Sanctuaire de la biodiversité et puits de carbone, la forêt remplit des fonctions essentielles. Cet amendement offre au groupe Socialistes et apparentés l'occasion de s'exprimer brièvement à son sujet. Nous regrettons que ce projet de loi ne donne pas à la forêt la place qui aurait dû lui revenir. Nous n'avons pas l'intention de développer des arguments rebelles, furtifs ou clandestins ; nous voulons un vrai débat, serein et posé. Comme pour les sols, il s'agit d'une occasion manquée.
Deuxièmement, nous sommes convaincus que tous les bords politiques peuvent désormais estimer que sans une institution capable de mener des politiques dans le temps long, il n'y aura pas de forêt durable, qui tienne ses promesses dans la perspective de la SNBC (stratégie nationale bas-carbone). Cette institution du temps long, c'est l'ONF (Office national des forêts). Depuis des années, et pas seulement depuis quatre ans, elle est fragilisée. Récemment, les lois de finances l'ont empêchée de mobiliser des effectifs et de renouveler ses cadres. Sur le terrain, la démobilisation des acteurs publics et privés l'ont affaiblie. Elle est dévalorisée, alors que nous aurions plus que jamais besoin d'un instrument de l'État pour nous guider, pour accompagner les communes forestières, les propriétaires et tous ceux qui veulent faire de la forêt le trésor écologique, économique et social de la France.
Nous avons évoqué la biomasse et les arbitrages avec d'autres secteurs de la protection de l'environnement. Nous sommes désormais en panne dans le développement de toutes les énergies renouvelables, et ce n'est pas faute d'avoir alerté le Gouvernement. Au nom du groupe Socialistes et apparentés, je le répète : dès qu'on parle de géothermie, de photovoltaïque, de biomasse ou d'éolien, des frondes s'organisent dans les territoires, des controverses se déploient. L'État doit absolument délivrer une doctrine, un mode d'action et d'arbitrage au niveau territorial, qui donnent à la France les moyens de tenir ses promesses et de solder, dans les campagnes et dans les villes, toutes les controverses qui fragilisent la société.