Je tiens d'abord à remercier l'ensemble des collègues qui ont déposé des amendements afin d'ouvrir le débat sur ce sujet extrêmement important, qui est abondamment commenté mais qui mérite que quelques vérités soient rétablies.
Le cyanure est, en effet, utilisé aujourd'hui pour les activités légales d'extraction d'or. Pour la France, cela concerne principalement et quasi exclusivement la Guyane. Si le cyanure venait à être interdit, c'est-à-dire si nous adoptions les amendements, ce serait la fin de l'ensemble des activités légales d'extraction d'or en Guyane.
Il faut avoir à l'esprit qu'aujourd'hui les activités d'extraction d'or en en Guyane permettent d'obtenir environ deux tonnes par an, à comparer aux plus de dix tonnes extraites par des acteurs illégaux, qui, souvent en situation irrégulière – on les appelle les garimpeiros – , viennent du Brésil et des autres pays frontaliers de la France pour exploiter notre sous-sol. Pour l'extraction, ils n'utilisent pas du cyanure mais du mercure, dont l'Union européenne a interdit l'utilisation tant ses conséquences sont néfastes pour l'environnement. À la différence du mercure, l'usage du cyanure ne pose pas de problème en tant que tel, à condition évidemment d'en respecter les conditions. Le cyanure peut présenter certains dangers lors du stockage, une fois qu'il a été utilisé, et lors du transport. Vous savez que le transport en Guyane n'est pas exactement celui que nous connaissons en métropole. Dans la réforme du code minier, nous renforçons les dispositions pour lutter contre l'orpaillage illégal.
Sur les amendements, j'aurai évidemment un avis défavorable. Mme la ministre – peut-être y reviendra-t-elle – a indiqué en commission qu'un récent rapport du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) prouve ce que je viens de vous dire ; le BRGM lui-même utilise le cyanure pour ses activités d'exploration.
Si nous devions adopter les amendements, l'impact pour la planète serait extrêmement négatif puisque cela signerait la fin des activités légales, régulées, surveillées de manière très précise par l'État français au profit d'activités illégales utilisant le mercure, avec toutes les conséquences négatives que nous connaissons pour notre climat et surtout pour notre sous-sol. La Guyane est un territoire important, d'autant qu'elle fait partie de l'Amazonie. Il faut donc absolument la préserver et pour ce faire, l'utilisation du cyanure me paraît beaucoup plus adaptée que celle du mercure. C'est pourquoi, je le répète, mon avis est défavorable.