Je citais tout à l'heure le philosophe Luc Ferry, auteur d'une tribune intitulée : « Non à l'euthanasie », publiée hier. Il y invoque évidemment beaucoup d'arguments, mais permettez-moi de citer l'un des passages du texte particulièrement clair sur bien des points : « Chacun sait que la maladie, voire la simple insertion en milieu hospitalier, sont un facteur notable de dépression dont le premier symptôme réside dans une indifférence accrue à l'égard de sa propre vie : est-il raisonnable, dans ces conditions, d'ouvrir la voie au suicide assisté ? »
Il cite ensuite les enquêtes réalisées parmi les médecins dans une douzaine de pays occidentaux, qui montrent sans ambiguïté que plus de 40 % d'entre eux ont fait face à des demandes d'euthanasie de leurs patients. Combien ont répondu favorablement ? Nul ne le sait, mais ces chiffres montrent, à tout le moins, que la pratique pourrait devenir des plus courantes si elle était légalisée, voire encouragée.
Je vous invite à faire une simple règle de trois : faites le rapport entre la population belge et le nombre d'euthanasies pratiquées annuellement en Belgique, et rapportez-le à la population française. Vous verrez alors – c'est mathématique – que nous pratiquerions jusqu'à 12 000 euthanasies par an !