Monsieur le député, je partage entièrement votre indignation. Ce coup d'État a eu lieu il y a deux mois, et la situation – vous l'avez décrite – est extrêmement grave. Le week-end dernier, une vingtaine de manifestants ont encore été tués, s'ajoutant aux 550 déjà assassinés par la junte depuis le 1er février. Nous avons rarement vu une telle répression aveugle et brutale.
Vous avez raison de dire que, face à cela, les déclarations ne suffisent pas, même s'il est essentiel de les faire ici, devant cette assemblée, afin qu'elles soient entendues partout. Il faut aussi prendre des mesures telles que les sanctions déjà décidées dans le cadre de l'Union européenne, à notre initiative, à l'égard des onze principaux organisateurs et chefs de la junte militaire, y compris le commandant en chef.
Les vingt-sept États membres vont aussi prendre des sanctions économiques, qui vont entrer rapidement en application, contre les entités liées à l'armée – cela n'aurait guère de sens de le faire à l'échelle d'un seul pays. Tant l'Europe que la France ont suspendu tous les soutiens budgétaires aux programmes gouvernementaux, tout en accroissant leur aide aux organisations humanitaires afin que les populations civiles, qui vivent dans le drame, puissent être secourues.
Nous allons continuer à agir dans ce sens, ce qui présente une difficulté particulière : il faut frapper au coeur les intérêts économiques des forces armées sans pénaliser encore davantage les populations qui vivent dans ce pays.
Telle est la logique de l'Union européenne, du Conseil de sécurité et de nos partenaires de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et de tous les pays directement concernés. Nous menons une offensive notamment pour que la Chine prenne les initiatives nécessaires parce qu'elle a le pouvoir de le faire.