Je veux vous donner quelques éléments chiffrés, ce qui permettra de se rendre compte des effets potentiels de ces amendements.
Les investissements du secteur automobile dans nos différents médias représentent 10 à 13 % des investissements publicitaires à la télévision et 16,5 % à la radio, en particulier dans nos radios locales. C'est donc le deuxième annonceur pour nos médias français.
Je vous rappelle les engagements qui ont été pris par la filière : investir de façon croissante en faveur de la promotion des véhicules électriques, hybrides rechargeables et hybrides en y consacrant 50 % de leurs investissements publicitaires dès 2021, 60 % dès l'année prochaine et 70 % dans deux ans. Aujourd'hui, rien qu'à la télévision, un investissement publicitaire sur deux du secteur automobile est consacré à l'électrique, à l'hybride, et à l'hybride rechargeable. On le voit, la filière française s'engage et M. Millienne a rappelé également ses engagements en matière industrielle. Ces amendements feraient courir un risque important aux médias français parce que, ne nous y trompons pas, ils provoqueraient un déport mécanique : les investissements publicitaires partiraient sur d'autres types de supports, d'autres types de médias, en l'occurrence les GAFA – Google, Apple, Facebook et Amazon.
Or c'est un risque que nous ne devrions pas vouloir courir. Si on parvient à un objectif de 70 % d'investissements publicitaires dans la promotion des véhicules hybrides, électriques et hybrides rechargeables en 2023, ce sera la démonstration que la filière respecte ses engagements volontaires. Nous pourrons – c'est ce que propose l'article 5 – les mesurer chaque année dans un rapport qui sera rendu public au Parlement et dont tout citoyen, toute association, pourra se saisir. Je suis donc défavorable à cette série d'amendements.