Je partage vos affirmations quant au rôle incontournable des infirmiers anesthésistes diplômés d'État – IADE – dans les services de réanimation et de leur qualification particulière. Tous les infirmiers n'ont pas de spécialité, mais les infirmiers anesthésistes, si.
Vous demandez que les infirmiers qui ont une spécialité deviennent aussi des infirmiers en pratique avancée – IPA – , mais ces deux champs d'évolution de la profession sont distincts. L'IPA n'a pas un statut supérieur à celui d'un infirmier spécialisé : il a simplement développé des qualifications particulières qui le rendent autonome vis-à-vis du médecin prescripteur et qui lui permettent de disposer de compétences propres par rapport à un infirmier généraliste. Les IADE ont déjà des compétences qui leur sont propres du fait de leur spécialité et des études supplémentaires qu'ils ont menées dans un champ spécifique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils sont extrêmement précieux et irremplaçables.
Le Parlement a souhaité étudier les voies et moyens de faire évoluer la profession des IADE. Ceux qui demandent à être reconnus comme IPA expriment surtout, selon moi, un besoin de reconnaissance. Lors de mes déplacements dans les services de réanimation, je rencontre souvent des infirmiers anesthésistes qui ne désirent pas tant devenir IPA que bénéficier d'une reconnaissance accrue.
Dans le cadre du Ségur de la santé, les IADE, comme tous les autres infirmiers, ont obtenu la plus grosse revalorisation de salaire de toute l'histoire de la profession. À l'initiative du député Julien Borowczyk, le Parlement a créé une mission d'information pour déterminer les conditions d'évolution de l'ensemble des professions infirmières, notamment des IADE. Cette spécialité autonome doit-elle évoluer vers les IPA ou d'une autre manière ? Nous le verrons à l'issue de ce travail parlementaire.