Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, beaucoup de beaux orateurs et de belles oratrices se sont succédé à cette tribune pour aborder ce sujet somme toute intéressant et important. Mais de grâce, gardons-nous de tout chantage, chers collègues de la majorité !
La seule alternative que vous semblez proposer serait donc entre d'un côté, le nationalisme le plus brutal, et de l'autre votre Union européenne dont nous ne pourrions jamais débattre ! Mais le choix n'est pas entre la xénophobie et le marché libéral !
Il y a là un sujet important. Ne confondons pas le sacré et le religieux ! Débattre des symboles n'est pas une affaire symbolique, si l'on entend par là qu'elle serait anecdotique. C'est une affaire éminemment politique. Par définition, la symbolique est pleine de sens, d'autant plus si elle est de nature politique. Nous le savons tous, et cela a été rappelé assez brillamment par certains orateurs, notamment Jean-Louis Bourlanges.
Nous savons tous, nous qui avons été candidats, que choisir un slogan, une couleur d'affiche ou le titre d'un tract n'est pas chose facile. Un mot, une couleur : l'esthétique révèle toujours des idées sous-jacentes.
En fin de compte, ce débat est peut-être un hommage à notre groupe, dont les membres – notamment notre président, Jean-Luc Mélenchon – ont mis en cause, dès leur entrée au Palais Bourbon, la présence du drapeau européen dans cet hémicycle. Celle-ci ne va pas de soi : il n'a pas toujours été là ! Nous avons défendu au début du mois d'octobre, en vain, un amendement visant à faire en sorte que seuls le drapeau tricolore français et celui de l'ONU soient arborés dans cet hémicycle.