Le présent amendement vise à interdire les projets de construction de nouveaux aérodromes et d'extension de ceux déjà existants, à l'exception des projets motivés par la sécurité ou la défense nationale.
Contrairement à l'orateur précédent, notre objectif est d'anticiper une potentielle augmentation du trafic aérien pour la contrer. En effet, le développement aéroportuaire n'est pas souhaitable : il faudrait écouter davantage ceux des jeunes qui le savent et ont d'autres aspirations. L'économie engendrée par le renoncement aux développements aéroportuaires permettrait de financer d'autres projets.
Je rappelle que, dans la nuit de mercredi à jeudi, 80 % de la production agricole française a été touchée par la gelée noire. Pour l'agriculture, cette année s'annonce blanche. J'espère que le soutien de l'État à l'agriculture sera au niveau de celui qui a été accordé au secteur aéroportuaire, auquel il a versé 15 milliards d'euros. L'agriculture fait travailler 1 million de personnes. Nous parlons de secteurs d'activité et d'emplois : la diminution de la production agricole en fera disparaître des centaines de milliers !
Dressons un parallèle. Alors que nous pouvons très bien imaginer un monde dans lequel nous voyagerions beaucoup moins en avion, tout simplement parce que d'autres possibilités existent, pour l'agriculture, en revanche il n'y en a pas. Si, demain, il n'y avait plus d'avion, nous continuerions de nous déplacer mais, sans agriculture, nous ne pourrions plus manger.
Les explications sont unanimes : cette gelée noire a été causée par le changement climatique. Le printemps ayant été trop précoce, la végétation n'a pas supporté la gelée. Si nous examinons un tel texte, c'est parce que l'urgence de la situation exige de prendre des mesures et de les inscrire dans des lois. S'il vous plaît, ne soyez pas timides. Soyez concrets. Pensez à demain, et, mieux encore, à aujourd'hui !