Les amendements de François Ruffin pour ce dossier

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Je voulais vous raconter une anecdote, quelque chose qui m'est arrivé avant que je ne sois député. C'était au moment du ramadan ; autour du quartier Nord, les CRS marquaient comme une frontière à franchir. J'étais avec un copain, Aziz, qui est éducateur. On revenait du salon de thé, et je roulais très lentement, à 30 kmh, pour laisser la priori...

Je m'exécute, je descends de la 205. Il compare ma tête avec celle du permis, me scrute et reprend sa lecture à zéro.

Comme le contrôle traîne, mon copain descend aussi, et le CRS lui demande : « Qu'est-ce que vous faites là ? » Il répond : « C'est un ami, je l'accompagne, j'étais à l'intérieur, alors je sors ». Le CRS nous dit : « Eh bien, qu'il reste à l'intérieur ou qu'il aille manger une frite, il y a de très bonnes friteries ici ! » J'étais pris d'un accè...

Eh oui, il n'y en a pas beaucoup dans la représentation nationale qui, à ce titre, n'est pas très représentative !

Ce que j'ai ressenti pendant ces dix minutes, c'est une très grande violence, car il est impossible de répliquer.

Je pense donc que c'est une question à prendre très au sérieux si on veut raccommoder les rapports entre la police et les jeunes des quartiers.

J'ai entendu parler de « haine anti-flics ». Je voudrais dire que ce n'est pas du tout le sentiment qui m'habite, au contraire.

Si je pense que nous devrions envisager des dispositifs tels que le récépissé de contrôle d'identité, c'est à la fois pour les jeunes des quartiers populaires et pour les policiers eux-mêmes – et au-delà, pour la chose publique en général. Ce serait être aveugle que de nier le problème qui existe entre les jeunes des quartiers populaires et la ...

… soit on détourne pudiquement le regard, en laissant la situation pourrir, en laissant la gangrène gagner notre République, soit on prend cette affaire à bras-le-corps. Je lisais cet été un bouquin…

D'accord, alors dans cet hémicycle on n'a pas le droit de raconter d'anecdote, ni de citer des auteurs ? C'est bon !

C'est un bouquin de Ta-Nehisi Coates, un essayiste américain, intitulé Une colère noire, en forme de lettre adressée à son fils. Il l'y avertit des violences qu'il aura à subir aux États-Unis, notamment de la part de la police. Il y relate aussi un voyage qu'il a fait à Paris avec son fils…

… Ce sont de très belles pages, où il écrit : « Notre couleur de peau n'est pas un signe distinctif à Paris, pas autant que le fait d'être américains, dont témoignait notre piètre maîtrise du français. Nous n'avons pas été réduits à l'esclavage en France, nous ne sommes pas le problème particulier des Français ni leur fierté nationale, nous ne ...