Intervention de Denis Sommer

Séance en hémicycle du vendredi 9 avril 2021 à 15h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 25

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Sommer :

Ce débat, qui porte sur quelques dates, quelques limites, quelques normes, n'est pas le débat essentiel. Les propositions que formule le Gouvernement me semblent sérieuses et de nature à mobiliser l'ensemble de la filière, à commencer par les constructeurs, qui sont les principaux donneurs d'ordres, autour d'objectifs ambitieux. Ils visent à améliorer la qualité des systèmes de mobilité, notamment automobile, au cours des mois et années à venir.

La question est donc non pas tant de choisir entre 2040 ou 2030, ou de raccourcir une échéance de cinq ou dix ans, mais de définir comment nous organisons la transition et repensons la chaîne de valeur de l'ensemble du secteur de la mobilité, dont la manière de travailler est appelée à fondamentalement changer.

Rappelez-vous les débats que nous avions il y a cinq ans au sujet des véhicules électriques ! Les objectifs en la matière paraissaient inaccessibles. Aujourd'hui, les constructeurs s'engagent à doubler leurs gammes et à proposer chaque véhicule à la fois en version thermique et en version électrique. L'hybride rechargeable s'est également considérablement développé et, demain, il en ira de même de l'hydrogène. Dans ce domaine, les investissements réalisés par le Japon, la Corée du Sud, la Chine, l'Allemagne ou encore les pays nordiques se comptent en dizaines de milliards d'euros. Nous ne devons donc pas prendre de retard.

S'agissant de la chaîne de valeur, le problème n'est pas de fabriquer des véhicules électriques, car nous pouvons importer des batteries chinoises ou asiatiques, il est de fabriquer ces batteries en France et en Europe. C'est vrai des batteries, c'est vrai aussi des piles à combustibles, dont il faudra, demain, industrialiser la production. C'est ainsi que nous pourrons remplacer les emplois perdus de l'ancien système.

Prenons l'exemple de l'usine de Trémery, située en Lorraine, et qui est le principal site de production de moteurs du groupe PSA – Peugeot société anonyme – avec la fabrication de 900 000 moteurs thermiques chaque année : l'objectif doit être d'orienter cette usine vers la production de 900 000 moteurs électriques par an d'ici à 2025. En effet, il faut cinq ans pour mettre pleinement une usine en mouvement. Nous avons besoin de ce laps de temps pour organiser l'ensemble de la filière et continuer de créer de la valeur en France et en Europe.

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