Que les auteurs de cette proposition de loi me pardonnent si je reformule mal leurs idées et si je les choque. J'entends qu'il s'agit de donner au médecin le droit de passer à l'acte et, si j'ose dire, d'en finir lorsqu'un patient dit qu'il n'en peut plus et qu'il veut que cela s'arrête. Je peux imaginer qu'une telle décision soit parfaitement assumée. À l'évidence, il est bon de débattre de cette question qui fait naître plus de doutes que de certitudes.
Cela dit – et nous sommes certainement très nombreux à en avoir fait l'expérience – , dans le cas de maladies incurables telles que celles visées par la proposition de loi, le patient connaît des moments de découragement, d'impatience et de lassitude, puis des moments de lumière et d'humanité parfaitement insoupçonnables quelques secondes plus tôt. Or adopter cette proposition de loi reviendrait à donner à ces moments passagers des conséquences définitives, à considérer qu'à un certain moment, il faut renoncer à tout espoir. Je ne peux l'accepter.