Ils ont été remplacés dès lors qu'il a été possible de produire de l'électricité dont on savait quelle exploitation faire et avec quels moyens – des centrales qui n'avaient plus besoin de l'énergie hydraulique, fonctionnant au fioul ou avec d'autres énergies. Toutefois, si l'on veut se débarrasser des énergies carbonées et si par-dessus le marché, ce qui est notre cas, on veut aussi tourner la page du nucléaire qui a eu son sens mais qui ne l'a plus, alors il faut bien trouver une ressource de masse ; et cette ressource de masse, c'est le régime hydraulique du pays, c'est la carte de ses fleuves, de ses rivières, de ses moindres cours d'eau. C'est pourquoi nous protestons tant contre ces initiatives qui consistent à déclasser certains cours d'eau pour les rayer de la carte, ce qui a pour conséquence de les priver de la protection de la loi.
Notre projet repose sur des milliers et des milliers de moulins, qu'on appelle aujourd'hui de manière un peu pédante des « hydroliennes ». Quand on dit « hydroliennes », tout le monde pense à celles qui ont été implantées au raz Blanchard, très belles machines auxquelles on se demande pourquoi on a renoncé, mais ce mot désigne toutes les installations qui fonctionnent avec de l'eau pour produire de l'énergie – et elles abondent dans notre pays.
À nos yeux, peut-être même faudrait-il en tirer les conséquences pour établir la carte des régions qu'on s'est tant de fois abandonné à tripoter, avec les conséquences que l'on sait en termes de découpages électoraux. Il y en a aujourd'hui treize, treize qui ne correspondent à rien, ni à l'histoire du pays, ni à quelque entité naturelle que ce soit.