« Ils sont venus, ils ont exploité nos sous-sols et en ont tiré de juteux bénéfices, puis ils sont partis. Nos territoires ont été colonisés par l'État », m'a confié un habitant. Son témoignage rejoint celui d'un autre : « On en a fait l'alpha et l'oméga de la reprise économique et de la reconstruction européenne avec la Communauté européenne du charbon et de l'acier, et quand l'exploitation est finie, on laisse la merde sur place ! » Maisons fissurées à la limite de l'effondrement, rivières mortes à force d'être goudronnées, pollution des nappes phréatiques, risque d'inondations, voilà le sort réservé aux sinistrés. Les exploitants se sont quant à eux tournés depuis longtemps vers d'autres gisements plus rentables, notamment à l'étranger.
Même localement, les espaces de dialogue entre préfecture et bassins miniers concernés ne fonctionnent plus. La préfecture se contente de geler l'urbanisme sur des périmètres entiers, quitte à englober des terrains stables. C'est le cas à Jarny ou à Moutiers, dans ma circonscription, et à Varangéville, chez mon collègue Bazin. Le mépris et l'ignorance règnent en maîtres, et ce n'est pas une affaire du passé puisque des permis d'exploitation continuent d'être accordés pour exploiter nos sous-sols. Quel sera l'avenir des territoires concernés ? Deviendront-ils eux aussi des territoires fantômes ?
Ce jeu cynique qui consiste à légiférer par ordonnances sous couvert d'urgence environnementale n'est pas tolérable. Là se niche le fait du prince, ordonnant par ordonnances. Notre groupe refuse de donner un blanc-seing au Gouvernement et demande la suppression de cet article. Les enjeux sont trop importants.