Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du jeudi 30 avril 2020 à 10h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Nous sommes heureux d'accueillir Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD). Nous avons vraiment souhaité consacrer toute une audition à notre aide publique au développement (APD). Je serais heureuse que Rémy Rioux fasse une intervention en deux temps.

D'abord, un point de situation sur ce qui est en train de se passer, sur ce qui peut se passer au regard de la crise sanitaire bien sûr dans les pays en développement. Je pense au continent africain en particulier, mais aussi à d'autres pays fragiles. Quel peut être l'impact de la crise sanitaire ? Nous savons qu'il y en aura un si la crise sanitaire flambe, ce qui n'est pas encore le cas en Afrique. Nous savons évidemment que, compte tenu de l'état de son système sanitaire, de l'impossibilité de confinement et d'autres facteurs comme les difficultés de garantir la pratique des gestes barrières et d'accès à l'eau, la pandémie peut y prendre des proportions importantes. Nous savons qu'au-delà de la crise sanitaire, va s'ouvrir une crise économique très lourde, donc une crise sociale extrême. Nous constatons déjà une baisse du prix des matières premières, une réduction des transferts financiers des migrants vers les pays d'origine, en particulier vers l'Afrique. Nous pouvons avoir ensuite, de nombreux signaux ont été donnés en sens, une crise alimentaire qui risque de s'ajouter à ces crises sanitaire, économique et sociale. Je pense en particulier à l'Afrique de l'Est qui subit une invasion de criquets. Nous pouvons donc nous retrouver devant une crise humanitaire très lourde.

Dans un second temps, nous serons attentifs à ce que la France peut faire et pourra faire pour aider, pour être un partenaire solide par ces temps de crise où nos regards doivent évidemment se tourner vers ce continent si proche et si voisin qu'est l'Afrique. Je sais que vous avez annoncé un plan d'un montant d'1,2 milliard d'euros mais c'est toujours la même chose ; on annonce un montant puis on se rend compte que la majorité des crédits sont des prêts et qu'il n'y a que 150 millions de dons, que même ces dons proviennent de réallocation de crédits déjà existants et qui vont donc être prélevés sur d'autres missions. Nous aimerions une clarification sur ce point. Il y a également la question du moratoire sur la dette africaine. C'est une première étape et c'est une étape pour nous très importante. Dans tous les cas, il y aura demain la question des traitements et des vaccins et du libre accès universel à ceux-ci, notamment pour les pays les plus fragiles et les plus vulnérables.

Tout ceci en rappelant qu'il y a d'autres crises qui se déroulent en Afrique. Je pense à ce qui se déroule au Sahel ou en Libye et qui ajoute à la fragilité de la situation d'aujourd'hui. Notre commission défend l'idée que l'aide publique au développement est essentielle. Il est essentiel aussi que ses actions et ses objectifs soient identifiées, qu'ils soient clairs, lisibles, compréhensibles par nos concitoyens afin qu'ils puissent s'approprier cette aide au développement apportée par la France.

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