Les amendements de François Ruffin pour ce dossier

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Madame la ministre déléguée, vous avez tenu à répondre avec beaucoup d'animation à l'interpellation très personnelle de M. Chenu. Nous aimerions que vous répondiez avec autant d'animation à nos interpellations concernant les perspectives de sortie de l'état d'urgence sanitaire et votre stratégie en la matière.

J'observe pour ma part un paradoxe et j'aimerais que vous nous aidiez à l'élucider : le rapporteur nous dit que nous pourrons en sortir quand le virus sera éradiqué, ce qui pourrait mettre un certain temps. Mais, ce soir, le Président de la République a annoncé qu'il y aura un vaccin pour tous les Français d'ici à la fin de l'été.

Le vaccin est-il pour vous, dans le cadre de votre stratégie, l'arme fatale contre le virus ? Considérez-vous vraiment que tous les Français auront été vaccinés d'ici à l'été ? Et si tel est le cas, pourquoi prolongez-vous l'état d'urgence sanitaire possiblement au-delà de cette période, jusqu'à la fin de l'année ?

 « Reconfinement imminent » : c'était la une du JDD dimanche dernier avec, en photo, le Premier ministre et le chef de l'État. Citation : « Macron pourrait l'annoncer dès cette semaine. » Mais, l'après-midi, les « macronologues » du Parisien tempèrent : « Reconfinement : rien ne sera décidé avant mercredi, assure l'Élysée ». Le lendemain, lundi,...

… et son intrusion jusque dans nos vies privées. Ce sont nos enfants qui, lors des confinements, ne peuvent plus voir leurs grands-parents. Jamais cela ne s'est vu dans notre histoire – je dirais même que jamais cela ne s'est vu dans l'histoire de l'humanité – , que l'on coupe ainsi les liens familiaux. Peut-être était-ce nécessaire, mais ce qu...

Il aura fallu saisir le Conseil d'État simplement pour se faire entendre et pour connaître les raisons sanitaires factuelles de vos décisions. Même quand les choix du roi vont, me semble-t-il, dans le bon sens, j'éprouve le même malaise. Il y a deux semaines, en déplacement dans une fac, Emmanuel Macron déclarait : « S'il en a besoin, un étudi...

ne remplit pas sa fonction devant la nation. Des lieux s'inventent hors d'ici, à l'échelon local : à Paris s'est mis en place un conseil citoyen ; à Amiens, au fond, les réunions en préfecture offrent au moins un temps d'écoute, de concertation ; mais à l'échelon national, rien.

C'est une question de principe – oui, démocrate, je le suis par principe, et je le reste même par temps de pandémie – , mais aussi une question d'efficacité. Si encore, avec les pleins pouvoirs, vous réussissiez ! Mais vous échouez sur tout : sur les masques, les tests, la deuxième vague, les vaccins… Et vous échouez par votre solitude…

… car, j'en suis convaincu, à nous consulter, à consulter les Français, à consulter les soignants, les étudiants, les commerçants, à mettre sur pied une convention citoyenne sur le coronavirus ou une chambre du temps long, nous aurions fait mieux, beaucoup mieux. Il y a près d'un an, nous étions pris par surprise par cette saleté de virus sort...

Les mesures subites, autoritaires, immédiates, nous les avons comprises ; la société les a acceptées, tolérées. Mais la première vague est passée et l'été, l'automne, l'hiver, une année s'est écoulée. Où est l'urgence désormais ? Et surtout, combien de temps va-t-elle durer ? Six mois, un an, davantage encore ? Faut-il éliminer la démocratie et...

Le poète résistant René Char écrivait : « Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté. » Avec ces lois successives sur l'état d'urgence qui n'en finit pas, nous avons l'impression que plutôt que de vouloir rallumer une lumière, vous ne cessez de chercher à prolonger la nuit.

Monsieur le président, je me suis permis de claquer des doigts comme je le fais avec d'autres présidents de séance. Lorsqu'après avoir levé la main pendant trente secondes voire une minute, cela n'a suscité aucune réaction – et ce, parce que je suis dans un coin, je ne prétends pas que ce soit une forme de sectarisme à notre égard – il faut bie...

La banalisation signalée par M. Gosselin est évidente. Mais disons-nous la vérité : elle ne concerne pas seulement la ministre déléguée, le Gouvernement et le rapporteur, mais la société dans son ensemble.

Dans l'esprit public, il semble naturel de déléguer les pleins pouvoirs et de reporter la fin de l'état d'urgence de semaine en semaine, voire de mois en mois. En témoignent nos débats fort peu animés de ce soir, que nous prévoyons d'ailleurs de conclure avant le dîner ou juste après. Or nous discutons bien d'un sujet fondamental. Donnons-nous...