Il vise effectivement à inscrire dans le code forestier un objectif de conservation et de renforcement du puits de carbone indispensable pour que la France parvienne à la neutralité carbone à l'horizon 2050, conformément à l'Accord de Paris. Malheureusement, le code forestier n'explicite pas cet objectif ; la politique forestière nationale retranscrite dans le programme national de la forêt et du bois (PNFB) n'est donc pas à la hauteur des véritables enjeux.
Pour atteindre la neutralité carbone, il est essentiel de préserver, voire de renforcer, le puits forestier. Cela doit se traduire par un plafonnement du niveau des prélèvements dans les objectifs de la politique forestière. Nous avons une belle forêt, il faut travailler pour l'exploiter au mieux, tout en veillant à maintenir son équilibre.
Selon le rapport annuel 2019 du Haut Conseil pour le climat, entre 2015 et 2018, le puits de carbone net du secteur de l'utilisation des terres et des forêts a diminué de 2,1 % par an en moyenne du fait des forêts, alors que la trajectoire de la stratégie nationale bas-carbone prévoyait un accroissement annuel de 11 %. Le rapport 2020 indique que la tendance se poursuit. Les études françaises récentes sur le bilan carbone de scénarios de récolte confirment les résultats à l'échelle européenne : une augmentation massive de la récolte accroîtra les émissions de CO2 pendant trois décennies au moins, alors que les climatologues estiment que seule une diminution des émissions totales d'ici 2030 à 2050 pourrait nous permettre de rester sous le seuil défini par l'Accord de Paris, soit 1,5 degré de réchauffement.