Tout a été dit. Dans tous ces affichages environnementaux, on s'en remet, produit par produit, à des décrets et à des décisions qui échapperont au Parlement. C'est peut-être inévitable car, comme nous l'avons regretté en commission, nous ne disposons pas d'une instance qui pourrait dire qu'il s'agira demain, par exemple, de l'industrie automobile ou de telle autre. En effet, nous n'avons pas créé une telle instance de contrôle du Gouvernement, qui permettrait de progresser dans une taxonomie verte et humaniste – pour employer ce terme plutôt que celui d'« écologique et sociale ».
Nous avons ce soir une occasion d'agir sur la deuxième industrie la plus polluante et d'instaurer plus d'humanité, car des enfants et des ouvriers en sont morts. Je me contenterai de rappeler un seul chiffre, ultime argument dans le combat du devoir de vigilance, qui a été celui de ma vie et où nous sommes à la veille d'une victoire européenne. Ne soyons pas en deçà de l'espérance que portera le Président de la République en élaborant une directive européenne dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, en 2022. Soyons fiers d'être pionniers dans l'affichage comme nous l'avons été pour le contrôle des juges. Le chiffre est le suivant : pour les géants du textile, il suffit d'une poignée de centimes sur le prix d'un jean ou d'un sweat-shirt pour que des parents aient un salaire vital – qui n'est pas le SMIC français, mais le salaire qui permet d'acquérir les calories nécessaires pour se nourrir, et donc pour pouvoir envoyer des enfants à l'école.
Quel monde voulons-nous ? Quel monde choisissons-nous ? C'est ce soir que nous pouvons en partie en décider.