Dans ce pays, il en est des forêts comme des mers et des océans : ce sont des opportunités à côté desquelles le pays passe, avec plus ou moins bonne conscience. J'ai le souvenir du programme commun, qui prévoyait une filière bois ; elle n'a jamais été faite et n'a jamais fonctionné. Nous continuons à être un pays qui exporte du bois et importe des meubles, comme si nous étions une nation sous-développée. Cela devrait peut-être interpeller les pouvoirs publics et nous tous ; nous pourrions dire comment changer de méthode, à tout le moins comment ne pas aggraver la situation sur le plan qui nous intéresse aujourd'hui et dont nous avons conscience : le changement climatique.
Je vous invite à lire un magnifique livre de MM. Fabien Locher et Jean-Baptiste Fressoz, qui s'intitule Les Révoltes du ciel. Une histoire du changement climatique XVe-XXe siècle. Il montre comment les forêts ont toujours été pensées comme un instrument de gestion du climat – du microclimat le plus souvent, cela tombe sous le sens.
De grâce, évitons deux ou trois choses, comme dire que l'on imposerait une diversification. Tout d'abord, imposer n'est pas une honte ; la politique d'État, la planification, sont des choses qui existent. Qui a imposé quelque chose ? Ceux qui ont imaginé qu'il fallait planter des sapins de Douglas partout – j'en ai vu dans le Jura ! Qu'il y ait des sapins dans le Haut-Jura, cela tombe sous le sens, mais qu'on aille en coller dans la plaine et à Dole, cela n'a aucun sens !