Dans la même veine que ceux de mes collègues, l'amendement va néanmoins un peu plus loin en rendant obligatoire l'affichage environnemental et social pour le secteur du textile et de l'habillement à compter du 1er janvier 2022.
J'appelle votre attention sur ce qu'écrit le Haut Conseil pour le climat dans son rapport. Il rappelle que l'affichage environnemental existe déjà depuis les lois Grenelle de 2009 et 2010, qu'il figure également dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 ainsi que, plus récemment, dans la loi AGEC. Or, note-t-il, ces textes étaient faiblement coercitifs et entraient en tension avec de nombreux intérêts du monde économique ; par conséquent, ils n'étaient toujours pas appliqués douze ans après.
Il faut donc aller plus loin que l'amendement de Mme Sarles, car nous connaissons tous les dangers d'une industrie aussi polluante que le textile et ses travers sociaux. Le textile émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre par an ; c'est le troisième secteur le plus consommateur d'eau dans le monde après la culture du blé et du riz ; il produit des microparticules de plastique qui sont déversées partout dans les océans – l'équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique, tout cela sans compter les dommages sociaux – on a évoqué le travail des enfants, mais rappelons-nous aussi l'effondrement du Rana Plaza qui, en 2013, avait causé la mort de 1 127 personnes. Les problèmes ne font que croître puisque la production a doublé entre 2000 et 2014, sous l'effet notamment de la fast fashion, avec laquelle les vêtements sont portés de moins en moins longtemps.
Nous devons impérativement rendre l'étiquetage obligatoire dans le textile et fixer une date d'entrée en vigueur, sinon nous n'éviterons pas l'écueil qu'a pointé le Haut Conseil pour le climat, c'est-à-dire un texte faiblement coercitif qui part d'une bonne intention mais n'est pas appliqué.