Les amendements de François Ruffin pour ce dossier
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« Ça me ferait trop mal d'arrêter, parce que je m'occupe d'un petit garçon autiste et je ne veux pas l'abandonner. La famille aussi voudrait me garder. »
Voilà le témoignage d'Assia, accompagnante d'enfants en situation de handicap à Amiens. Elle s'est autoformée, elle a suivi des « dys » en tous genres, et après quatre ans, dont deux comme AVS – auxiliaire de vie scolaire – et deux ans comme AESH, elle a de nouveau été enceinte et est redevenue maman. Son contrat n'a pas été renouvelé. Il faut ...
Je ne doute pas que ce dossier vous tienne à coeur, monsieur le ministre, madame la rapporteure spéciale. Je demande donc une explication : plutôt que de favoriser le passage en CDI de ces gens qui aiment leur métier et qui y sont formés, pourquoi leur imposer une durée de six ans avant d'obtenir un CDI, et encore, un CDI payé 800 euros ? Je ve...
… mais j'apprécie, depuis le début de la soirée, que le ministre au banc m'apporte des réponses, ce qui n'est pas toujours le cas dans les débats que nous avons ici.
Votre réponse ne me satisfait cependant pas car, si je mesure les progrès faits en la matière –
je le dis franchement, et nous y reviendrons – , vous avez beau me dire que cela représente un effort budgétaire considérable, cela ne changera rien, sur le plan financier, que ces femmes soient en CDD voire en CDI. Cela ne fera qu'inscrire leur statut dans la durée, alors que vous savez justement que vous aurez besoin de ce personnel dans la d...
Merci, monsieur le président. Les AESH sont, de manière générale, insuffisamment formés à leur mission. Je vous en livre un témoignage : « Je suis entrée en contrat aidé. La formation initiale de 60 heures n'est intervenue que l'année suivante, car j'allais obtenir enfin un CDD. Pour savoir ce que c'était que la dyslexie, on m'a juste fait fai...
Madame la rapporteure spéciale, vous savez très bien – et cela m'évitera de le répéter ultérieurement – que, quand nos amendements prévoient de prendre les fonds quelque part, comme, ici, à l'enseignement privé, c'est parce que nous sommes bien obligés de gager l'article. Vous nous décrivez une formation initiale qui n'est pratiquement pas uti...
Ils portent sur l'autoformation, à propos de laquelle une AESH me dit : « Je suis allée sur internet pour me former et j'ai acheté des bouquins. J'ai ensuite décidé de me payer une formation sur l'autisme haut potentiel par une intervenante en libéral. Le coût de la formation était de 350 euros, car j'ai bénéficié d'une remise, la formation coû...
Tout à l'heure, à la buvette, ma collègue Sabine Rubin me disait que, pour un métier dans la banque, il faut un master bac+5, …
… tandis que, quand il s'agit d'accompagner de l'humain, un enfant en situation de handicap, d'appréhender les troubles de l'autisme, hyper-différents les uns des autres, ou d'accompagner des dyslexies ou des dysgraphies, ce ne sont que 60 heures de formation, soit moins de deux semaines. On voit bien le fossé à franchir entre ces 60 heures et ...
« Nous nous battons tous les jours depuis dix ans mais cette année c'est vraiment la catastrophe : à la rentrée, nous avons eu la surprise d'apprendre que mon fils n'avait pas d'AESH », soupirait une maman. « À son lycée, ils sont quatre dans ce cas ». Les recrutements ont certes été plus nombreux cette année, je ne le conteste pas, mais il res...
« On reste pauvre toute sa vie à faire de l'humain », confie une accompagnante d'enfant en situation de handicap. Les statistiques le montrent en effet : le salaire mensuel net moyen des AESH est de 750 euros et 96 % des personnes interrogées, le plus souvent des femmes, indiquent que leur salaire ne leur permet pas de vivre dignement. Leur em...
Regarder le film en étant ministre ou député, passe encore ; pour les femmes qui vivent à 750 euros par mois, inquiètes de ne pas savoir si leur contrat sera renouvelé, inquiètes de ne pas être à la hauteur des enfants du fait de l'absence de formation, le film est nettement moins joyeux ! Je le dis parce que les personnes qui viennent vers mo...
« Savez-vous, monsieur le député, que le ministère a réduit de moitié les fonds sociaux destinés aux collèges ? » C'est par ces mots que l'assistante sociale du collège Arthur-Rimbaud d'Amiens-Nord, où mon fils est scolarisé, m'a interpellé. Elle m'a expliqué à quoi cet argent servait : il permet de remplir le cartable des élèves, de les vêtir ...
Le compte n'y est pas ! Il faudrait au contraire augmenter ce budget, pour s'assurer qu'aucun enfant ne souffrira, à la cantine ou ailleurs, de cette crise sociale qui risque de durer.
« Aujourd'hui, on est obligé de faire des choix. Certains gamins sont laissés au bord de la route et ce sont les familles défavorisées qui trinquent en premier. Celles qui en ont les moyens placent leurs enfants dans le privé. Psychologiquement, c'est très dur pour nous de porter ça, à tel point que je pense de plus en plus à démissionner », di...
Non seulement ça dure depuis des années, mais ça s'aggrave ! Dans la Somme, pardon d'y revenir, une personne vient encore de m'annoncer qu'elle avait choisi de démissionner, tellement ça va mal ! Quand un phénomène s'inscrit de cette manière dans la durée, on a du mal à penser que ce n'est pas structurel et voulu. Si c'est involontaire, si le ...
« Je suis auxiliaire : ça veut dire que, tous les deux ou trois mois, ils me renouvellent – ou pas. Et ça fait trois ans que ça dure, comme directrice adjointe remplaçante. Et avant ça, j'ai fait onze ans de vacation animatrice. Comment vous voulez que j'aie un enfant ? Ils vont mettre quelqu'un sur mon poste et je pourrai redémarrer à zéro. » ...
Madame la rapporteure spéciale, c'est faire preuve d'une certaine mauvaise foi que de justifier un avis défavorable par les montants alloués à l'action mentionnée dans l'amendement : n'ayant pas les moyens d'y consacrer davantage de crédits, on fait ce qu'on peut ; il n'est pas malin d'applaudir une telle remarque, qui est un artifice. Vous sav...