Accompagner une personne dont le décès est imminent, c'est une chose ; l'aider à mettre fin à ses jours, c'en est une autre, et la question n'est pas plus simple. Les personnels médicaux et paramédicaux s'interrogent, eux qui sont chaque jour aux côtés des patients, qui les accompagnent avec humanité face à la maladie et parfois à la mort.
Si je pense aux soignants, c'est parce que, lorsqu'un patient arrive dans un service, il voit en eux des personnes qui vont se battre jusqu'au bout pour le soigner et non pas ceux qui pourraient, le moment venu, lui administrer une injection fatale en se fondant sur une appréciation essentiellement subjective d'une situation. Est-ce bien leur rôle ou faut-il imaginer l'intervention d'autres acteurs ? Là aussi, il est légitime de poser la question.
Il faut aussi regarder la réalité en face et constater que notre cadre juridique n'apporte pas de réponses à certaines détresses, à certains choix. J'ai évidemment moi aussi, monsieur le rapporteur, une pensée pour Paulette Guinchard-Kunstler et pour le message qu'elle nous a laissé et qui résonne avec force aujourd'hui dans cet hémicycle.