Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mercredi 22 avril 2020 à 14h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Je veux remercier très sincèrement le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, pour le temps qu'il nous offre cet après-midi. Je sais qu'il est mobilisé sur tous les fronts. C'était très important pour nous de pouvoir vous entendre à ce stade de la ccrise. Je veux rappeler que le rôle du CICR est un rôle tout à fait à part. Vous avez la responsabilité qui est pour nous essentielle de mettre en œuvre le droit international humanitaire. Deux collègues ont fait un rapport d'information très complet sur cette grande question, Jean François Mbaye et Moetai Brotherson.

Vous êtes aussi chargé par la communauté internationale, au nom de la communauté internationale, de fournir protection, assistance aux victimes de conflits armés et d'autres situations de violence. Nous sommes donc vraiment très intéressés de vous entendre, monsieur le président, dans cette grande crise mondiale qui touche aujourd'hui l'humanité toute entière. Vous nous direz comment vous adaptez vos modalités d'action dans les pays, régions, zones dans lesquels vous intervenez. Comment vous développez sur le terrain une politique active en matière de prévention, pour limiter le plus possible la propagation du virus, empêcher la saturation des infrastructures médicales, dans un contexte où, nous le savons tous, et vous le savez évidemment mieux que nous encore, les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont particulièrement difficiles à mettre en œuvre dans les pays les plus fragiles. Vous nous direz comment nous pouvons agir à vos côtés, car c'est un sujet qui nous préoccupe, pour ce que j'appelle la mise en place de couloirs humanitaires dans un contexte où de très nombreuses restrictions de déplacements sont imposées dans le monde entier. Ceci concerne évidemment les personnels de santé qui doivent aller sur certains terrains, les personnels humanitaires, cela concerna aussi l'acheminement des médicaments.

Vous nous direz quelle est la politique mise en place pour protéger vos personnels humanitaires sur place, et faciliter leur acceptation par les autorités locales. C'est le premier point, sur la crise et la gestion de la pandémie par le CICR.

Monsieur le président, comme-vous l'avez vous-même dit récemment dans une tribune, il y a évidemment des points de grande vigilance. Dans de très nombreuses régions du monde, la crise sanitaire mais aussi la crise économique et sociale va s'ajouter à des conflits déjà existants. Aujourd'hui, malgré l'appel au cessez-le-feu immédiat et global lancé par le Secrétaire général des Nations unies et que la France soutient, les combats continuent sur la plupart des théâtres de conflit. Je pense à la Syrie, au Yémen, je pense au Soudan du Sud, à la Somalie, à la Libye, je pense au Sahel, mais il y a encore d'autres zones dans lesquelles c'est le cas. Vous nous direz, monsieur le président, quelle est votre action et comment vous pouvez agir dans ces différents pays et quelles sont vos craintes. Puis vous pourrez nous faire un point sur les camps de réfugiés et les camps de déplacés qui sont évidemment des zones particulièrement vulnérables et dans lesquelles vous êtes présents.

Enfin, nous serions intéressés d'entendre analyse sur les risques de long terme. Ces risques ne sont pas seulement sanitaires, mais aussi d'une grave déstabilisation sociale. Le CICR a parlé d'un « tremblement de terre socio-économique » avec de très graves conséquences humanitaires. Nous partageons ce constat et cette analyse et nous serons à vos côtés pour vous aider dans votre action.

Avant de vous donner la parole, je veux d'abord remercier toute l'équipe du CICR qui vous accompagne aujourd'hui et qui participe à vos côtés à cette audition. Je veux remercier particulièrement Yves Arnoldy chef de la délégation régionale du CICR à Paris, et Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge française. Monsieur le président, je suis heureuse de vous donner la parole pour une intervention préliminaire, nous aurons ensuite un dialogue nourri et profond avec l'ensemble des parlementaires.

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