Ce sous-amendement concerne effectivement l'implication du Conseil national de l'ordre des médecins. J'aimerais vous citer un passage de la tribune publiée par des médecins, parce que j'ai l'impression qu'elle n'a pas été lue : « Nous nous interrogeons sur ce "libre choix" que les promoteurs feignent de circonscrire par un cadre strict, lequel a déjà volé en éclats dans les rares pays qui ont légalisé cette pratique. Liberté encadrée, donc limitée. Liberté qui s'exécute en s'exécutant, qui s'anéantit en s'accomplissant. Liberté qui contraindra des médecins à prescrire le traitement mortel, des pharmaciens à délivrer cet ultime "traitement", ces mêmes médecins à administrer cette mort. Une telle pratique est résolument contraire à notre mission, à notre déontologie, à notre vocation, à notre pratique, à notre serment professionnel. Nous ne nous en ferons même pas les complices par l'obligation – mais, décidément, où est la liberté dans cette loi ? – d'adresser le requérant à un confrère plus complaisant. »
Puis ils ajoutent : « La crise sanitaire que nous traversons a souligné, de façon ô combien douloureuse, cruelle parfois, l'insuffisance structurelle des moyens médicaux. » ; avant de conclure : « Légaliser l'euthanasie, c'est transgresser l'un des interdits fondateurs de la vie en société. Légaliser l'euthanasie, c'est définitivement enterrer Hippocrate et la déontologie médicale. Légaliser l'euthanasie, c'est abdiquer devant une adversité, certes redoutable et redoutée, mais qui fait la grandeur de l'homme qui s'engage à l'affronter. Ce combat, mené ensemble, fait l'honneur d'une société solidaire dans l'adversité, dans cette ultime étape que traverse l'un des siens. » Nous devrions vraiment tous les écouter un peu plus.