Il n'est jamais dérisoire de débattre de symboles, puisqu'ils finissent par représenter ce que nous sommes.
Je ne reprendrai naturellement pas les arguments qui nous conduisent à voter contre la proposition de résolution, mais je voudrais insister sur un point qui était présent dans toutes les explications. Si nous voulons que les peuples se rapprochent, il faut leur en donner les moyens : matériels – on les a évoqués – et symboliques. C'est pourquoi notre argument contre ce drapeau est son caractère et son origine confessionnels. Nous ne le confondons pas avec celui de la patrie, qui, certes, n'était pas plus clair au début qu'un autre drapeau, mais que l'histoire, La Marseillaise, les victoires et les défaites ont chargé, pour toujours, d'un sens ineffaçable.
Voilà pourquoi vous commettez une erreur en essayant de passer en force, au sujet d'un symbole qui a déjà été rejeté. Et il n'est pas du pouvoir du Président de la République de signer tout seul la déclaration no 52, parce que le Parlement réuni en congrès s'étant exprimé contre elle, il faudrait un autre vote de sa part pour s'exprimer en sa faveur. Dès lors, cette proposition de résolution doit être prise pour ce qu'elle est : une proclamation politique.
Nous avons donné notre position ; maintenant, que le vote vienne. Il montrera ce que sont nos rapports de force, mais il ne dira pas ce qu'est la conviction profonde du peuple français – du moins je le crois.