La proposition de loi dont nous tentons de débattre aujourd'hui a pour ambition de donner le droit à une fin de vie libre et choisie. Ainsi, la liberté – celle-là même que nous revendiquons pour nous exprimer, manifester, entreprendre, penser ; celle qui est inscrite sur le frontispice de nos édifices publics ; celle de notre devise – doit encore être discutée devant le Parlement quand elle s'applique à notre propre mort.
Nous discutons donc de notre ultime liberté à conquérir – celle d'avoir le droit de choisir notre mort – tout en l'encadrant. Alors, discutons vraiment ; discutons sereinement, dignement, intelligemment, démocratiquement ; discutons de façon apaisée. Nous avons prouvé que nous pouvons le faire, lors de la révision des lois de bioéthique. À cette occasion, la question de la fin de vie n'avait pas pu être évoquée, et le Gouvernement s'était engagé à ce qu'elle soit traitée dans un texte de loi à venir. Aujourd'hui, nous y sommes, monsieur le ministre.