Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, « Vous savez [… ] que beaucoup de patrons refusent de reconnaître l'existence des syndicats : ils ne veulent discuter avec leurs ouvriers qu'individuellement ; ils refusent de reconnaître la puissance collective des ouvriers groupés ». Une telle phrase peut paraître datée, d'un autre temps ; elle l'est effectivement, puisqu'elle a été prononcée ici même, à cette tribune, le 21 novembre 1895, par Jean Jaurès. Plus de cent vingt ans plus tard, vous réussissez l'exploit de lui redonner jeunesse et actualité, en organisant l'affaiblissement et même le contournement des syndicats, en allant jusqu'à faire d'une discussion entre un employeur et un de ses salariés une modalité du dialogue social.