Ne nous trompons pas de sujet à propos de la Guyane : la vision qu'on en a depuis Paris n'est pas celle qu'on a sur le territoire, et les auditions auxquelles nous avons procédé avec les différents acteurs de Guyane ont été à cet égard très instructives. La lutte contre l'exploitation illégale, dont l'impact sur l'environnement est vraiment néfaste, est une profonde attente, à laquelle il nous faut répondre dans ce projet de loi, madame la ministre, en créant un arsenal beaucoup plus répressif. Pour donner une idée de l'enjeu, l'exploitation illégale représente cinq à six fois l'exploitation légale, ce qui n'est pas négligeable, et nous devons regarder cela de plus près.
Les élus locaux guyanais que nous avons pu entendre nous disent qu'il ne faut surtout pas interrompre l'exploitation légale, qui est beaucoup plus vertueuse que l'exploitation illégale et qui est suivie de projets d'équipements publics essentiels pour la Guyane. En effet, comme vous le savez, madame la ministre, tout un travail de coconstruction a été mené, assez respectueux pour créer un développement durable du territoire de Guyane. Il faut donc plutôt nous battre sur ce plan et éviter de nous tromper de sujet, même si je comprends l'attention qu'on peut attacher à cette question depuis Paris. Vu de Guyane, cependant, il convient de traiter cette question avec une grande rigueur, afin de limiter le plus possible l'impact sur l'environnement.