avec les psychologues, les épidémiologistes, les historiens, et surtout avec les associations, les syndicats, les étudiants, les soignants, les restaurateurs. Chaque semaine, pour chaque mesure prise, nous devrions assister à ce d...

Sur cette question comme sur toutes celles que nous abordons cet après-midi, je ne comprends pas l'absence du ministre de la justice.

Pourquoi le garde des sceaux ne vient-il pas justifier ces atteintes manifestes au principe de consentement en matière de partage des données, aux droits de manifester, de se déplacer, d'ouvrir son commerce et de se rassembler, aux libertés, publiques ou non ? Nous nous apprêtons à laisser aux mains d'un seul homme le pouvoir de décider de tout...

Ce n'est pas moi qui le dis. Mais le ministre de la justice n'est même pas présent pour en débattre ! C'est dire que pour vous, ce débat n'est qu'une formalité à expédier.

Pour vous, remettre tous les pouvoirs en matière de santé et de libertés entre les mains d'un seul homme, pour les mois à venir, ce n'est qu'une formalité !

C'est un fait, nous vivons un temps de restriction des libertés. Jamais nous n'avons été autant enfermés, ou auto-enfermés, que durant ce printemps. Jamais auparavant on ne nous avait interdit de sortir après vingt et une heures pour faire pisser nos chiens dans Paris.

Mais nous sommes là pour discuter non pas de l'opportunité du confinement ou du couvre-feu, mais de celle d'attribuer les pleins pouvoirs à un seul homme et de l'autoriser à décider de tout cela jusqu'en février. Voilà la question que pose l'état d'urgence sanitaire !

… mais aussi des chercheurs, y compris des historiens et des épidémiologistes. Au minimum, le ministre de la justice devrait venir présenter ces mesures à l'Assemblée, pour y associer la société. En réalité, vous imposez le couvre-feu comme les parents éteignent la lumière à leurs enfants : « Pas de discussion, Koh-Lanta et au lit ! »

Mais les gens ne sont pas des enfants, ils sont à même de comprendre ! Vous pourriez faire confiance à l'intelligence collective, y compris à mon intelligence. Vous devriez chercher à me convaincre que le couvre-feu est une bonne solution, plutôt que de l'imposer sans discuter avec la société ni avec les parlementaires. Ces manières de faire, a...

Monsieur le président, vous avez confié tout à l'heure que les députés de la majorité vous avaient demandé que le débat se déroule dans la sérénité et le plus rapidement possible.