Intervention de Cendra Motin

Séance en hémicycle du mercredi 7 avril 2021 à 15h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Après l'article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCendra Motin, rapporteure de la commission spéciale pour le titre II :

Le sous-amendement no 7363 vise non à dévitaliser ou à retirer toute leur sève aux amendements nos 265 et identiques présentés par de nombreux collègues, mais à les rendre plus cohérents avec l'ensemble des stratégies de gestion de la forêt que notre pays défend depuis plusieurs années. Je veux ici saluer le travail du ministère de la transition écologique, mais aussi du ministère de l'agriculture et de l'alimentation, qui est en pointe sur ces sujets. Ce sous-amendement vise à faire en sorte de ne pas limiter la mise en valeur des forêts à la conservation des puits de carbone. Nous sommes conscients que les forêts ont un rôle important en tant que puits de carbone, mais certains en jouent, en font presque un argument marketing ; c'est ce que nous allons combattre grâce à l'amendement d'Aurore Bergé sur le greenwashing que nous avons adopté, qui prévoit qu'on ne nous vendra plus demain la plantation d'arbres comme la solution ultime pour l'environnement. Je le répète, le rôle de puits de carbone des forêts est important, mais il est plus intéressant de l'introduire au 5o de l'article L. 112-1 qu'au 1o comme le proposent les amendements identiques.

Le sous-amendement no 7364 est relatif à la régénération naturelle. Certes, la régénération naturelle peut être une solution, mais c'est de moins en moins le cas, parce que le changement climatique va très vite – plus vite qu'on ne le souhaiterait. Il y a hélas des forêts qui meurent et qui, de ce fait, ne se régénèrent pas. Il est donc nécessaire de les aider, en ayant recours par exemple à la migration assistée des essences. Il ne faut donc pas placer la régénération naturelle au-dessus des autres techniques, mais offrir tout un éventail de techniques possibles aux gestionnaires.

Le sous-amendement no 7361 correspond à une précision légistique. Je vous propose de remplacer le terme de « bois massifs » par celui de « bois d'oeuvre », qui est plus communément utilisé dans la réglementation environnementale 2020, la RE2020, qui lui fait une très grande place.

Nous sommes bien conscients que l'enrésinement peut poser localement des problèmes. Dans le Morvan, l'association Canopée, avec laquelle vous avez tous beaucoup travaillé, se bat contre des enrésinements massifs dans certaines régions, mais ce n'est pas le cas partout. Imposer de ne pas planter systématiquement des résineux pourrait poser des problèmes, par exemple dans la forêt de pins des Landes, où l'enrésinement est pour ainsi dire naturel et où tout se passe très bien.

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