Je ne reviendrai pas sur les inspirations qui ont animé vos discours et le mien pendant la discussion générale. Mais vous connaissez cette fameuse formule, devenue universelle : entendre en même temps le cri des pauvres et le cri de la terre. C'est exactement ce dont il s'agit. Ce n'est pas une question idéologique ou même spirituelle, mais bien une question pratique : partout où la dignité humaine est atteinte, où règne la pauvreté, la nature est dégradée du fait de cette pauvreté.
Nous savons bien que c'est le Mercosur, le Marché commun du Sud, ou, en tout cas, des traités commerciaux léonins qui détruisent en partie l'Amazonie ; mais c'est également la pauvreté des paysans sans terre qui n'ont pas d'autres choix pour survivre que de défricher un petit bout d'Amazonie. Partout dans le monde, qu'il s'agisse de la déforestation en Afrique tropicale, en Amazonie ou ailleurs, la pauvreté accélère le changement climatique. Cela a été étudié et démontré. Dans notre propre pays, la pauvreté explique l'absence de transition écologique dans les classes populaires les plus défavorisées.
A contrario, madame la ministre, vous le savez, les bénéfices liés à ces pratiques indignes – je pense au travail des enfants ou à l'esclavage moderne – nourrissent les rentes, les situations, les privilèges exorbitants de ceux qui, eux-mêmes, sont prédateurs de la planète.